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Description
Sujets
Informations
Publié par | Le Lys Bleu Éditions |
Date de parution | 04 septembre 2019 |
Nombre de lectures | 2 |
EAN13 | 9782851139269 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Monique Squarciafico
3 merveilleux contes de Noël
Roman
© Lys Bleu Éditions – Monique Squarciafico
ISBN : 978-2-85113-926-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants causes, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle .
Rêve de Noël
1
Une famille heureuse
Mélicia était une petite fille rayonnante de bonheur et sans soucis. Elle habitait dans une petite maison, aux abords de la mine où ses parents y travaillaient. Ils étaient très pauvres. La plupart du temps, ils se nourrissaient de pain, de pommes de terre et de légumes. Parfois le dimanche, ils mangeaient du poulet ou des œufs. Avec son père, Mélicia partait quelquefois à la pêche, cela annonçait un bon repas pour le soir, lorsque le poisson mordait.
Son papa était mineur. C’était un métier très pénible et dangereux. Elle aimait qu’il lui raconte ses conditions de travail dans les profondeurs de la terre.
— Tu sais ma chérie ! Pour rejoindre les galeries sous terre, on rentre à plusieurs dans une sorte de cage qui descend dans une espèce de trou noir, jusqu’au fond. La chaleur étouffante nous fait transpirer à grosses gouttes. Sans cesse, il faut détacher des morceaux de charbon avec nos pics. Taper, taper, inlassablement, sur la roche solide, toute la journée.
— Ça doit-être très dur, hein papa ?
— Bien sûr ! Mais nous sommes une famille de houilleurs, on a ça dans le sang. Cela nous permet de vivre tous les trois, modestement, mais on ne manque de rien. On nous appelle « Les Travailleurs de l’Ombre ». Quand tu sais qu’en dessous il fait si noir et que seulement quelques lumières nous éclairent, tu comprends vite pourquoi.
— Je sais papa, tu as une petite lampe sur ton front, mais elle est si petite !
— Tu as raison ! On se contente de ce qu’on a.
Lauren, la maman de Mélicia qui travaillait aussi à la mine, à mi-temps, l’après-midi, s’accommodait à sa vie de labeur récompensée par un salaire de misère. Elle poussait les wagons chargés de charbon. Le matin, elle se levait à 4 h pour préparer à son mari, son café et son casse-croûte qu’il appelait « le briquet ». Ensuite, elle s’occupait du jardin potager qui leur permettait de manger de bons légumes, quand ils n’étaient pas dévorés par les bêtes affamées. Il fallait aussi nourrir quelques poules qui pondaient tous les jours des œufs. Mélicia se chargeait de ramasser les fruits mûrs du verger et d’arracher l’herbe envahissante autour des cultures. Elle aidait aussi sa maman à la maison. Elle aimait bien ça.
— Jeudi, c’est la Sainte Barbe, jour de fête des mineurs, personne ne travaille ! Alors nous irons à la pêche, annonça Jansen le papa, heureux de passer une journée en famille.
— Wouah ! s’écria Mélicia en tapant dans ses mains.
Les yeux pétillants de joie, elle lui sauta au cou.
— Vous irez sans moi, cette fois, s’exclama la maman, j’ai tellement à faire au jardin et puis la lessive m’attend. Mais vous avez intérêt à ramener du poisson !
2
L’accident
Mélicia attendit ce moment avec impatience, mais les jours n’en finissaient pas.
Elle n’avait que huit ans, pourtant elle comprenait que la vie était difficile et qu’il fallait se contenter de ce que l’on avait.
Elle chérissait tout particulièrement sa poupée de chiffon que sa maman lui avait confectionnée. Elle la trouvait mignonne sa Roseline avec ses grands yeux bleus et sa robe fleurie, malgré sa tête de chiffon et ses cheveux de laine. C’était son seul jouet. Elle ne pouvait pas s’empêcher de la câliner, de l’embrasser, de lui parler, parce qu’elle l’aimait.
Hélas ! Avant même que le jour de pêche n’arrive, un éboulement se produisit dans la mine.
Au son de la sirène lugubre, toutes les familles se retrouvèrent devant l’entrée, inquiètes du sort de leurs maris, de leurs femmes ou même de leurs enfants. À 12 ans, les petits étaient engagés pour y travailler.
Une grande tristesse se lisait sur les visages. Cela arrivait souvent. Parfois, c’était des coups de grisou ou des inondations qui tuaient les mineurs. Ce travail dans la fosse était meurtrier.
Lauren était livide, elle s’accrochait à sa fille. Tous attendaient qu’on annonce les noms des blessés, des morts. Invariablement, ça se passait toujours comme ça. L’attente fut longue. À la nuit tombée, le chef de fond que tous appelaient « Gueule Noire » prit la parole.
— Nous déplorons aujourd’hui trois décès. Nous avons tout essayé pour sauver nos hommes, mais c’était trop tard, je suis désolé. Albien, Jansen et Liam nous ont quittés. Je ressens la même douleur que vous tous et je compatis à celle des familles.
À l’annonce du nom de son mari, Lauren tomba à terre, inanimée. Mélicia se pencha sur sa mère en sanglotant. Son papa chéri ne serait plus là pour l’embrasser. C’était une catastrophe.
On engagea sa maman à temps complet, à la mine. Le soir, lorsqu’elle rentrait à la maison, elle n’avait plus la force de cuisiner ni de parler. Elle n’avait plus aucune énergie et se laissait aller. Mélicia comprit qu’elle devait réagir, l’aider encore plus. Elle faisait de son mieux en préparant les repas, en faisant le ménage, en s’occupant du jardin potager et des animaux de la basse-cour. Il y avait maintenant une douzaine de poussins. Elle n’avait que ça à faire, puisqu’elle restait à la maison.
La vie continua ainsi. Avec lassitude, Lauren retourna chaque jour à la mine et Mélicia se rapprocha un peu plus de sa poupée. Elle se sentait si seule. Grâce à Roseline, elle surmonta petit à petit son chagrin.
3
Le vieux monsieur
Un jour que Mélicia se promenait le long de la rivière, avec Roseline dans ses bras, elle aperçut un vieillard qui se débattait pour dégager sa longue barbe blanche qui s’était coincée dans les branches épineuses d’un arganier.
— Attendez monsieur ! Je vais vous aider.
Elle posa sa poupée sur l’herbe et délicatement, elle libéra chaque touffe de poils, jusqu’à ce que le pauvre homme fût délivré de sa prison d’épines.
— Saperlipopette ! Comment ai-je pu me prendre à ce piège ? dit-il très en colère envers lui-même.
— Heureusement que je passais par-là, jamais vous n’auriez pu vous en sortir tout seul.
— Je te remercie beaucoup ! Mais que fais-tu par ici, mon enfant ? Tu devrais être chez toi à cette heure ou à l’école !
— Je sais ! Mais personne n’est à la maison. Maman trav