La lecture à portée de main
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Description
Sujets
Informations
Publié par | Le Lys Bleu Éditions |
Date de parution | 27 juillet 2018 |
Nombre de lectures | 12 |
EAN13 | 9782378772772 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Les Orphelins
Tome 1 : Les Sorcières de la forêt noire
Amarnath Hosany
Les Orphelins
Tome 1 : Les Sorcières de la forêt noire
Roman
© Lys Bleu Éditions – Amarnath Hosany
ISBN : 978-2-37877-277-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Chapitre 1
Le moteur bruyant de l’autobus commençait à s’essouffler à l’entrée de la route qui serpente le flanc dégradé de la colline. Les vieilles tôles du bus, presque vide, vibraient à chaque tournant.
Un couple âgé somnolait à l’avant malgré le bruit infernal. À l’extérieur, des buissons sauvages avaient envahi la pente rocheuse de la colline d’un côté, et de l’autre, régnait un ravin profond, et les abords en étaient escarpés, séparés de la rue par un vieux parapet en fer tordu et rouillé.
Assis sur la banquette arrière, Rico regardait avec un intérêt le paysage qui défilait sous ses yeux. Il était vêtu d’un ensemble en jeans et portait des baskets basses. L’adolescent avait conservé sa casquette, vissée sur sa tête. Un vieil imper gris vert, trop lourd, était posé sur son sac.
Il faisait froid. De gros nuages noirs couvraient le ciel à mesure que l’autobus se traînait dans les villages.
Rico se frotta les joues ; son visage aux traits fins était glacial. Son petit nez retroussé peinait à retenir des éternuements. Le jeune garçon releva le col de son blouson, rajusta sa casquette sur ses cheveux bouclés, se croisa les mains et tenta de trouver une position plus confortable.
Le receveur le dévisageait du coin de l’œil depuis un moment déjà. Quand Rico prononça le nom du village où il se rendait, l’homme ne put cacher sa surprise. Qu`est-ce qu`un aussi jeune garçon pouvait bien aller faire dans ce lieu appelé Camp Maudit ? Rico évita le regard du receveur et continua à observer le paysage. L’autobus était parvenu presque au sommet de la colline. Une immense forêt sombre trônait au-dessus d’eux, la Forêt-Noire ! Un petit frisson traversa tout le corps de Rico. Un épais brouillard enveloppait déjà les hauteurs. L’autobus s’arrêta dans un gros bruit strident. Le vieux couple descendit sans se presser. Rico se retrouva seul à bord. Le chauffeur l’épiait à son tour dans le rétroviseur et chuchota quelque chose à l’oreille de son collègue debout à côté de lui.
Le froid devenait de plus en plus insupportable. Rico ouvrit son sac, sortit une écharpe en laine et l’enroula autour de son cou. Il boutonna son blouson et consulta sa montre.
Une bonne centaine de mètres plus loin, l’autobus s’arrêta et le receveur s’adressa à Rico :
— Terminus, petit ! L’autobus ne peut aller plus loin. Il n’y a pas de route… Tu vas devoir continuer à pied pour arriver à Camp Maudit. Prends ce sentier sur la gauche… Allez, bon courage !
Rico descendit et resta un moment debout sur l’asphalte. Le vieux véhicule démarra en laissant une traînée de fumée noire dans son sillage.
Le garçon regarda autour de lui d’un air hésitant. L’endroit était désert et calme. Il commença sa marche, son gros sac en bandoulière et son imper sous le bras.
Le sentier se faufila entre les pins. Il était presque dix-huit heures et il faisait déjà sombre. La nuit n’allait pas tarder à tomber. Rico frissonna sous le vent frais et claqua des dents. Sans attendre, il posa son sac par terre, déplia son imper et sortit une canne qu’il déposa avec précaution sur son sac. Il enfila le vêtement, reprit son sac, empoigna sa canne et poursuivit sa route.
Il sentit une douce chaleur l’envelopper. L’imper était à la fois rassurant et confortable. Il marchait d’un pas lent et prudent. La route semblait se dissoudre dans le paysage et les arbres étaient comme figés dans le brouillard. Un silence lourd régnait sur les lieux. L’atmosphère était lugubre.
Pour une première mission, je suis bien servi, se dit Rico, visiblement impressionné par l’environnement dans lequel il se trouvait. Il sortit une tablette de chocolat de sa poche et continua sa route en grignotant. Rico réfléchissait à ce qui l’attendait à la fin de cette piste. Une série de hurlements effrayants le fit tressaillir à l’entrée du village de Camp Maudit. Des chiens hurlaient à la mort dans tous les coins. Les cases en tôle, qui se dressaient çà et là, étaient fermées et semblaient désertes. Il jeta un regard tout autour, à la recherche de la personne qu’il était venu rencontrer.
— Personne ! Y a quelqu`un ici ? À part les chiens ! dit-il.
Une pluie fine lui fouetta le visage. Le jeune garçon tira son capuchon par-dessus sa casquette et en serra les cordons. Il continua sa route d’un pas hésitant, tout en tournant sur lui-même de temps en temps pour essayer de se situer. Les chiens continuaient de hurler.
Selon « Le Maître », Tania, la petite orpheline, devait l’attendre à l’entrée du village. Il était déjà dix-huit heures trente et personne n’était là. Le village isolé, l’obscurité avaient quelque chose d’inquiétant.
Rico alluma sa torche électrique et balaya les environs de son faisceau lumineux. Sur la gauche, les bananiers se dressaient comme une armée de statues. Soudain, une petite voix se fit entendre.
— Rico ? C’est toi, Rico ?
La faible lumière éclairait une petite fille frêle, transie de froid, dans l’ombre d’alentour, sous les feuilles d’un bananier.
— Tania ?... Oui, c’est moi. Rico !
La petite fille hocha la tête. Ils se serrèrent la main. Celle de Tania était glacée.
— Ouf ! Enfin ! se dit Rico, l’air soulagé.
Une pluie rageuse commença à tomber soudainement. Tania était complètement trempée. Sa chevelure noire dégoulinait d’eau.
— Ne restons pas là ! Allons chez moi ! proposa-t-elle avec un grand sourire.
Aussitôt, elle se mit à courir sous l’averse. Rico la suivit avec un sentiment de surprise.
Tania habitait à l’autre bout du village dans une petite cabane en tôle, comme les autres alentour. La route était toujours déserte, comme si l’endroit était inhabité.
Chapitre 2
Une vieille femme leur ouvrit la porte ; Tania se dépêcha d’aller se changer. Rico enleva son gros blouson qu’il accrocha à un vieux clou planté dans le poteau d’eucalyptus formant partie de la charpente. Des feuilles de tôle recouvraient la cabane. Un réchaud rempli de charbons ardents crépitait au milieu de la pièce. Rico s’approcha du feu pour se réchauffer les mains sous le regard curieux de la vieille, qui demeurait silencieuse. Elle donnait l’impression de cacher sa peur par un sourire timide.
Tania revint. Elle portait un T-shirt pâli et une jupe froissée. Elle se séchait vigoureusement les cheveux avec une serviette.
— Grand-mère, je te présente Rico… C’est lui qui vient nous aider ! chuchota-t-elle.
La vieille fit un signe de la tête, et ne quittait pas des yeux le jeune garçon. Elle devait sûrement se demander comment un aussi jeune garçon pouvait leur venir en aide !
— Je suis ici car j’ai été choisi. Rassurez-vous, grand-mère ; je ne suis ni sorcier ni magicien !
Tania éclata de rire pour détendre l’atmosphère. La vieille s’en alla dans la pièce à côté,