Zéna et l oiseau aux oeufs d or
86 pages
Français

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Zéna et l'oiseau aux oeufs d'or , livre ebook

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Description

Partez aux îles Comores et découvrez l'univers magique de ces contes traditionnels qui se déroulent à une époque où les hommes comprenaient le langage des plantes et des animaux : un enfant qui devient roi, un barbier, un terrible secret et un arbre magique. Un rat qui parle, une princesse qui part à la découverte du monde et un étrange oiseau qui pond des oeufs d'or.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2009
Nombre de lectures 81
EAN13 9782336263168
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Légende Des Mondes
Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland, Joëlle et Marcelle Chassin
Dernières parutions
Pogba GBANACE, Contes kpèlè de Guinée, 2009.
Aly Gilbert IFFONO, Contes et légendes kissi. Guinée, Liberia et Sierra Léone, 2008.
Sèbè Lamine KOUYATE, Au royaume de Ninkin-Nankan , 2008.
Claudy LEONARDI et Adriana BOTKA, Le secret des coffres.
Contes hongrois d’après Benedek Elek , 2008.
Sophie de MEYRAC, Le cachalot de Nunak. Contes de la Banquise, 2008.
Joëlle VAN HEE, La femme-eucalyptus. Contes et nouvelles d’aujourd’hui, 2008.
Mauricienne FORTINO & Michel LAUNEY (Coord.), L’ancien et le Wahamwi. Récits palikur d’animaux fabuleux d’Amazonie/Guyane. Bilingue palikur-français, 2008.
Youcef ALLIOUI, L’oiseau de l’orage. Contes kabyles. Texte bilingue berbère-français, 2008.
Claude BOURGUIGNON & Guillermo ATIAS, Là-où-finit-la-terre. Contes du Chili, 2008.
Mandiouf Mauro SIDIBE, Saranké et l’homme sans cicatrice. Conte de Guinée, 2008.
Bernard N’KALOULOU, Le verger de N’Go le léopard. Contes du Congo-Brazzaville, 2008.
N’Tji Idriss MARIKO, Moriba Yassa le paresseux. Contes du Mali, 2008
Chérif SECK, Sur la route de Diana-Ba. Contes du Sénégal en pays Mandé et Fouladou, 2008.
Raouf MAMA, Zinsa et Zinhoué, les sœurs jumelle. Contes fon du Bénin, 2008.
Codruta TOPALA, Fils des larmes. Contes roumains, 2008.
Christian Elo GABA, Le tam-tam des animaux, 2008.
Colette DUMAS, Salomé , 2008.
Raouf MAMA, Comment Caméléon devint source de sagesse.
Contes fon du Bénin, 2008.
Zéna et l'oiseau aux oeufs d'or

Abdallah Said
© L’Harmattan, 2009 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296081574
EAN : 9782296081574
Sommaire
La Légende Des Mondes Page de titre Page de Copyright Introduction Dedicace L’enfant qui ne marchait pas L’arbre magique Le pêcheur et le rat La Princesse Saoudat Zéna et l’oiseau aux œufs d’or
Introduction
À force d’avoir été répétés pendant des siècles (sinon des millénaires) les contes de fées se sont de plus en plus affinés et se sont chargés de significations aussi bien apparentes que cachées; ils sont arrivés à s’adresser simultanément à tous les niveaux de la personnalité humaine, en transmettant leurs messages d’une façon qui touche aussi bien l’esprit inculte de l’enfant que celui plus perfectionné de l’adulte.
Bruno Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées

Nous avons réuni dans ce recueil des contes appartenant au répertoire des contes et légendes des Comores. Les îles Comores, appelées les îles de la lune, vu leur position géographique offrant une nette visibilité de la galaxie, à l’œil nu, forment un ensemble de quatre îles : La Grande Comore, Anjouan, Mayotte et Moheli. Les Comores sont situées dans l’océan Indien entre Madagascar et l’Afrique orientale, à l’entrée nord du canal du Mozambique. Cet archipel est riche en légendes ; par exemple, l’existence dans ses eaux de sirènes et aussi de Djinns, esprits invisibles, qui selon la légende seraient les premiers ancêtres des Comoriens dont la présence remonterait à l’époque du roi Salomon.
En réalité, les Comoriens sont issus d’un métissage entre plusieurs ethnies : africaine, arabe, indienne et malgache. Très tôt les Comoriens ont connu la civilisation arabo-musulmane. Et au XIX e siècle, la civilisation française s’installe dans l’archipel à travers la colonisation.
Malgré le poids de ces deux grandes civilisations, arabe et occidentale, les Comoriens ont su garder leurs traditions ancestrales. Le conte fait partie de ces traditions. Aux Comores comme dans toute l’Afrique, le conte parle de la société au quotidien. Alchimie d’images et de symboles, le conte a pour rôle primordial de préserver la connaissance des valeurs ancestrales auprès des jeunes et de les instruire sur le fonctionnement de leur société fortement hiérarchisée.
En sauvegardant les valeurs traditionnelles, le conte met en avant la culture typiquement comorienne face essentiellement à la culture arabo-musulmane. Mais comme je l’ai déjà souligné dans la préface des Trois ruses d’Ibnasya , (La légende des Mondes, L’Harmattan) le conte comorien ne s’adresse pas uniquement aux enfants, il parle aux adultes en leur montrant leurs responsabilités. Il se veut la parole du peuple, dénonçant les injustices et les abus du pouvoir. Le conte règle la société par les images métaphoriques qu’il véhicule.

Le thème commun à tous les contes présentés ici est le merveilleux. Le merveilleux est omniprésent dans l’ensemble de ces contes sous différentes formes : Il se manifeste par la métamorphose des personnages ; il se manifeste également à travers la nature, nous rappelant ainsi un âge où l’homme vivait en parfaite symbiose avec elle. Les animaux et les arbres parlent.
Ainsi le merveilleux dans les contes de ce recueil nous donne à méditer sur les rapports entre l’homme et la nature car depuis la nuit des temps l’homme a toujours besoin de la nature ; il en va de sa survie.
Abdallah SAID
À Yacine, Bounaya et Mourad

L’enfant qui ne marchait pas
J adis, dans ce village vivaient un homme qui s’appelait Majid et sa femme, Salimata. Ce couple d’une cinquantaine d’années n’avait toujours pas eu d’enfant. Pourtant l’homme n’avait cessé de multiplier les sacrifices et les offrandes en tous genres. Mais son vœu le plus cher n’était toujours pas exaucé.
Désespéré, ne sachant que faire, il s’abandonna à la tristesse et aux songes, perdant ainsi le goût de la vie. Cela faisait plusieurs jours qu’il ne s’alimentait plus.

Au cours d’une nuit, quelqu’un lui dit dans son sommeil :
« Oh ! Serviteur de Dieu, tu es triste, misérable et malheureux ! Tu ne manges plus et tu ne travailles plus comme tu avais l’habitude de le faire. Tu ne fais que te plaindre nuit et jour ! Or écoute ceci : tu auras bientôt un fils. Veille bien sur ce garçon car il grandira ton nom et ton village. »

Madjid se réveilla mais l’être étrange avait disparu. Cette personne était-elle réelle ou bien le fruit de son imagination et de ses songes quotidiens ? Il n’osa même pas raconter cette mystérieuse vision à sa femme.
Or quelques mois plus tard Salmata fut enceinte. Et au bout de neuf mois et quinze jours elle mit au monde un petit garçon. Le septième jour de sa naissance après un rituel qui réunissait les grands marabouts du village, Madjid appela son fils Halifa.
Le bonheur et la joie s’installèrent dans cette famille. Madjid retrouva sa vitalité et sa vigueur perdues depuis si longtemps. Il s’occupa tendrement de sa femme et de son bébé. Une année passa mais Halifa ne marchait pas. Deux ans passèrent, et il ne marchait toujours pas. A sa troisième année, les parents de Halifa étaient persuadés que leur fils était infirme. On le surnomma alors Mnayréwé 1 .
À la joie de la famille de Madjid se mêla le chagrin de voir qu’Halifa était infirme et qu’il serait dépendant tout au long de sa vie. Les marabouts et les guérisseurs les plus réputés du pays se succédèrent auprès de lui mais sans succès. Les années passèrent et Halifa ne marchait toujours pas. Il grandit, protégé par ses parents qui ne cessèrent de lui témoigner leur affection. Lorsqu’il eut quatre ans, sa petite sœur, Trouliza, vint au monde. Ils vécurent ensemble de longues années paisibles.

L’année des dix ans d’Halifa, un grand malheur s’abattit sur sa famille. Sa mère mourut. Le ciel de Madjid s’assombrit. Il faisait le va-et-vien entre les champs et la maison pour s’occuper de ses deux enfants. Sa tâche était accrue par la paralysie de son aîné. Il se levait de très bonne heure le matin pour faire les tâches ménagères, la toilette de Mnayréwé, le repas pour ses enfants avant de partir aux champs dont il ne reviendrait que tard dans la soirée. Il pleurait nuit et jour sa regrettée épouse. Il ne lui survécut qu’une seule année, jour pour jour. Sur son lit, Madjid agonisant fit signe à sa petite Trouliza.
Elle monta dans le lit où se trouvait son père. Il lui chuchota quelques mots à l’oreille. Elle éclata en sanglots. Peu

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