Et si... vous pouviez ?
287 pages
Français

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Et si... vous pouviez ? , livre ebook

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Français

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Description

Alexandre est un homme sans histoire. Lieutenant de police, il coule des jours heureux avec sa compagne Claire, avec qui il partage un amour libre et sans contrainte. Mais un jour, un dealer de petite envergure lui tire dessus à bout portant. Miraculeusement épargné par la mort, il s'aperçoit qu'il est en mesure de modifier la réalité des choses selon sa volonté. Pourquoi ? Comment ? Il ne le sait pas, mais sa vie va en être bouleversée. Dès lors, une foule de questions envahissent son esprit : que doit-il faire de cette capacité ? Doit-il la conserver secrète, la garder pour lui et son amie... ou au contraire, la mettre au service de l'humanité tout entière ? Dans quel dessein ? Le remède ne risque-t-il pas d’être pire que le mal ?


Après avoir goûté égoïstement à une vie d’insouciance, Alexandre se lance dans un projet insensé aux yeux de l’élite de la planète : changer le monde ! Mais pour Claire, partager son amour avec la Terre entière n’est pas aussi simple qu’il le paraît ! Entre une compagne jalouse et des puissants résolu à lui faire obstacle ou à se servir de lui, Alexandre peut-il transformer la société sans la détruire ?


La réalité est-elle ce qu'on voit ou ce qu'on croit voir ? Est-elle vraiment régie par des règles immuables et sécurisantes ? Et si cette réalité n'en était pas une ? Si elle n'était qu'une forme de long et complexe rêve éveillé et collectif duquel nous ne pourrions nous échapper sinon en disparaissant ? Et si quelqu'un trouvait la clé permettant de modifier ce rêve, de le plier à sa volonté, que devrait-il en faire ? Qu'en feriez-vous, vous-même ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 18
EAN13 9791034802654
Langue Français

Extrait

Yves Charrazac
 
 
 
 
Et si... vous pouviez ?
 
 
 
 
Illustration : Lydie A. Wallon
 
 
 
 
Publié dans la Collection I-Mage-In-Air,
Dirigée par Lydie A. Wallon
 
 
 
 

 
 
 
 
© Evidence Editions 2017

 
 
 
 
 
 
 
 
 
À Françoise.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Note de l’auteur
 
 
 
Ce livre est une œuvre de pure fiction. Si des noms d'organismes ou d'entités, ainsi que certains lieux ont été conservés pour une meilleure immersion du lecteur, toute ressemblance avec des personnages existants, ayant existé, ou des situations réelles, serait involontaire de la part de l'auteur et pure coïncidence.
 
 
 
 
1
 
« Quand on a la possibilité de ne pas mourir,
c’est un devoir que de rester en vie ! »
Amélie Nothomb
 
 
 
Bordeaux, 2026.
 
Les doigts tapotaient le centre du volant avec un zeste d’impatience et hésitaient à presser l’avertisseur sonore.
À quoi bon ? pensa le lieutenant de police Alexandre Valdarra en lorgnant le dôme du gyrophare magnétique rangé au milieu du tableau de bord.
Puis il soupira.
Si seulement je pouvais…
Il pesta contre le règlement qui en limitait l’usage de façon drastique et essaya d’imaginer une raison valable de s’en servir. N’en trouvant aucune, il se contenta d’allumer le système multimédia, dans le but de se laisser bercer par les volutes sonores d’une musique symphonique.
Malgré l’achèvement récent du septième ouvrage sur la Garonne, le passage d’une rive à l’autre restait un calvaire aux heures de pointe. Alexandre jeta un regard bleu sombre vers les eaux troubles du fleuve. Il s’imagina bondir hors de la voiture et plonger tel un superhéros du pont de pierre avant de regagner la rive d’un puissant mouvement de crawl. Un gloussement lui échappa.
Et pourquoi, ne pas plutôt voler ? s’amusa-t-il.
Des haut-parleurs s’élevèrent bientôt les échos du Songe d’une nuit d’été de Félix Mendelssohn et le conducteur ferma les yeux afin de se détendre. Quelques minutes plus tard, le véhicule devant lui s’ébranlait et Alexandre enclencha enfin la première.
Parvenu au bout du pont, il tourna à droite sur les quais. Une dernière affaire l’appelait dans les quartiers nord des Chartrons. Ensuite, il passerait à son bureau du Commissariat central pour y déposer des dossiers. Cela ne prendrait que quelques minutes et, si tout se déroulait bien, il serait de retour chez lui avant la fin de l’après-midi.
Alexandre avait trente-six ans et en avait déjà passé douze dans la police nationale, dont sept dans la capitale aquitaine, à la brigade criminelle de la Direction interrégionale de la police judiciaire. Il partageait son existence avec une amie de huit ans sa cadette, dans une forme de concubinage libéral qui provoquait, choquait ou rendait jaloux leurs connaissances. Beaucoup l’enviaient, car Claire Vivienne était une femme à la fois belle et intelligente, ouverte d’esprit, mais dotée d’un caractère bien trempé. Elle exerçait ses talents d’infirmière à l’hôpital de Bordeaux.
Passionné de science-fiction, de fantastique et de jeux vidéo, Alexandre s’avouait intrigué par des idées métaphysiques liées à la réalité de l’existence humaine et de celle de Dieu. Sa jeunesse avait été bercée par la magie d’Harry Potter ou de Star Wars et tourmentée par les questionnements de Matrix et autres sagas de la même veine. Adolescent, il s’était échiné à tenter de déplacer les objets par sa seule pensée, persuadé d’y arriver un jour, à force de persévérance. En vain. Il rejeta alors sur ses échecs le fait qu’au fond de lui-même, il n’y croyait pas. Au passage de la trentaine, il avait délaissé la religion catholique, qu’il pratiquait régulièrement, après avoir lu un certain nombre d’ouvrages exégétiques, de théologie ou de philosophie. Depuis, ses idées sur l’existence s’embrouillaient. Le monde était-il réel ou procédait-il de l’activité d’une conscience, personnelle ou collective, voire artificielle ?
Un sourire énigmatique illumina Alexandre lorsque la septième pièce du Songe d’une nuit d’été éclata. La marche nuptiale symbolisait en effet un engagement que Claire et lui repoussaient toujours sous quelques prétextes plutôt fallacieux, de liberté individuelle. Fascinés et terrifiés à la fois par les couples, de plus en plus rares, qui alignaient de nombreuses décennies de fidélité, ils préféraient voir dans une union durable et exclusive une belle promesse plutôt qu’un état de fait.
La voiture de police banalisée arrivait aux alentours du bassin à flot lorsque sa radio crépita :
— Appel à toutes les unités patrouillant vers Bacalan : fusillade à l’entrepôt Cass’Magnet, au douze de la rue Ravier. Policier à terre. Demande de renforts immédiats.
Alexandre activa aussitôt le gyrophare bleu et les avertisseurs lumineux, puis répondit :
— Central, ici deux six trois, j’y serai dans trois minutes.
Il abaissa l’interrupteur de la sirène tout en rétrogradant et écrasa la pédale de l’accélérateur. Le moteur hybride des toutes nouvelles voitures de patrouille s’emballa et le lieutenant de police eut l’impression de décoller. De chaque côté de l’avenue, les usagers s’écartèrent pour lui céder le passage.
Alexandre adorait cet instant, synonyme de poussée d’adrénaline hautement stimulante. Il slaloma avec adresse entre des véhicules longs à réagir, l’œil attentif à chaque feu rouge brûlé afin d’éviter tout accident. Sa main droite maltraitait le levier de vitesse pour maintenir un régime moteur et lui permettre ainsi d’accélérer et de freiner au quart de seconde près.
À la radio, les réponses d’autres patrouilles se succédaient. Il filait à présent dans une rue défoncée, bordée de casses auto et de hangars délabrés, d’un quartier infréquentable et déconseillé aux honnêtes citoyens. La voiture décolla de plusieurs mètres sur un dos d’âne en le secouant comme un prunier. Il grommela mentalement :
J’espère que c’est trois fois rien. Claire me tuera si j’arrive en retard ce soir, à notre rencard de Saint Valentin !
C’était aussi le jour de son anniversaire à lui et une table les attendait dans un bon restaurant bien romantique.
Un instant perdu dans ses pensées parasites, il donna un violent coup de volant pour éviter de justesse un SDF accroché à un caddy de supermarché tout rouillé et rempli de déchets divers. Le vieil homme avait traversé la route sans regarder, à l’évidence peu impressionné par le bolide noir tonitruant qui fonçait sur lui.
— Putain ! Tu ne pouvais pas attendre avant de passer ? cria Alexandre dans le crissement des pneus sur l’asphalte décomposé.
D’un geste sec, il rectifia la trajectoire puis monta sur ce qui restait d’un large trottoir défoncé. Un peu plus loin, deux véhicules de police se tenaient en travers de la rue, les portières grandes ouvertes. Alexandre cahota jusqu’à eux et s’arrêta en crabe dans un nuage de poussière. Il coupa l’avertisseur sonore et bondit hors de sa voiture, plié en deux, à l’abri d’un muret. Il entendit au loin d’autres sirènes qui convergeaient vers lui.
D’un regard, il examina la scène. La casse était entourée d’un grillage défoncé et comptait plusieurs hangars en tôle ondulée au centre d’un cimetière de voitures dont les carcasses s’empilaient. À quelques mètres de l’entrée, à l’intérieur, un policier en tenue était penché sur un collègue et lui compressait le cou de son mieux. Du sang s’échappait d’entre ses doigts.
Pas de chance , songea Alexandre. Quelques centimètres plus bas, le gilet aurait joué son rô

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