Une addition, des complications
27 pages
Français

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Une addition, des complications , livre ebook

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Description

Au début, ils étaient trois : Paul, sa maman, son papa. Un jour, les parents de Paul ont décidé de se séparer. Son papa est parti habiter ailleurs. Trois moins un égale deux. Ou plutôt, deux plus un. Et puis, quelques années plus tard, les parents de Paul ont décidé de vivre à nouveau ensemble. Deux plus un égale trois. Mais est-ce que ça fait vraiment trois, comme avant ? Paul est d’avis que non. Il regrette qu’on ne lui ait pas demandé son avis. Et pour tout dire, il ne sait plus où il en est. Parce que les mathématiques, c’est simple. Mais les sentiments, c’est beaucoup plus compliqué.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 novembre 2015
Nombre de lectures 10
EAN13 9782211226851
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le livre
Au début, ils étaient trois : Paul, sa maman, son papa.
Un jour, les parents de Paul ont décidé de se séparer.Son papa est parti habiter ailleurs. Trois moins un égaledeux. Ou plutôt, deux plus un.
Et puis, quelques années plus tard, les parents de Paulont décidé de vivre à nouveau ensemble. Deux plus unégale trois.
Mais est-ce que ça fait vraiment trois, comme avant ?Paul est d’avis que non. Il regrette qu’on ne lui ait pas demandé son avis. Et pour tout dire, il ne sait plus où il en est.
Parce que les mathématiques, c’est simple. Mais les sentiments, c’est beaucoup plus compliqué.
 

L’auteure
Valérie Zenatti est née à Nice. À 13 ans, elle part vivreen Israël avec ses parents. En 1988 elle effectue son servicemilitaire qui dure deux ans et qui lui inspirera l’écriture,en 2002, de Quand j’étais soldate , traduit dans différenteslangues et couronné par plusieurs prix.
À son retour en France elle étudie l’hébreu. Elle dispense aujourd’hui des cours de cette langue et traduit lesouvrages de l’écrivain israélien Aaron Appelfeld. Ce qui nel’empêche pas d’écrire des romans pour la jeunesse commepour les adultes dont le dernier, Jacob, Jacob , a été très remarqué de la critique et du public.
 

Valérie Zenatti
 
 

Une addition,
des complications
 
 

Neuf
l’école des loisirs
11, rue de Sèvres, Paris 6 e
 

Pour Lucas, mon petit paquet d’amour
Pour Ella, sa princesse
Lundi
 
Quelque chose ne tournait vraiment pasrond, ce lundi 2 avril. En fait, c’est le 1 er avrilqui avait tout gâché avec son idée saugrenue de tomber un dimanche. Il s’étaitlâchement dérobé aux cours de récré vuque les meilleurs poissons d’avril sont ceuxque l’on fait aux copains. L’année dernièreon avait dit à Quentin, le premier de laclasse, que le directeur de l’école avaitavancé la fin de l’année aux vacances dePâques, à cause du plan Vigipirate, et ilavait été tout malheureux. Il se nourrit debonnes notes comme d’autres de poissonpané et il a eu peur de manquer du minimum vital.
On aurait pu se retrouver dimanche maistout le monde était occupé, et décaler le1 er avril d’un jour, ç’aurait vraiment eu ungoût de Noël fêté le 3 janvier, une fêtesoldée, avec cinquante pour cent de réduction.
À la récré, mon équipe avait encaissédeux buts face aux CE 2. Il est vrai queTristan, notre meilleur défenseur, étaitcloué chez lui par une varicelle tardive (àdix ans ! quelle honte ! Maman dit que jel’ai eue à seize mois) mais ce n’est pas unebonne excuse. Et puis Théo, leur gardiende but, était aussi malade, ce qui aurait dûfaire en bonne logique un partout. Bref,l’humiliation était totale et j’avais eu beaucoup de mal à me concentrer ensuite sur ladictée que Long-Couteau avait écrite spécialement pour nous et dont le sujet était leprintemps. « Le renouveau éternel de lanature est attendu mais surprend toujours nos âmes incrédules... » Long-Couteaun’avait pas l’air de s’apercevoir que la courétait trempée par la pluie et, moi, j’ai oubliéde mettre un « s » à « incrédules ».
Sur le chemin du retour, j’avais unepetite boule dans le ventre et je ne suis paspassé à la boulangerie prendre le premierdes seize pains au chocolat que Maman paied’avance chaque mois. Cédric m’a proposéd’aller chez lui tester son nouveau CD-Rom sur le foot mais je n’avais vraimentpas le cœur à ça et je suis rentré à la maisonen shootant dans les flaques. Je rentre toutseul à la maison depuis le début du CM 1 etMaman en est très contente parce qu’elledit que je deviens grand et responsable maisje sais aussi que ça lui permet de faire deséconomies sur le baby-sitting.
Curieusement, son parapluie jaune dégoulinait devant la porte et la boule dansmon ventre est devenue un peu plus grosse. D’habitude, elle n’arrive que vers septheures le soir, bien après moi.
Elle était au téléphone quand j’ai ouvertla porte mais elle a vite dit « bon, je te rappelle » et elle a raccroché. Elle s’est tournéevers moi avec un grand sourire et m’a dit :
– Bonsoir mon amour, tu as passé unebonne journée ?
– Comment ça se fait que tu sois déjàlà ?
– Euh, il n’y avait pas beaucoup demonde à la bibliothèque et Martine m’aproposé de partir un peu avant, c’est un service que je lui ai souvent rendu, tu sais.
– Oui, mais elle ne te rend pas souventla pareille.
Je ne sais pas pourquoi, ça me dérangeaitterriblement de voir Maman là, si tôt parrapport à d’habitude. A priori j’aurais dûêtre content mais ça m’angoissait. J’avaisprévu de terminer L’Affaire Tournesol et de faire ensuite mes devoirs de maths et, par saseule présence, j’avais l’impression qu’ellechamboulait tout.
– Est-ce que tu as pris ton goûter ?
– Non, je n’avais pas très faim.
– Zut, il faudra que je dise à la boulangère de reporter un pain au chocolat sur lemois de mai. Ce n’est pas grave. Dis, tu nete sens pas mal au moins ?
Ce qui m’agace chez Maman parfois,c’est qu’elle pense aux choses dans ledésordre. J’aurais vraiment préféré qu’ellecommence par la dernière question.
– Non, non, ça va. Je n’ai pas très faim,c’est tout.
– J’espère que ça va passer parce que jepensais t’emmener au restaurant ce soir.
J’ai ouvert des yeux tout ronds.
– Au restaurant ? Un soir ? E N SEMAINE  ?
– Ben oui. Je sais, ça t’étonne parce queje me bats pour que tu te couches tôt mais les règles n’ont de sens que si on les transgresse de temps à autre.
Alors là, j’étais soufflé. Maman est habile et se débrouille toujours pour avoirl’air, quoi qu’il arrive, d’être en accord avecses principes (ou ses lignes de conduitecomme elle dit) mais le restaurant, un soir,en semaine, c’était vraiment trop gros etce 2 avril m’a semblé de plus en plus bizarre.
– Bon, je vais d’abord faire mes devoirs,j’en ai des tonnes, et puis je suis sûr queLong-Couteau m’interrogera demain sur lesystème solaire.
Et j’ai filé dans ma chambre sans lui laisser le temps de dire un mot de plus mais elledevait être sur une autre planète car je l’aitout de suite entendue chuchoter au téléphone, et elle y est restée un bon bout detemps d’ailleurs.
En fait, je n’avais pas beaucoup de de voirs et ils ont vite été expédiés. Mais aulieu d’ouvrir L’Affaire Tournesol j’ai regardéla pluie qui tombait de nouveau et je mesuis dit que, décidément, le printemps étaitune invention de propagande qui n’existaitque dans les livres et dans la tête de Long-Couteau.
 
La voix de Maman m’a soudain caresséle dos.
– Tu es sûr que tout va bien, Paul ?
– Oui, oui, ça va, il n’y a pas de quoialerter PPDA (c’est l’expression favorite deCédric, que je lui pique de temps en temps,mais ce n’est pas du vol car lui-même latient de sa grande sœur, qui a treize ans).
– Tu peux venir dans la cuisine si tu asterminé tes devoirs.
Dans la cuisine, il y avait une super-odeur de spaghettis bolognaise, avec lasauce que j’adore et qu’elle prépare elle- même, quand elle a le temps. J’ai comprisqu’elle avait laissée tomber le restaurant.
On s’est assis. On a mangé. Je lui ai résumé notre défaite au foot (face aux CE 2 !il fallait être champion du monde de lanullité tout de même !) et je lui ai racontéque Tristan faisait dire par son petit frèrequ’il s’était blessé lors d’un tournoi de rollers alors qu’on savait tous qu’il avait lavaricelle. Je lui ai dit aussi que j’aurais unemauvaise note en dictée mais elle ne semblait pas écouter vraiment, elle avait un trucsur le cœur et moi, je voulais à tout prixretarder le moment où elle me le sortiraitalors j’ai parlé et parlé, des vacances, ducentre aéré, de l’ordinateur qu’elle promettous les jours depuis un an...
Et puis je n’ai plus rien trouvé dans matête.
– Paul, j’ai une nouvelle très importanteà t’annoncer. Je pensais t’emmener au resto pour marquer le coup parce que notre vieva changer, mais c’est idiot, je peux toutaussi bien te le dire ici. Papa voulait qu’ont’en parle ensemble mais... j’ai préféré te ledire moi-même. Tu sais, tout n’est pas prévisible dans la vie, même pour les adultes...
Et elle est partie dans une longue explication de texte sur le hasard, le destin, leschemins qui se croisent et se séparent sansque l’on sache toujours pourquoi. Bref, elleagissait comme en vacances lorsqu’elle veuttuer une bestiole qui est entrée dans l’appartement et qu’elle hésite, longuement,en expliquant que c’est pour

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