UNE VRAIE FILLE

Tania Boulet

Description

Tout le monde semble convaincu que Mia est faite pour le baseball, sauf elle. Malgré son talent de lanceuse, il lui faudra des efforts et de l’entraînement si elle veut faire partie de l’équipe élite de la Côte-Nord. Et encore, si ce n’était que ça ! En effet, pas facile d’être la seule fille d’une équipe de gars… et c’est sans parler des histoires d’amour qui peuvent brouiller les cartes.
François vient à ma rescousse.
— Arrêtez donc, les gars. Ça fait du bien de voir une fille manger comme du monde. Les trois quarts de mes ex prenaient juste de la salade. Ça devenait fatigant, à la longue.
— Ah, ça c’est vrai ! Les filles sont tout le temps en train de faire des régimes! Pis ça se met en gang pour se plaindre qu’elles sont trop grosses. Ça, c’est vraiment fatigant !
Nous regardons tous Guillaume avec de grands yeux. Il n’a jamais dit autant de mots de suite. Il hausse les épaules.
— J’ai deux sœurs, je sais de quoi je parle. Mais toi, Mia, c’est pas pareil. T’es pas une vraie fille.
Comment ça, pas une vraie fille? Alexis renchérit :
— Guillaume a raison. Aussi bien te faire à l’idée, t’es un des gars, maintenant.(...)
J’avais déjà la conviction que tout le monde dans l’équipe me voyait comme «un des gars», mais d’entendre Alexis le dire, ça rend la chose encore plus réelle. Plus bizarre. Je ne suis plus certaine que j’aime ça. Pas une vraie fille... Je ne sais pas si je devrais le prendre comme une insulte ou un compliment.

Sujets

• Sports
• Juvenilee Fiction
• Recreation
• Softball
• Baseball

Informations

• Publié par: Québec Amérique
• Date de parution: 16 mars 2016
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782764430859
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

De la même auteure chez Québec Amérique
Jeunesse
Ensemble, Partie 2 , coll. Titan +, 2014.
Ensemble, Partie 1 , coll. Titan +, 2014.
Des milliers d’étincelles , coll. Titan, 2011.
• Palmarès Communication-Jeunesse 2012-2013
• Liste préliminaire du Prix Jeunesse des libraires 2012
Les Naufrages d’Isabelle , coll. Titan, 2002.
• Palmarès Communication-Jeunesse 2002-2003
SÉRIE MAXINE
Les Fausses Notes , coll. Titan+, 1999.
Chanson pour Frédéric , coll. Titan, 1996.
• Prix Livromanie de Communication-Jeunesse 1997-1998
SÉRIE CLARA ET JULIE
Danser dans la poussière , coll. Tous Continents, 2009.
Sur la pointe des pieds , coll. Titan, 2007.
Sur les pas de Julie , coll. Titan, 2006.
• Palmarès Communication-Jeunesse 2006-2007
En plein cœur , coll. Titan, 2005.
• Palmarès Communication-Jeunesse 2006-2007
Envers et contre tous , coll. Titan, 2004.
• Palmarès Communication-Jeunesse 2005-2006





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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Boulet, Tania
Une vraie fille (Titan ; 112) Pour les jeunes.
ISBN 978-2-7644-3083-5 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3084-2 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3085-9 (ePub)
I. Titre. II. Collection : Titan jeunesse ; 112.
PS8553.O844V72 2016 jC843’.54 C2015-942302-3 PS9553.O844V72 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2016
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2016.
quebec-amerique.com



À Félix, mon inspiration… et conseiller technique !



Ça fait bizarre de penser baseball en pleine tempête de neige.
Honnêtement, s’il n’en tenait qu’à moi, le baseball aurait pris le bord pour aujourd’hui. Avec toute cette neige qui tombe, le vent qui nous la souffle en pleine face et la route mal déblayée, le voyage jusqu’à Sept-Îles risque de s’éterniser. J’aurais pré féré passer mon vendredi soir chez moi, emmi touflée dans mon pyjama, à raconter des niaiseries avec Florence, ma meilleure amie. Malheureuse ment, ma mère n’a rien voulu savoir. Et quand ma mère ne veut rien savoir…
Depuis le mois de février, elle a lu religieusement toutes les pages sportives du journal régional, guettant l’annonce du début des camps de sélection de baseball. Pour une joueuse bantam de Havre-Saint-Pierre, mon village de quatre mille habitants, la seule chance de participer au championnat provincial, c’est de faire partie de l’équipe élite. La Côte-Nord est une région immense, mais qui ne compte pas des millions de joueurs. Donc, tous les deux ans, les meilleurs de Havre-Saint-Pierre, Sept-Îles et Baie-Comeau se regroupent pour essayer de former une équipe à peu près compétitive. Je dis « à peu près » parce que chaque fois, l’équipe se fait démolir au championnat. Les chances d’obtenir de meilleurs résultats seraient peut-être plus grandes si l’entraînement s’étendait sur deux étés au lieu d’un seul, ou si on se présentait chaque année, mais avec les distances, ce serait trop compliqué. C’est déjà presque un miracle que des joueurs qui vivent sur un territoire aussi grand puissent s’entraîner ensemble assez souvent pour former une équipe potable… Toujours est-il que j’ai quatorze ans, que je serai de niveau bantam cette année et que si je veux faire partie de cette fameuse équipe élite, c’est cet été ou jamais. Ma mère le sait aussi bien que moi et elle tient absolument à ce que je me présente au camp de sélection. Elle est persuadée que je vais être choisie.
J’aimerais être aussi optimiste.
Il paraît que j’ai un talent naturel. Que j’ai ça dans le sang, que j’ai un bel élan au bâton, que ma technique au lancer est parfaite. Tout le monde, les entraîneurs, les autres joueurs, leurs parents, me le répète depuis que j’ai commencé à jouer, il y a six ans. Il n’y a que Florence qui n’a aucune opinion sur le sujet. Ma meilleure amie n’en a rien à faire, du baseball. Pour tout dire, elle déteste le sport en général. C’est un peu pour ça qu’elle est ma meilleure amie, justement. Elle me garde les pieds sur terre quand tout le monde m’encense, elle m’aide à dédramatiser la situation quand je vis une mauvaise passe. Ce qui n’arrive pas souvent, je dois l’avouer. De là à dire que c’est « à peu près sûr » que je vais être sélectionnée pour faire partie de l’équipe élite, comme le monde entier semble le croire… faudrait quand même pas exagérer.
On dirait que je suis la seule à douter de mon talent. J’aurais envie de crier à mes parents, à mon entraîneur, aux autres joueurs de mon équipe qu’il y a forcément quelqu’un, quelque part, à Sept-Îles ou à Baie-Comeau, qui est meilleur que moi. Est-ce que je suis la seule à avoir les pieds sur terre dans ce village ? Mia St-Laurent, meilleur espoir de la Côte-Nord ? Voyons donc !
C’est à la maison que c’est le pire. Chaque membre de ma famille est bon dans quelque chose. Excellent, même. Alors, tout le monde tient pour acquis que je vais suivre la voie familiale et être la meilleure dans mon domaine, moi aussi. Mon frère Xavier est un gardien de but étoile au hockey. Ma petite sœur Lauriane, un génie du piano. Ma mère, enseignante de profession, donne des cours de danse cardio et de yoga au gym ; mon père répète dix fois par jour qu’elle est une vraie machine. Et lui, mon informaticien de père, il s’est découvert il y a quelques années un talent de photographe extra ordinaire. Surtout pour les photos de sport. Les murs de ma chambre sont tapissés jusqu’au plafond de photos de moi en uniforme de baseball. En train de lancer, de courir, de frapper, avec une médaille au cou, avec un trophée dans une main et un bâton dans l’autre… Si un jour je deviens célèbre, les journalistes vont avoir de quoi publier tout un livre juste avec mes photos de jeunesse.
Comme s’il y avait la moindre chance que je devienne une joueuse de baseball célèbre ! Quoi que tout le monde pense, je ne serai jamais assez bonne pour ça. Je joue seulement deux mois par année. Je sais trop bien qu’il y a des programmes sport-études « en ville », à Québec, à Montréal… bref, beaucoup trop loin, où on peut jouer au baseball été comme hiver.
Sérieusement, je n’ai aucune chance.
Même sans voir aussi loin qu’une carrière professionnelle, juste pour ce qui est de faire partie de l’équipe élite, j’ai de sérieux doutes. Le problème, c’est que ma mère n’en démord pas : je dois absolument participer au camp. D’après elle, je ne peux pas passer à côté d’une telle chance, c’est une expérience unique et je dois au moins essayer. Elle va même jusqu’à dire que si je ne suis pas choisie, ça me fera de toute façon un bon entraînement pour le début de la saison. Mon œil. Elle ne l’avouera pas devant moi, mais elle est sûre que je vais être sélectionnée. D’ailleurs, je l’ai entendue demander à mon père de choisir ses dates de vacances en fonction du championnat provincial, tellement elle est convaincue que j’y participerai.
Voilà donc pourquoi, en cette fin de vendredi après-midi du début du