Nathan

Mathieu Fortin

Description

Tu aimes les témoignages? Tu adoreras ce livre! C’est un roman basé sur une histoire vraie.
Je frappe le sol de mes crampons en entrant dans l’école.
Je me rends au vestiaire sans pouvoir contrôler la colère qui m’habite toujours. J’ai envie de tout détruire.
Je revois mon père quand il est venu me chercher au poste de police cet été.
J’entends ma blonde qui me laisse parce qu’elle me trouve trop à fleur de peau et soupe au lait.
Je veux effacer ces images, ces impressions, mais elles me restent en tête. Je ne connais qu’une manière de contrôler ces bouts de ma mémoire: exploser et tout briser autour de moi.
J’entre dans le vestiaire en poussant la porte d’un coup de pied. J’enlève mon casque d’un mouvement rageur et je le lance devant moi.
Il fracasse le miroir et rebondit sur le sol, dans un angle étrange. Le bruit de vitre qui se casse ne fait rien pour me calmer.
Psst! L’auteur de ce livre s’appelle Mathieu. Il aime le chocolat, les superhéros ordinaires, le vent d’automne et courir même si ça lui fait mal aux jambes. Plus jeune, il n’était pas très bon au hockey et préférait rester à la maison pour écouter les dessins animés. Il déteste l'injustice. Il a été prof au secondaire en maths et en sciences, mais il a tout lâché pour avoir plus de temps pour écrire.

Informations

• Publié par: Guy Saint-Jean Editeur
• Date de parution: 19 septembre 2018
• Nombre de lectures: 6
• EAN13: 9782897585747
• Langue: Français

Extrait

Guy Saint-Jean diteur
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Gouvernement du Qu bec - Programme de cr dit d imp t pour l dition de livres - Gestion SODEC
Guy Saint-Jean diteur inc., 2018
R vision: Isabelle Pauz
Correction d preuves: Johanne Hamel
Conception graphique de la couverture et infographie: Christiane S guin
Photo de la page couverture: iStockphoto.com/jpbcpa
D p t l gal - Biblioth que et Archives nationales du Qu bec, Biblioth que et Archives Canada, 2018
ISBN: 978-2-89758-573-0
ISBN EPUB: 978-2-89758-574-7
ISBN PDF: 978-2-89758-575-4
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Imprim et reli au Canada
1 re impression, septembre 2018

Guy Saint-Jean diteur est membre de l Association nationale des diteurs de livres (ANEL).

Note au lecteur: Ce roman est li de pr s Mathias , publi dans la collection C Ma Vie. Cependant, il n est pas n cessaire de l avoir lu pour bien comprendre Nathan .
Table des mati res
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
pilogue
Note
Remerciements
Chapitre 1
J ai t con.
Un pari stupide, beaucoup de frustrations, le besoin de me prouver quelque chose: les ingr dients taient r unis pour le d sastre.
C est ce qui s est pass . J ai commis une erreur. Une grosse erreur. Une premi re erreur.
C tait la derni re journ e de l ann e scolaire. J avais coll sur la porte de l cole la photo d un des gars de secondaire 4. J avais plac son visage sur l image d un l phant parce que le gars, il est gros.
Il tait gros.
Si la blague s tait arr t e l , je ne serais pas o je suis en ce moment. Je ne vivrais pas un d but d ann e scolaire en tant envahi d autant de col re et de mauvaise humeur.
- Nathan, tu coutes?
- Pardon, madame. Je repensais
- C est "docteure , tu le sais. Tu pensais quoi?
- tout a.
- C est un peu flou, " tout a , non?
La docteure Delarive replace ses lunettes sur son nez. Elle a l ge de ma m re, je dirais: de l g res pattes d oie pr s de ses yeux vendent la m che. Des ados, elle en a vu d autres.
- Je pensais au d but de l t . Je me disais que je payais pour un seul petit geste.
- Petit? r p te-t-elle en levant un sourcil interrogatif.
- Gros.
Ironiquement, c est le bon mot.
- Et comment tu te sens?
C est quoi cette question? Je me sens pais d avoir particip la blague. Je me sens stupide d avoir t le meneur de cette plaisanterie de mauvais go t et d avoir t oblig , ensuite, de jouer les coqs de basse-cour devant les autres joueurs de football des Mamba. J ai toujours eu la langue d li e quand vient le temps de picosser les autres. C est utile, sur le terrain, en tout cas, de savoir r pliquer rapidement ou d tre celui capable d envoyer la bonne pique bien plac e envers quelqu un d autre.
- Nathan? Tu te sens comment?
- Je me sens Je veux pas r pondre cette question-l ! Je peux m en aller, maintenant?
- Oui, tu peux y aller.
Je sors du bureau et je me retrouve rapidement dehors, au soleil. L cole est commenc e depuis une semaine et il fait encore beau. Je m lance sur mon skate , direction la maison.
C est mon p re qui m oblige suivre une th rapie, depuis le troisi me incident.
En premier, il y a eu l histoire de la photo coll e sur les vitres de l cole. Ensuite, j ai p t les plombs dans un magasin de musique, quand j ai crois ce gros-l , Mathias, apr s avoir appris que je devais suivre des cours d t pour pouvoir reprendre mon examen de sciences. Le troisi me incident s est produit pendant un show de Mae, ma chanteuse pr f r e. Mathias et ses amis taient l et j ai vu rouge.
Je me suis nerv solide en les apercevant. Comme la police avait t impliqu e, cette fois-l , mon p re m oblige fr quenter la docteure Delarive tous les lundis, sans exception.
Au moins, maintenant que l cole est recommenc e, les entra nements de foot ont repris et j en suis tr s heureux. Pendant que je roule, je sors mes couteurs et je d marre ma musique. Mon nouveau groupe pr f r , Don t cry/just die , fait hurler les guitares dans mes tympans.
Lunettes de soleil sur le nez, sac dos sur l paule, couteurs dans les oreilles, je roule sur l asphalte neuf de notre quartier. Mes rencontres avec la psy se tiennent moins de deux kilom tres de la maison, dans un centre multisant tout neuf, dans mon quartier tout aussi neuf. Rouler en skate ici, c est simple: aucun nid-de-poule, m me minuscule, n y est r pertori .
Tout est parfait dans le coin, dans les rues, pr s de la montagne. Les maisons sont grosses, les voitures co tent cher et les portes closes cachent bien des secrets. La perfection est seulement une apparence. Tout le monde veut faire croire que sa vie est lisse comme l asphalte sur lequel je roule.
Mais moi, je sais que c est loin d tre aussi uniforme qu on veut nous le faire croire.
Je m arr te au parc et m assois sur la table de pique-nique. Je veux profiter du soleil avant de retourner la maison. De toute fa on, personne ne m attend ce soir. Je prends mon t l phone, j ouvre mon application d Instagram et je prends une photo de moi, avec le soleil en arri re-plan. Il faut que je l avoue: je ne suis pas totalement d tach de cette obsession de l apparence. J accompagne l image du commentaire "Profiter du #soleil dans un #parc c est la #libert .
Cette libert , certains l envieraient. Moi, j en ai parfois assez. J en profite pour aller faire un tour sur l Insta de ma m re. Elle a publi une nouvelle photo de l Arc de triomphe prise pendant sa vir e Paris. Je clique sur le petit c ur pour lui signaler que je pense elle, malgr la distance qui nous s pare.
Des enfants jouent dans le module tout pr s, des parents les regardent en discutant.
Je n ai pas de souvenir d avoir v cu ces sorties agr ables avec mes parents. Le travail de mon p re l a toujours tenu loin de ce genre de moment.
Des messages de mes deux parents apparaissent presque en m me temps dans mon t l phone. Ma m re m crit:
J esp re que ta rencontre a bien t .
Mon p re, lui, m annonce:
Je serai pas l avant minuit.
Je serre les poings. Je ne peux pas me f cher dans le bureau de la docteure Delarive, je me retiens de peine et de mis re, mais l , j ai l impression que je vais d border. Je me sens tout crisp . Les rires des enfants que j entends travers mes couteurs, les regards affectueux de leurs parents, le soleil encore haut dans le ciel bleu, sans nuage
Ils ne r alisent pas que derri re leur apparent bonheur, plein de drames se trament? J aurais envie de hurler tout le monde que la vie n est pas parfaite et qu ils peuvent tout de suite arr ter de faire semblant.
Comme mon p re fait semblant.
Quand la col re m envahit ainsi, on dirait que je deviens coup du reste de l univers. Comme si j tais seul, que les alentours taient effac s. Je monte le volume de mon cellulaire, pour accentuer la s paration entre moi et le monde, et je sors mon porte-cl s. La cl qui d verrouille le cabanon fera l affaire. J en appuie le bout sur le bois de la table de pique-nique et je grave une ligne dans la planche. Je crie un "Ha! lib rateur.
Puis une deuxi me gravure, une troisi me, et chaque coup suppl mentaire donn me permet d vacuer un peu de col re, que j accompagne d un cri qui me d foule.
J entends la voix d un parent qui m interpelle et me sort de ma bulle. Le p re est d j pr s de moi. Il me regarde comme si j tais le dernier des imb ciles. J enl ve mes couteurs. Le monde autour de moi refait surface.
- Hey, qu est-ce que tu fais? Tu brises la table et tu fais peur aux enfants!
Je r alise que les jeunes ne jouent plus.
Mes couteurs m emp chaient d entendre leurs cris et leurs rires, et je n avais pas r alis qu ils s taient arr t s.
Je marmonne:
- D sol .
- J esp re que tu es d sol . Il va falloir que tu payes pour ce que tu as fait! pr vient l homme.
Je sors une carte d affaires de mon portefeuille. C est celle de mon p re: Robert Gignac, PDG de Gignac Holdings.
- Envoyez une photo des d g ts cette adresse-l . Mon p re s occupera du reste.
- Je vais faire mieux que a. Je vais lui envoyer la vid o, pr cise l homme en me prenant la carte des mains.
J ai chaud, tout d un coup.
- T avais l air poss d , mon gars! Je pense qu il faut que ton p re voie a.
Il tourne son t l phone vers moi. J ass ne des coups de cl r