Amants de rois
113 pages
Français

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Amants de rois , livre ebook

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Description

Les amours de nos souverains ont déjà fait couler beaucoup d’encre : maitresses, épouses répudiées, mariages morganatiques, impuissance et peine à offrir à la couronne son héritier tant attendu...
Dans cet ouvrage, à la fois rigoureusement historique et décapant, Louise-Marie Libert se penche sur les amours interdites et... homosexuelles des grands souverains de l’Histoire.
Des pharaons à Soliman le Magnifique, en passant par les Grecs, les Romains et les empereurs chinois, s’appuyant sur des textes de l’époque, l’auteure dévoile l’intimité des grands noms de l’Histoire.
Saviez-vous que…
… Richard, Cœur de Lion, avait dû épouser une dame par obligation ?
… si Alexandre le Grand collectionnait les femmes, l’amour de sa vie restera à jamais Héphestion ?
… Henri III avait à sa cour bon nombre de mignons ?
… les souverains pontifes ne respectaient pas tous leur vœu de chasteté et, bien souvent, avec des hommes ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 avril 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782390093862
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

© Éditions Jourdan
Paris
http://www.editionsjourdan.fr
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ISBN : 978-2-39009-386-2 – EAN : 9782390093862
Toute reproduction ou adaptation d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur.


Louise-Marie Libert
amants de rois


à Pierre dont l’aide m’est si précieuse


CHAPITRE 1 : L’ANTIQUITÉ






MYSTÉRIEUSE ÉGYPTE PHARAONIQUE
L’époque hellénistique est riche en documents évoquant l’homosexualité des pharaons de la branche des Ptolémée 1 . En ce qui concerne les périodes antérieures allant de l’Ancien Empire à la Basse Époque, les textes sont peu explicites. En effet, avant les grandes découvertes archéologiques qui débutent à la fin du XVIII e siècle et se poursuivent, avec ardeur, de nos jours, la principale source de renseignements sur l’Histoire de l’Égypte était une chronique rédigée par Manéthon qui avait « classé » les dynasties et les avait divisées en « périodes » de milliers d’années de civilisation.
Or Manéthon est un auteur « récent ». Il a vécu au III e siècle avant notre ère. Prêtre et auteur égyptien renommé, Manéthon écrivit, à la demande du pharaon Ptolémée II, une « chronique » de l’histoire des Égyptiens. Sa fonction sacerdotale lui donnait accès aux archives des pharaons et aux bibliothèques des temples contenant d’anciennes chroniques tout comme des récits légendaires. Il écrivit en grec, ce qui permit une large diffusion de son œuvre, par ailleurs toujours consultée actuellement et faisant encore, dans une certaine mesure, autorité.
Grâce à Champollion et à la pierre de Rosette, les égyptologues furent à même de déchiffrer les textes des mastabas et des autres sépultures royales et nobles. Grâce à cette nouvelle et riche source de renseignements, ils purent se faire une opinion plus personnelle de la personnalité des pharaons. De ces études, il ressort que très peu de pharaons furent homosexuels, soit que le fait restât ignoré, soit qu’il fût jugé comme banal ou, au contraire, comme un penchant à taire. Seuls deux pharaons semblent vraiment « impliqués » dans l’Histoire des princes gays : Pépi II (Ancien Empire) et Akhenaton (Nouvel Empire).
Qui sait ? Des éléments nouveaux peuvent encore surgir et modifier la perception des mœurs royales du pays du Nil.
Pépi II
Pharaon de la VI e dynastie, Pépi II peut être considéré comme un personnage historique devenu « légendaire ». Manéthon prétend qu’il vécut au moins centenaire, ce qui lui permit de régner pendant quatre-vingt-quatorze ans ! Il sera la dernière grande figure de l’Ancien Empire égyptien avant que le pays ne connaisse une période intermédiaire marquée par des années chaotiques. Son père Pépi I er ayant disparu très jeune, Pépi II eut droit au trône vers -2246 et conserva le pouvoir jusqu’en -2152, fait pour le moins exceptionnel.
À l’évidence, son très jeune âge ne lui donnait pas la possibilité d’assumer immédiatement ses fonctions qui échurent à Ankhnesmérirê II, sa mère qui assura la régence pendant sa minorité. Elle fut aidée dans cette tâche par son frère, Djaou, déjà vizir depuis des années.
Si l’on en croit les inscriptions du tombeau de l’un de ses hauts fonctionnaires, Hirkhouf, Pépi II eut à cœur, tout au long de son règne, de développer le commerce. Hirkhouf, ainsi que d’autres « explorateurs », se virent confier la tâche de rechercher de nouvelles routes caravanières afin d’entrer en contact avec des régions lointaines riches en étain et en turquoise, matières très appréciées par les Égyptiens. D’après les hiéroglyphes décorant la tombe d’Hirkhouf, ce dernier captura même un malheureux pygmée afin de le ramener à la cour de Pépi II. Le pharaon lui avait manifesté, dans un long courrier, sa curiosité pour cette « petite personne ».
Comme beaucoup de pharaons, Pépi II entreprit très jeune la réalisation de son « royaume funéraire » et fit bâtir, à cet effet, un grand complexe dans le site de Saqqarah. Autour de sa sépulture, de nombreux dignitaires firent ériger leur propre mastaba afin d’accompagner leur souverain dans l’au-delà. L’identité des épouses de Pépi II reste relativement nébuleuse, mais il aurait au moins épousé l’une de ses sœurs et se serait aussi uni à l’une de ses tantes. Il appartient à un groupe très restreint de pharaons (avant l’arrivée des Ptolémée hellénistiques) qui furent homosexuels.
Un conte du Moyen Empire (malheureusement bien postérieur à l’époque de Pépi II) lui prête une étonnante « aventure » avec l’un de ses généraux. Une nuit, selon ce récit anonyme, Pépi II se rendit en grand secret dans la demeure de ce militaire de haut grade et, « Après que Sa Majesté eut fait ce qu’il désirait à son égard » il s’en retourna tout naturellement au palais. Le narrateur ne précise pas si cette visite fut unique, exceptionnelle ou répétitive. Aucune connotation morale n’apparaît dans ce récit.
Akhenaton
Les représentations du pharaon Akhenaton sont peu banales. Assez « classiques » au début de son règne, elles évoluent avec le temps, nous livrant l’image d’un souverain androgyne. Affirmation voulue et symbolique d’une nature bisexuelle ou image d’un être présentant des difformités morphologiques dues à une maladie endocrinienne ?
Fils de Tiyi et du roi Amenhotep III, Akhenaton régna de -1355 à -1338, d’abord sous le nom d’Amenhotep IV avant de transformer son nom en Akhenaton. Dégoûté de la puissance des prêtres d’Amon et d’autres dieux secondaires, ce pharaon mystique et poète se tourna essentiellement vers le culte d’Aton, l’une des formes de la divinité solaire qui domine tout le panthéon égyptien.
Critiqué par son monothéisme qui tranchait dans une société très dominée par les prêtres, le roi décida de créer, ex nihilo, une nouvelle capitale afin de délaisser Thèbes. Amarna surgit du désert. Akhenaton y vécut avec sa famille, c’est-à-dire son épouse, la très célèbre Néfertiti, et ses six filles dont deux semblent avoir été aussi ses épouses. La ville se peupla de disciples d’Aton, et de fonctionnaires royaux en grand nombre. Akhenaton crée aussi l’art amarnien où toute sa famille est symboliquement représentée avec des corps difformes et androgynes, à l’image du sien.
Après la mort du roi monothéiste, Amarna délaissée par sa population et les membres de la famille du pharaon connut une lente destruction. Il est remarquable qu’avant la mort d’Akhenaton, le nom de Néfertiti ait déjà disparu des textes amarniens.
Les liens familiaux d’Akhenaton avec Toutânkhamon (son successeur après une période de politique agitée) divisent les égyptologues. Pour les uns, le jeune roi de la célébrissime tombe creusée dans la vallée des Rois serait le demi-frère d’Akhenaton, pour d’autres son fils, né d’une concubine.

Mais le personnage le plus controversé de la vie d’Akhenaton est Smenkhkarê, qui fut son corégent à la fin de la période amarnienne. Lorsque Carter et Carnarvon ouvrirent la tombe de Toutânkhamon, ils découvrirent un extraordinaire mobilier funéraire. Parmi une foule d’objets les plus divers marqués du nom du très jeune pharaon, certaines pièces portaient des représentations figurées et les hiéroglyphes donnant à penser qu’ils avaient été extraits de la tombe de Smenkhkarê et transférés dans la tombe de Toutânkhamon pour une raison encore inconnue.
Parmi ces objets insolites se trouve une stèle, conservée à Berlin. On y voit, enlacés comme des amants, Akhenaton et Smenkhkarê, portant l’un la couronne de Basse-Égypte, l’autre celle de Haute-Égypte. Une autre représentation des deux personnages est assez parlante également puisqu’on peut y lire : « Smenkhkarê est aimé d’Akhenaton » et « Akhenat

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