Abou El Leif, la fille de l ogre
113 pages
Français

Abou El Leif, la fille de l'ogre , livre ebook

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Description

Une fillette, grâce à sa mère, échappe à la voracité de son ogre de père... Un fils de pêcheur épouse la fille muette du Sultan... Une étrange prédiction empêche une jeune fille de se marier... Des oiseaux se métamorphosent en magnifiques jeunes femmes... Un pêcheur attrape un poisson qui changera sa vie... Zeila, fille de ministre, est condamnée à perdre la raison pendant sept ans... Un marchand, au cours de ses voyages, rencontre des gens plus stupides que son épouse... Découvrez à travers ces contes populaires, merveilleux, drôles ou cruels, un pan de la culture de l'Arabie saoudite.

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Informations

Publié par
Date de parution 26 novembre 2019
Nombre de lectures 5
EAN13 9782140136160
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0524€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Une fillette, grâce à sa mère, échappe à la voracité de son ogre de père... Un fils de pêcheur épouse la fille muette du Sultan... Une étrange prédiction empêche une jeune fille de se marier... Des oiseaux se métamorphosent en magnifiques jeunes femmes... Un pêcheur attrape un poisson qui changera sa vie... Zeila, fille de ministre, est condamnée à perdre la raison pendant sept ans... Un marchand, au cours de ses voyages, rencontre des gens plus stupides que son épouse...
Vous découvrirez à travers ces contes populaires, merveilleux, drôles ou cruels, un pan de la culture de l’Arabie saoudite.
Lamia Mohamed Saleh Baeshen est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en littérature anglaise et en critique littéraire de l’université d’Arizona aux États-Unis. En 1997, elle a publiéAl Tabat w al Nabat, un livre de contes populaires saoudiens qu’elle a collectés, traduit en anglais et dont elle a fait une étude analytique.
Kadria Awad est titulaire d’une maîtrise de littérature et de langue françaises de l’Université de San Diego State aux États-Unis, d’un doctorat de littérature française de l’Université de Portsmouth en Angleterre, professeure adjointe – section de français, département de langues européennes de la faculté des lettres et sciences humaines de l’Université du roi Abdul Aziz. Elle prépare et anime des émissions radiophoniques culturelles, littéraires et religieuses en français à la Radiodiffusion du Royaume d’Arabie saoudite. En 2010, elle a traduit son premier recueilYoussef et le palais des chagrins, Contes d’Arabie saoudite.
Désert, Hoganj © Pixabay.
À partir de 12 ans.
Maquette : Isabel Lavina
Lamia Baeshen
Abou EL Leif, L. Baeshen la fille de l’ogre Contes populaires d’Arabie saoudite Traduit de l’arabe par Kadria Awad
Abou EL Leif, la fille de l’ogre
La Légende Des Mondes Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland, Joëlle et Marcelle Chassin
Dernières parutions
Claudy LEONARDI,Le prince Dragos, Contes au fil du Danube, 2019. Claudy LEONARDI,Le songe du roi, Contes de la grande steppe, 2019. Denis RAMSEYER,Le serpent et l’enfant gâté, Contes kouya de Côte d’Ivoire, 2019. Estelle YVEN,Les chamans-jaguars, Récit inspiré par les mythes et les symboles amérindiens, 2019. Jamal ABARROU,Lila et Amar, Contes berbères du Rif de la tribu d’Ayt Waryagher, 2018. Jacqueline HEISSAT,la fleur rouge sang, Contes et Copihue, légendes d’Araucanie,2017. Paschal Siekyoghrkure KYOORE,Contes et légendes dagara, Afrique de l’Ouest,2017. Maguy BUSSONNIÈRE et Geneviève HOCQUARD,Amancay et Wayra, Légendes des Andes, 2017. Aïssatou DIALLO,Contes et légendes du Fouta traditionnel, Guinée, 2017. Léopold Masumbuko WA-BUSUNGU K. G.,Ngozi le léopard et Kaseti le lièvre, Contes Lega d’Afrique centrale, 2017. Ch’aska Eugenia Anka NINAWAMAN,Un petit grand-père bien canaille, Contes quechuas ; Chiqan chansallayki-machu kayllayki, Runa simipi willanakuykuna ; Abuelito pero bien bandido, Cuentos quechuas, Trilingue français, quechua, espagnol, Traduction de l’espagnol en français par Claire Lamorlette, 2017. Shyret BAJRAKTARI-MURATI,Le moulin ensorcelé, Contes d’Albanie, 2017. Isabelle CADORÉ,La malédiction de Manman Dlo, Les trois chiens de Siméon– Henri CADORÉ, adaptation créole,Malédision Maman Dlo, Twa chien ta Siméon, bilingue français-créole, 2017.
Lamia Baeshen
Abou EL Leif, la fille de l’ogre
ContespopulairesdArabiesaoudite
Traduit de l’arabe par Kadria Awad
Maquette : Barbara Menga.
© L’HARMATTAN, 2019 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-18668-9 EAN : 9782343186689
Abou EL Leif, la fille de l’ogre
Il était une fois un ogre. Chaque fois que sa femme accouchait, il trompait sa vigilance et avalait l’enfant… Il fit ainsi trois fois. La quatrième fois, sa femme décida après réflexion de ne pas le laisser dévorer leur fille et pensa à la meilleure façon de la protéger. Elle appela alors son frère pour le consulter et prendre son avis. Son frère lui proposa de cacher la fillette dans un souterrain avec des serviteurs. Pendant de longues années, la mère ne vit pas sa fille. Mais un jour, souffrant trop de son absence, elle demanda à son frère de la lui amener. À l’heure du retour de son mari, la mère demanda à son frère de vite ramener la fillette à son refuge. Mais en descendant les escaliers hâtivement, un des chaussons de la fille glissa de son pied. N’ayant pas le temps de s’arrêter pour le ramasser, elle s’enfuit avec son oncle. Quand l’ogre arriva, il dit à sa femme : – Je sens l’odeur d’étrangers chez nous ! Il l’interrogea toute la nuit mais elle démentit en affirmant que personne ne l’avait visitée. Mais quand l’ogre vit le chausson sur une marche de l’escalier, il décida de surveiller sa femme pour savoir ce qu’elle faisait en cachette.
Il la surveilla jour après jour, continua à l’inspecter et, un matin, il vit sa fille arriver avec son oncle pour visiter sa mère. Il entra dans une grande colère, attrapa la fille et dit à sa femme :
– Je sais que c’est ma dernière fille et tu as bien fait de l’élever. Ce sera un repas savoureux que je cuirai et dont je me régalerai.
La mère le supplia d’avoir pitié d’elle et de sa pauvre fille mais l’ogre n’éprouvait aucune compassion et dit à sa femme :
– Pour ne pas te faire de peine, je ne la dévorerai pas ici à la maison… Apporte-moi un grand sac où tu mettras une machette, un couteau. Je la tuerai loin d’ici…
La mère mit dans le sac une machette rouillée et un couteau émoussé avec le grand espoir que Dieu sauverait sa fille. L’ogre mit sa fille sur son dos et, le sac à la main, sortit de la maison. Il se dirigea vers une vaste étendue déserte.
La fille criait de peur, alors l’ogre lui dit :
– Ta mère a commis une grande faute en te laissant grandir. Si elle m’avait laissé t’avaler quand tu étais bébé, tu n’aurais jamais ressenti la douleur.
Il sortit la machette et le couteau du sac, essaya d’égorger sa fille avec la machette mais la machette ne trancha pas son cou… Il essaya avec le couteau mais le couteau ne trancha pas son cou. Il comprit la ruse de sa femme et dit à sa fille :
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– Ta mère, la maudite, ne m’a donné que des outils émoussés… Je vais les aiguiser et revenir. Gare à toi si tu t’éloignes…
Et, l’ogre s’en alla, laissant la fille toute seule.
Quand il se fut éloigné, la fille se leva et commença à courir de toute la vitesse de ses jambes… Soudain, elle se trouva devant un petit magasin où le propriétaire rangeait des luffas (éponges végétales) empilées devant lui comme une montagne. Quand il releva les yeux, il vit devant lui une jeune fille à la beauté de la lune, mais tremblante et haletante de fatigue.
Il lui demanda :
– Qui es-tu et quelle est ton histoire ?
Elle lui répondit :
– Cachez-moi, monsieur… que Dieu vous bénisse.
Précipitamment, le marchand souleva les piles de luffas et cacha la fille en dessous… Et il continua son travail comme si de rien n’était.
Après avoir aiguisé la machette et le couteau, l’ogre, avide de dévorer sa proie, revint chercher sa fille… Il fut furieux de sa disparition, hurlant de rage, il tournait à droite et à gauche à sa recherche, mais il ne la trouva nulle part. Fou de colère, il courut dans tous les sens jusqu’à ce qu’il arrive au magasin de luffas et demanda au propriétaire s’il avait vu une fille. Mais l’homme nia avoir vu quelqu’un et lui dit :
– Je travaille ici depuis des années… ni homme ni démon ne passe par ici !
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L’ogre se dit « Mais où a disparu ma fille ? Est-ce que la terre s’est fissurée et l’a avalée ? »
Furieux, il courut au loin, tout en menaçant de ne se calmer que quand il trouverait sa fille.
Quand l’ogre disparut, le marchand releva les piles des luffas, la fille sortit d’en dessous et il lui dit :
– N’aie pas peur ma fille… Tu vivras avec moi et tu partageras mon gagne-pain. Je filerai du tissu avec la fibre de ces luffas.
Et il lui cousit unthob, robe portée par les hommes, 1 un pantalon et unkeffieh.
Il lui dit :
– Je te nommerai Abou EL Leif…
La jeune fille vécut longtemps avec le marchand jusqu’à ce qu’il décède. Se trouvant toute seule dans la vie, elle quitta le magasin des luffas, partit sur la terre de Dieu en se déguisant en homme et en gardant le nom d’Abou EL Leif pour que l’ogre ne la reconnaisse pas.
Dans une ville toute proche, elle s’arrêta devant un grand magasin de textiles. Le propriétaire la vit et lui demanda son nom et ce qu’elle voulait. Elle répondit : – Mon nom est Abou EL Leif et j’aimerais bien travailler chez vous.
1 Lekeffiehoukéfiéest la coiffe traditionnelle des paysans arabes, palestiniens, assyriens, kurdes et des Bédouins. Cette pièce de coton, qui servait aux paysans à se préserver du vent, du soleil et du sable, permettait de distinguer les citadins des ruraux.
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