Cosmicomedia 3 - Éduqués et bagués, Nous les avons relâchés
295 pages
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Cosmicomedia 3 - Éduqués et bagués, Nous les avons relâchés , livre ebook

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Description

Il est assez invraisemblable de retrouver, au fin fond du cosmos, une entité comme le Baron Samedi. Car après tout, c'est un loa, c'est-à-dire un personnage terrien, issu et nourri de croyances terriennes. Et le voici, hôte attentionné de voyageurs lointains ; ceci peut mettre la puce à l'oreille. En plus, il a demandé, tout comme le nocher Charon, qu'on lui raconte des histoires. Qu'est-ce que ça veut dire ?


Pendant ce temps, le Ciel continue de tomber sur la Terre, et les anciens dieux préparent un nouveau déluge. Lucas et ses amis, perdus au loin de toute normalité, vont maintenant être éduqués avant d'être relâchés. Mais relâchés où ?


Qui est, en définitive, le Baron Samedi ? Pourquoi entraîner des touristes à devenir des athlètes imperturbables ? Dans quel pétrin nos héros vont-il, d'un coup de pouce divin, finalement être fourrés ? Pour y faire quoi ? Et Niko, appelé à vivre « dans un lieu bien triste, seul plus longtemps qu'aucun être humain », qui le consolera et quel sera ce lieu ?


Comsmicomedia tome 3 apporte évidemment des réponses à ces quelques questions qui, somme toute, sont un petit peu annexes, mais aussi et surtout il cloue le bec à la fatalité de notre époque : la bataille, la peur et la colère, la destruction et l'échec, la complication croissante de toute chose... ne tiennent pas devant ce qui, au bout du compte, ne peut qu'émerger.


Vous verrez des gens chanter au milieu des bombes, et boire du champagne ; il y aura des insectes énormes et attentifs, une invraisemblable collection de monuments, un cauchemar qui se matérialise, une tempête qui repliera l'un sur l'autre deux endroits très éloignés, et qui pilonnera une île envahie de singes naufragés, galopant par les rues et les sentiers, pleins de mousse savonneuse et de fureur. Vous visiterez les arcanes, vous toucherez du doigt le code des choses, et vous contemplerez en sa démesure les agissements d'un cactus fou sur le tarmac d'un aérodrome haché par des cataractes de graviers tombés des nuages. Et en plus de tout ça, il y a une bibliographie car ceci est un livre sérieux, qui vous mettra le nez dans la plus intense des contradictions de notre époque. Dénouez-la.


Très solennel merci à Lecteur en colère pour son aide patiente dans le nettoyage du code de l'ePub. Si ce livre est propre, c'est grâce à lui ; s'il reste des saletés, ce sera de la mienne. Merci, alors, de me les signaler.


Taille : 297 écrans au format 135x180, pour cette seconde édition de mars 2013.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9782923916361
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

COSMICOMEDIA - III
ALLAN ERWAN BERGER
troisième édition Avril 2015
© ÉLP éditeur 2011 www.elpediteur.com elpediteur@gmail.com
ISBN : 978-2-923916-36-1
Illustration de couverture : European Southern Observatory : Sagittarius to Scorpius(détail) Source : Wikimedia Commons
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Résumé de l’épisode précédent :
Il est assez invraisemblable de retrouver, au fin fond du cosmos, une entité comme le Baron Samedi. Car après tout, c’est un loa, c’est-à-dire un personnage terrien, issu et nourri de croyances terriennes. Et le voici, hôte attentionné de voyageurs lointains ; ceci peut mettre la puce à l’oreille. En plus, il a demandé, tout comme le nocher Charon, qu’on lui raconte des histoires. Qu’est-ce que ça veut dire ?
Pendant ce temps, le Ciel continue de tomber sur la Terre, et les anciens dieux préparent un nouveau déluge. Lucas et ses amis, perdus au loin de toute normalité, vont maintenant être éduquésavant d’êtrerelâchés. Mais relâchés où ?
Qui est, en définitive, le Baron Samedi ? Pourquoi entraîner des touristes à devenir des athlètes imperturbables ? Dans quel pétrin nos héros vont-il, d’un coup de pouce divin, finalement être fourrés ? Pour y faire quoi ? Et Niko, appelé à vivre « dans un lieu bien triste, seul plus longtemps qu’aucun être humain », qui le consolera et quel sera ce lieu ?
Comsmicomedia tome 3 apporte évidemment des réponses à ces quelques questions qui, somme toute, sont un petit peu annexes, mais aussi et surtout il cloue le bec à la fatalité de notre époque : la bataille, la peur et la colère, la destruction et l’échec, la complication croissante de toute chose… ne tiennent pas devant ce qui, au bout du compte, ne peut qu’émerger.
Vous verrez des gens chanter au milieu des bombes, et boire du champagne ; il y aura des insectes énormes et attentifs, une invraisemblable collection de monuments, un cauchemar qui se matérialise, une tempête qui repliera l’un sur l’autre deux endroits très éloignés, et qui pilonnera une île envahie de singes naufragés, galopant par les rues et les sentiers, pleins de mousse savonneuse et de fureur. Vous visiterez les arcanes, vous toucherez du doigt le code des choses, et vous contemplerez en sa démesure les agissements d’un cactus fou sur le tarmac d’un aérodrome haché par des cataractes de graviers tombés des nuages. Et en plus de tout ça, il y a une bibliographie car ceci est un livre sérieux, qui vous mettra le nez dans la plus intense des contradictions de notre époque. Dénouez-la.
Toute ressemblance avec une organisation, un État, une secte existant aujourd’hui ou ayant existé il y a peu devra être tenue pour parfaitement fortuite, involontaire, inopinée, inattendue. On ne peut pas tout savoir ; le monde grouille de fous, et n’en heurter aucun est assez difficile.
UN
ÉDUQUÉS, BAGUÉS, RELÂCHÉS
APOTHÉOSE DE LA BÊTE TRIOMPHANTE
La civilisation, sous toutes ses formes, ayant été balayée sur la presque totalité du globe, les survivants des dernières conflagrations, réduits à l’impuissance, erraient dans un dénuement d’après naufrage. Ils ne pouvaien t se protéger de rien, et surtout pas des tyrans qui partout surgissaient du chaos, r ameutant sous leurs bannières les âmes les plus faibles, les plus apeurées.
La moitié du monde était empoisonnée par les radiat ions ; quatre-vingt-sept ogives, non détruites avant leur mise à feu, avaient explos é dans une zone qui s’étendait de la Méditerranée orientale jusqu’à New Delhi en Inde, d u nord du Soudan jusqu’au Daghestan. Dix-huit avaient été lancées sur la Russ ie, l’Espagne et la Libye. Les zones sans impact n’étaient certes pas les plus à plaindr e, mais, hormis au Japon, les États n’avaient plus de pouvoir tant le tissus économique avait été ravagé, soit par les conflits, soit par leurs conséquences.
La guerre nucléaire avait été rapide et violente ; les autres guerres, qu’elles fussent civiles ou pas, semblaient par contre être parties pour durer des années. Mais la biosphère dans son ensemble n’avait que faire de ce s fourmillements colériques, et n’en attendrait pas la fin pour s’effondrer ; bless ée à mort par le rayonnement solaire, elle crevait partout, cependant que Bételgeuse, en passant dans le ciel, jetait des sorts subtils qui accéléraient la chute.
L’Europe était un champ de bataille grillé, où les déshérités et les fanatiques se jetaient à la gorge de ce qui restait des classes q u’on avait un jour qualifiées de “moyennes”, tandis que s’élevaient des tribuns auto -proclamés sauveteurs, bottes luisantes et mentons carrés, discours musclés, raca illes en uniformes.
La loi de la Bête partout. Les principes de Machiav el et les vilains tours d’Enver Hoxha y étaient étudiés avec beaucoup d’attention, ce qui aboutissait, dans les secteurs stabilisés, à une florentinisation de la v ie politique dans ses sphères les moins brutes, et ailleurs à des luttes barbares ent re micro-États fascisants, qui faisaient penser aux guerres antiques de la Sicile.
Tout ceci tandis que champs et forêts mouraient plu s vite qu’on arrivait à les secourir ; les rivières, les lacs. Les vainqueurs n ’auraient rien à manger. Ici, les jeux étaient faits.
En Afrique, zone traditionnelle de famine, la catas trophe semblait moins douloureuse puisqu’on y crevait ni plus ni moins qu’à l’accoutu mée ; les milices et les rebelles y étaient même moins virulents qu’auparavant, mainten ant que les grandes valeurs du monde et de ses marchés avaient disparu : personne pour s’intéresser à l’or, aux diamants, au platine – et qu’en aurait-on fait ? Re stait l’uranium, qui concentrait autour de ses gisements des régimes politiques parmi les p lus durs de la planète, avec des armées d’esclaves sous-alimentés et sans eau libre.
Cependant, il subsistait, au-dessus des tropiques, un petit souvenir d’ozone pour ralentir la destruction des plantes ; et l’on compr it assez vite que les secteurs intéressants pour survivre se trouveraient le long du Golfe de Guinée, depuis l’état de Liberia jusqu’à l’embouchure du Congo. Aussi, en qu elques mois, de grandes migrations s’ébranlèrent. L’Afrique équatoriale fut envahie par des millions de réfugiés prêts à tout pour franchir les frontières. Il y eut des guerres d’un genre oublié, des guerres de Vandales, des invasions de Huns, le Magh reb chassant le Sahel jusqu’au
Biafra, s’y mêlant aux populations locales dans d’i nextricables massacres où l’on ne prononçait même plus le nom d’un seul dieu. On n’en était plus là.
Les forteresses de l’atome, surarmées, résistaient aux hordes et tuaient des légions de déplacés, mais leurs barrières crevaient les une s après les autres. Ces entassements de peuples ne pouvaient du reste pas e spérer grand-chose : là aussi la forêt baissait car, malgré la virulence des niveaux de CO2 qui boostaient la végétation, les UV passaient en trop grandes quantités. Et l’At lantique n’était plus qu’un long cadavre.
En Amérique du Nord, le Canada, presque entièrement déboisé par les incendies et soumis à un bombardement solaire extrêmement agress if, se vidait dans des USA plus désunis que jamais, où la loi fédérale n’existait p lus. Les Grandes Plaines avaient été désertées, et soulevaient d’immenses nuages de pous sières au milieu desquels circulaient tornades et nomades blindés. Les Rocheu ses brûlaient, comme chaque été. La Californie brûlait, comme chaque été. La côte orientale, depuis dix ans soumise aux cyclones presque jusqu’à Chicago, n’en pouvait plus de les éponger, et les coups violents portés à l’économie du pays depuis la mort de Bételgeuse lui interdisaient tout espoir de se restaurer, sans parler d’agir pour sau vegarder les cités du centre continental.
Ici, comme en Europe, les États se disloquaient, la issant le champ libre à des églises surdopées, à des sectes, à vingt mouvements sécessi onnistes. Le citoyen normal avait sombré, interdit de parole comme d’action, et souve nt incapable de toute pensée cohérente au milieu de ce foutoir gigantesque. Le S ud refluait vers le nord, le Nord s’enfuyait vers le sud. Toutes sortes de drapeaux s e déployaient.
L’Amérique cyclonique, cette bande qui va de l’Indi ana jusqu’à l’Amazone, s’effondra à une telle vitesse qu’à la Noël de cette même anné e, plus aucune nouvelle n’en filtrait. Qui s’y serait intéressé aurait été bien en peine d e réussir à obtenir des informations vieilles de moins de six mois.
En Haïti, sur l’osseuse île de Gonâve, Évika était considérée comme faisant partie des Trente Martyrs , quoi que cela puisse signifie r. En son nom, trois vagues de révoltes s’étaient rejointes pour bousiller complèt ement ce qui restait de l’Hispaniola toute entière. Évika était devenue une icône au nom de laquelle des miséreux s’étaient soulevés, et massacraient d’autres miséreux qu’on a vait affublés d’un uniforme.
Du Sud, seuls subsistaient le Brésil amazonien et l ’Équateur, enfermés sous une chape de nuages comme personne n’en avait jamais vu s, engorgements de choses boursouflées et noirâtres qui crépitaient d’éclairs , et que chaque tempête engraissait. Mais il y pleuvait peu, sauf sur les montagnes qu’u n déluge sans fin diluait dans les fleuves, ce qui transforma le bassin amazonien en u n curieux golfe brun. Tous les autres États étaient brûlés.
À propos de pluie : sur Rapa Nui, il n’y eut pas un e seule goutte pendant dix-sept mois d’affilée. Les habitants furent rapatriés sur le continent, où ils moururent comme les autres pour toutes sortes de raisons entrelacée s. Il est inutile de s’étendre sur ce qui arriva aux zones magellaniques : Patagonie et T erre de feu se transformèrent, sous le soleil, en de longs tas de poussière.
Tout le Pacifique fut coupé du monde. Les îles enco re émergées n’étaient plus desservies. Quelques photos prises par des satellit es toujours contrôlés montrent l’archipel hawaïen sous les nuages ; c’est-à-dire q u’elles ne montrent rien. On ne voit
pas non plus de Polynésie, à part un bout de Nuku H iva aux Marquises, dans des teintes rousses et noires auxquelles cette île ne n ous avait pas habitués. Une dernière vue montre ce qui reste de Tonga Tapu, recuite sous le soleil.
En janvier de l’année suivante, les émissions radio en provenance de la planète avaient baissé des dix-neuf vingtièmes. Les sources se concentraient pour l’essentiel sur l’arc nord-Pacifique : Beijing, Tokyo, Séoul, V ancouver, Seattle. Quatre autres sources émettaient de manière sporadique : Berlin, Taipei, Sydney-Melbourne, et Dunedin en Nouvelle-Zélande. C’étaient des bulletin s d’informations tristounes, des musiques austères, de laconiques notes de service s ur des canaux cryptés. Ni pubs ni jeux, puisqu’il n’y avait plus ni clients ni fourni sseurs, le commerce international étant tout à fait mort.
La nuit, le ciel des villes était redevenu noir com me au moyen-âge, et les humains, d’un bout à l’autre du monde, vivaient au mieux com me au début du vingtième siècle. L’espérance de vie était en chute libre partout.
Et quand revint l’été sur l’hémisphère Nord, des mi lliards de gens moururent à la périphérie de déserts qui avaient autrefois été d’i mmenses champs de céréales. Du fait de l’effondrement presque immédiat des communicatio ns physiques, les rares usines qui fabriquaient du film anti-UV à déployer sur les cultures ne purent jamais fournir que localement : voilà qui explique la rareté des sourc es radio, qui sont d’excellents indicateurs de l’implantation humaine.
L’émission de gaz à effet de serre bondit d’un gran d coup, tandis que les forêts brûlaient, et que les toundras dégageaient du métha ne. Tout un nouvel ordre se mit en branle, dans lequel l’humanité n’eut plus sa place. Les territoires qui n’avaient pas péri sous les radiations étouffaient, empoisonnés par de multiples pollutions liées à l’abandon des structures industrielles. Ceux qui éc happaient aux poisons se ratatinaient sous le soleil, et les citadelles dans lesquelles les humains avaient trouvé refuge, ne pouvant tenir sans un arrière-pays en bo nne santé, périclitaient. Une image me visita : celle d’un roi, ancien chef de guerre, dont le principat n’avait pas six mois d’ancienneté. Seul dans son salon, il regardait la fin du monde par la fenêtre. Un morceau de rap, qu’il avait voulu écouter, n’était plus qu’une blague de mauvais goût ; il éteignit l’appareil, se versa un bourbon, et tou rna le chaton de sa bague pour y prendre une petite dose de poudre d’escampette. Au loin, des réservoirs explosaient, faisant trembler les vitres. L’air était empli de fumées.
À la fin de la décennie, la biosphère terrienne bas cula. Acidifications diverses, piégeage de l’oxygène, extinctions en masses des pl antes et des animaux, montée furieuse des températures. Plus de mammifères, plus d’oiseaux, plus de mollusques. La planète fut abandonnée aux rares arthropodes cap ables de survivre à la pénurie végétale et aux radiations. À Paris, le Louvre, les toits crevés, perdit tous ses tableaux dans une canicule digne du Carbonifère. Les fourmis , pas du tout préparées à ces températures, s’enterrèrent, ne mangeant plus que c e qu’elles cultivaient dans leurs tunnels. Elles ressortiraient dans huit millénaires pour dominer le monde nouveau. Des anciens maîtres ne resteraient alors que d’étranges ruines hantées par des hominiens faméliques incapables de compter jusqu’à deux. Sur d’immenses étendues rôdaient toutes sortes de morts affreuses.
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L’humanitéavec,danssonsillage,lamajeureparti eduvivant,s’estjetéedans
L’humanité avec,dans son sillage,la majeure partiedu vivant, sestjeedans l’entonnoir du Fourmilion ; elle en a franchi le go ulet. Les êtres de l’ancien temps errent maintenant dans les vieux enfers. Où sont passés le s rêves des poèmes ? Où sont passées les symphonies, les élégies, les nocturnes ? Où sont les bouquets de fleurs, les rubans de satin ? Que représentent ces tableaux craquelés, ces sculptures brisées ? À quoi riment ces pages racornies que le vent charrie parfois en de grandes nuées qui rappellent les anciens vols des pigeons d isparus ? Que reste-t-il de notre grand-mère la Terre, sinon ces pauvres pierres rong ées par les maux ?
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