La chaine de l amour
17 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Des invitations, des amitiés nouvelles, un mois excellent, voilà ce que son horoscope a promis à Debbie.
Mais peut-être les centres de vacances échappent-ils à l'influence des planètes. Pour l'instant, en fait d'amitié, elle n'a trouvé qu'Aurélie et Magali, qui n'hésitent jamais à lui faire sentir quand elle est de trop.
Et ce sont elles qui reçoivent des invitations, et même des déclarations d'amour qu'elles trouvent, le soir, sur leur oreiller.
Quand on n'aime pas trop la piscine, ni la balle au prisonnier, quand on préfère se mettre à l'écart soi-même avant que les autres ne vous oublient comme une vieille chaussette, est-ce qu'on a une chance de plaire à quelqu'un ?
Debbie décide de rester confiante. Aujourd'hui, c'est mercredi, et mercredi, c'est le jour de la boum.
Il va peut-être enfin se passer quelque chose.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 décembre 2015
Nombre de lectures 9
EAN13 9782211226721
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le livre
Des invitations, des amitiés nouvelles, un mois excellent,voilà ce que son horoscope a promis à Debbie.
Mais peut-être les centres de vacances échappent-ils àl’influence des planètes. Pour l’instant, en fait d’amitié, ellen’a trouvé qu’Aurélie et Magali, qui n’hésitent jamais à luifaire sentir quand elle est de trop.
Et ce sont elles qui reçoivent des invitations, et mêmedes déclarations d’amour qu’elles trouvent, le soir, sur leuroreiller.
Quand on n’aime pas trop la piscine, ni la balle au prisonnier, quand on préfère se mettre à l’écart soi-même avantque les autres ne vous oublient comme une vieille chaussette, est-ce qu’on a une chance de plaire à quelqu’un ?
Debbie décide de rester confiante. Aujourd’hui, c’estmercredi, et mercredi, c’est le jour de la boum.
Il va peut-être enfin se passer quelque chose.
 

L’auteure
Née à Grenoble, Dominique Souton a d’abord fait desétudes de lettres et de cinéma avant de se lancer dansl’écriture. Elle avoue s’inspirer de sa propre vie et des personnes qui l’entourent – notamment ses deux filles – pourécrire ses romans.
Lors de la parution de son dernier roman, Dieu roule pourmoi , elle confesse un autre trait commun de ses romans :« Se donner les moyens de ne pas obéir à ses parents ou à lanorme parentale est un thème récurrent chez moi. »
 

Dominique Souton
 
 

La chaîne de
l’amour
 
 

Neuf
l’école des loisirs
11, rue de Sèvres, Paris 6 e
 
Quand je me suis éveillée, Leo m’asouri. J’avais collé une petite photo deLeonardo DiCaprio sur le mur à côtéde mon lit, juste à hauteur de ma tête.C’est le premier visage que je voyais àmon réveil, le dernier aussi avant dem’endormir.
J’ai réussi à décoller le chewing-gum de mes cheveux – non sans enarracher quelques-uns –, et j’ai descendu l’échelle. Le carrelage était froid.Je suis allée ouvrir les volets sur lapointe des pieds. Un air vif a pénétrédans la chambre. On était si haut queles nuages semblaient bas. Ils se déplaçaient vite, rasant les reliefs ; d’un gris intense, presque sale, chargés d’humidité. On pouvait sentir la pluie.
Construit au milieu des champs, lecentre de vacances était coupé dumonde par un mur rocheux. Un moisentier de vacances à la montagnes’étendait devant moi. Non pas la montagne que la neige recouvre de sonmanteau blanc : plateau traverséd’empreintes qui se perdent dans lessapins, grottes hérissées de stalactitesétincelantes..., mais une montagne pelée, dont l’herbe rare révélait la peauépaisse, grise et ridée. La montagne enété, aussi triste que le bord de mer enplein hiver.
 
« Les vacances, ce n’est pas l’école... »nous avait dit le dirlo la veille à laréunion d’accueil. Carrelage ocre mou cheté de noir, tables en Formicarouges, portemanteaux le long desmurs, le réfectoire du centre de vacances était pourtant la copie conformede celui du collège.
Après le petit déjeuner – thé ouchocolat dans des bols Duralex, tartinesde pain dont la mie élastique se rétractait sous le couteau à beurre – on estremontés dans nos chambres pourdéballer nos affaires.
L’étage des filles était au premier,celui des garçons au second. Lesdouches au bout du couloir. C’étaientdes chambres pour deux. Il y avait deslits superposés, un placard métalliqueoù ranger les vêtements, une table avecune chaise et un cabinet de toilette.
Quand j’ai eu rangé mes affaires,j’ai détaché de la couverture du maga zine la chaîne de l’amour avec sespetits cœurs, en version dorée ouargentée suivant le numéro qu’on avaitacheté, à porter autour du cou ou defaçon sexy autour de la taille, juste au-dessus d’un pantalon taille basse pourpasser «  un été top cool au bras de Jules ». J’ai sorti un chewing-gum de mapoche, enlevé la pellicule protectrice,roulé la tablette et l’ai enfournée dansma bouche, avant de rejoindre Aurélieet Magali.
Aurélie et Magali partageaient lamême chambre. Elles étaient dans lamême classe du même collège. Auréliene serait jamais venue sans Magali, niMagali sans Aurélie. Comme Magali, jepréférais dormir en haut, sauf qu’il n’yavait personne en bas. Les filles étaienten nombre impair et j’étais seule dans ma chambre. C’est pourquoi j’étais déjàfourrée dans la leur.
« Si je mettais ça ce soir ? » Aurélie asorti de son sac une minirobe dos nutrapèze en éponge bicolore. On étaitmercredi, et mercredi, c’était le jour dela boum. Magali se regardait dans laglace, en se balançant d’un pied surl’autre, un bustier rayé devant elle. « J’aime, j’aime tes yeux, j’aime ton odeur...Sen-su-a-li-tééé... » Aurélie a repris : « J’aimetes yeux, j’aime ton odeur et... » Elle a étéobligée de rajouter le « et » pour collerau rythme... « N’importe quoi ! » asoufflé Magali, en roulant en boule sarobe top cool dans le casier. Je fouillaisdans sa trousse de toilette.
« Rends-moi ça... » a hurlé Magali,comme je pressais sur le vaporisateurde son déodorant fraîcheur nature ef ficacité vingt-quatre heures senteurpamplemousse rose. «  J’aime, j’aime tonodeur...  » a repris Aurélie, avant de s’interrompre brutalement. Les garçons setenaient sur le seuil de la chambre, sansoser le franchir. Pierre-Louis et Jérémypartageaient la même chambre. Euxaussi étaient dans la même classe et neseraient pas venus l’un sans l’autre.
« Circulez, il n’y a rien à voir ! » alancé Magali, en brandissant le déodorant comme une bombe lacrymogène.« Vas-y ! » a provoqué Pierre-Louis. Magali a appuyé sur la bombe et un nuageasphyxiant est sorti. Jérémy a porté lesmains à ses yeux pour les protéger, touten fonçant sur Magali pour la désarmer.Il lui a saisi les bras. Magali nous exhortait à la défendre. Le pied derrière lajambe droite de Magali, Jérémy l’a ren versée sur le lit où était allongée Aurélie.

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