Tirelire Combines & Cie
70 pages
Français

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Tirelire Combines & Cie , livre ebook

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Description

- Millionnaire à quatorze ans!! C'est impossible! s'exclame Charles.- Mais oui ça peut se faire, affirme Benoit. On a juste à faire comme elle. Et même plus.- Mais on n'a même pas d'expérience.- On en a pas besoin. On est capables de laver des vitres, tondre le gazon, peinturer, sortir les ordures et garder des enfants... Il va falloir travailler super fort, Charles, mais penses-y... Dans trois ans on pourrait être ruches à craquer...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 janvier 2014
Nombre de lectures 4
EAN13 9782764422915
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cet ouvrage a été publié grâce à une subvention du Conseil des Arts du Canada.

Données de catalogage avant publication (Canada)

Desjardins, Jacques A.

Tirelire, combines et cie
(Collection Littérature jeunesse)
(Contes pour tous ; n o 13)
Pour les jeunes.
ISBN 978-2-8903-7586-4 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2312-7 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2291-5 (ePub)

I. Titre. II. Collection : Collection Littérature jeunesse (Québec/Amérique). III. Collection : Contes pour tous ; n o 13.

PS8557.E7827T57 1992 jC843’.54 C92-096742-6
PS9557.E7827T57 1992
PZ23.D47Ti 1992


Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© 1992, Éditions Québec/Amérique


Dépôt légal :
2 e trimestre 1992
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada


Montage
Andréa Joseph

Conversion au format ePub
Studio C1C4
Un gros merci à Jacqueline Pilote pour sa précieuse collaboration.
1

Le jour de la paye



Le lavage, le repassage, l’époussetage, « l’ouvrage » quoi, ce n’est pas ça qui manque dans une maison, et Benoit en sait quelque chose. À onze ans, il partage les tâches domestiques avec son père depuis déjà deux ans. Benoit est le genre « organisé ». Au début des vacances d’été, il a choisi le lundi matin pour faire le grand ménage de la semaine. Et aujourd’hui, deuxième lundi du mois de juillet, il ne déroge pas à la règle.
Avec le temps, il s’est habitué à sa routine, et son expérience lui a permis de développer des trucs. Par exemple, pour aller plus vite, il exécute deux besognes à la fois : pendant qu’il fait couler l’eau dans l’évier pour la vaisselle, il balaie le plancher de la cuisine et pousse les saletés sous le réfrigérateur !
Benoit a un fidèle compagnon de travail : son baladeur. Du rock ou du rap bien rythmé le désennuie en plus d’augmenter sa cadence. En époussetant au rythme de la musique, il lui arrive parfois d’improviser des chorégraphies, de rêver. Il oublie alors les bibelots poussiéreux et s’imagine en train de danser avec la belle Marie.
Ding ! Dong !
C’est sûrement Charles. Il rapplique toujours le premier, la journée où Benoit fait le ménage. Après le déjeuner, il n’a rien à faire, lui. Un peu paresseux, il semble employer toutes ses énergies à grandir, à pousser comme une grande échalote. Du même âge que son meilleur ami, il le dépasse pourtant d’une tête.
Benoit n’est donc pas surpris de trouver Charles à sa porte. Il n’est pas étonné non plus de le voir avec un sac de chips et une orangeade dans les mains.
— Qu’est-ce que tu fais ? Viens-tu jouer avec mon vidéo ? demande Charles en offrant ses chips.

Benoit reste indifférent à l’offre du jeu vidéo, mais pas aux chips.
André, le père de Benoit, sort de la maison. Il se rend à une entrevue dans le but de décrocher un contrat. Il a l’habitude de ces entrevues : il est traducteur pigiste. Malgré les périodes creuses, André aime bien son boulot, car celui-ci lui permet de travailler à la maison sur son ordinateur et d’être plus souvent avec son fils.
Lorsque André et Mireille se sont séparés, deux ans auparavant, ils ont convenu qu’il valait mieux que Benoit reste avec son père à cause de la plus grande disponibilité de ce dernier. Comme professeur d’arts plastiques au niveau secondaire, Mireille ne pouvait pas être aussi présente qu’André à la maison.
Habituellement, Benoit voit sa mère au moins une fois par semaine, mais cet été elle passe toutes ses vacances en France, chez les parents de son nouvel ami. Mireille a promis à Benoit de l’amener avec elle l’année prochaine. Quelle chance pour lui ! Surtout, pense-t-il, que ce voyage chez les Français ne manquera sûrement pas d’épater Marie.
— Salut, Charles ! Salut, Benoit, à tantôt ! Et n’oublie pas d’aller acheter un pain chez Hua, dit André en croisant son fils.
Mais Benoit n’a pas l’intention de laisser partir son père sans réclamer son dû. Il tend la main et affiche un sourire en coin.
— Oh ! C’est vrai… Le jour de la paye, se rappelle André.
Il lui donne un billet de cinq dollars avant de commencer à descendre l’escalier.
— Juste ça ! proteste Benoit. J’ai fait un ménage super dégueulasse aujourd’hui !… Ce n’est pas juste, Charles a beaucoup plus ! À ne rien faire à part de ça !
— Souhaite-moi donc bonne chance ! répond André en ouvrant la portière grinçante de sa voiture. Si j’ai le contrat, je pourrai t’en donner un peu plus.
À cette idée, Benoit retrouve sa bonne humeur et s’empresse de souhaiter bonne chance à son père. Benoit aime beaucoup André et pas seulement quand celui-ci lui promet de l’argent. Après Charles, il est son meilleur ami.
Pendant qu’il regarde André s’éloigner, Benoit se dit que la journée commence bien. En fait, ce lundi ne sera pas un jour comme les autres pour lui.
2

L’huissier



Benoit a une première surprise en se rendant à l’épicerie Hua. Alors qu’il marche sur le trottoir avec Charles, il voit un attroupement de curieux. Tous ces gens regardent des déménageurs vider l’appartement des Morin. Benoit trouve bizarre ce déménagement précipité et encore plus bizarre qu’il attire des spectateurs.
— Simonac ! les gens n’ont jamais vu ça un déménagement !
— Ça n’a pas l’air d’un déménagement ordinaire, rétorque Charles. On dirait que les Morin se font saisir leurs meubles.
— Comment ça, saisir leurs meubles ?
— Oui, regarde le bonhomme en habit devant la maison, c’est sûrement un huissier.
— Un quoi ?
— Un huissier, c’est lui qui vient prendre les affaires.
Benoit se retourne vers l’huissier, devant qui M. et M me Morin gesticulent et crient à l’injustice.
— Dégueulasse ! ! Il n’a pas le droit de prendre leurs affaires ! s’indigne Benoit.
— Quand tu fais faillite, tu fais faillite, confirme Charles.
— Mais ce n’est pas seulement les compagnies qui font faillite ?
— Non, mon père l’a dit l’autre jour. Quelqu’un qui ne paye pas ses comptes peut faire faillite.
Secoué par cette révélation, Benoit se met à examiner l’huissier, l’air dégoûté. Il regarde cet homme, au visage aussi terne que son habit gris, parcourir une liste avec un crayon. L’huissier semble accomplir ce travail avec une aisance répugnante. Sur papier c’est trop facile, pense Benoit. Allez hop ! Un fauteuil. Hop ! Un réfrigérateur ! Il suffit de cocher. Benoit se dit alors que jamais il ne fera un travail pareil pour gagner sa vie. Jamais il ne sera complice de l’humiliation de toute une famille.
Tout à coup, un cri : « Tara tara tara tara taram ! ! » C’est Julien, le frère cadet de Marie, qui traverse la rue en courant. Il porte un déguisement de chevalier plutôt rigolo : une nappe à carreaux en guise de cape et un vieux plastron de gardien de but comme armure. Énervé, Julien se plante devant l’huissier, bombe le torse et brandit son épée de plastique sous le nez de l’ennemi. L’huissier sursaute. La charge de Julien fait sourire Benoit et Charles. Pour un garçon de huit ans, il ne manque pas de cran.
— Ennemi du peuple ! ! crie Julien au huissier. « Ignobe » et répugnant personnage ! ! Vous n’avez pas honte ? ! ! Je vengerai ces pauvres gens et, et, euh ! ??…
Julien a oublié sa réplique et, désemparé, il regarde de l’autre côté de la rue. Sa sœur Marie est postée derrière une voiture et filme la scène avec une caméra vidéo.
— Et vous ne l’emporterez pas au paradis ! lui crie Marie.
— Et vous m’apporterez pas dans le paradis ! ! lance Julien à l’huissier avant de déguerpir à toute vitesse.
Dans son énervement, Julien s’engage dans la rue sans regarder et n’a pas le temps de voir le camion de déménagement qui approche à vive allure. Le chauffeur aperçoit Julien et freine brusquement. Le crissement des pneus terrorise Julien, qui fige sur place. Le lourd véhicule dérape pendant d’interminables secondes avant de finalement s’immobiliser, à moins d’un mètre du jeune garçon. Julien a eu la frousse de sa vie, mais il se ressaisit aussitô

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