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Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 octobre 2012 |
Nombre de lectures | 27 |
EAN13 | 9782296506466 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 4 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
A la recherche de l’identité japonaise Sukehiro Hirakawa
le shintō interprété par les écrivains européens
A la recherche
eQue deviendra le Japon dans ce XXI siècle caractérisé par la de l’identité japonaise« mondialisaton » ? Ce mot, qui est la traducton française de
l’américain « globalizaton », désignera peut-être la créolisaton
de l’archipel nippon, au sens élargi du terme. Mais au cours des
siècles passés de la sinisaton et de l’occidentalisaton de ces îles le shintō interprété
périphériques de l’Asie orientale, qu’est devenue la religion natve par les écrivains européens
des habitants ?
Parmi les hommes de letres occidentaux qui vinrent au Japon
avant la Seconde Guerre mondiale Pierre Lot, Lafcadio Hearn et
Paul Claudel sont bien connus. Quelles sont leurs observatons
concernant le shintō (la voie des dieux) ? Elles sont examinées
ici dans la perspectve d’une mise en relaton entre les attudes
culturelles incarnées par ces auteurs.
Les interprétatons de l’aspect spirituel et spectral du Japon
traditonnel par Hearn et Claudel paraissent très pénétrantes et
susceptbles d’éclairer non seulement les Européens mais aussi les
Japonais sur leur identté culturelle et religieuse. D’où le ttre de ce
livre : À la recherche de l’identté japonaise : le shintō interprété
par les écrivains européens.
HIRAKAWA Sukehiro, professeur émérite à l’université de
Tokyo, comparatste distngué, membre honoraire de l’Associaton
des Langues Modernes, traducteur de Dante en japonais, est
l’auteur de nombreux ouvrages en japonais et en anglais, dont
Japan’s Love-Hate Relatonship with the West .
Couverture : La forêt martniquaise, © Lafcadio Hearn.
ISBN : 978-2-296-56651-4
Prix : 15,50 euros
A la recherche de l’identité japonaise
Sukehiro Hirakawa
À la recherche de l’identité japonaise :
le shint ō interprété par les écrivains européens
Sukehiro Hirakawa
À la recherche de
l’identité japonaise :
le shint ō interprété par les écrivains
européens
L’Harmattan
© L’HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-56651-4
EAN : 9782296566414
À la mémoire de Maeda Yoichi sensei
Notes
La transcription des mots chinois est faite selon le système
pinyin. À l’exception du premier, les tons sont indiqués.
S’il n’y a pas d’indication des noms de librairie ou de
traducteur, les traductions françaises des textes japonais et
anglais cités dans ce livre sont les miennes.
Préface
Le présent ouvrage est un recueil d’essais concernant, en majeure
partie, les écrivains européens qui ont tenté de comprendre cet
aspect spirituel du Japon traditionnel qu’est le shintō. Parmi les
hommes de lettres occidentaux qui vinrent au Japon entre
l’ouverture du pays (1868) et sa défaite lors de la Seconde Guerre
mondiale, trois noms sont bien connus: Pierre Loti (1850-1923),
Lafcadio Hearn (1850-1904) et Paul Claudel (1868-1955). Bien
qu’ils se soient intéressés à divers aspects de cette nation de l’Asie
orientale, nous avons concentré notre attention sur leurs
observations concernant la religion native des Japonais, le shintō
(la voie des dieux). Les interprétations de Hearn et de Claudel nous
paraissent en effet très pénétrantes, et susceptibles d’éclairer les
Japonais eux-mêmes sur leur identité culturelle et religieuse. D’où
le titre de ce livre.
eQue deviendra le Japon dans ce XXI siècle caractérisé par la
« mondialisation » ? Cette expression, qui est la traduction
française du mot américain « globalization », désignera peut-être la
créolisation de l’archipel, au sens élargi du mot. Ce recueil est
essentiellement un éloge de cette créolité : il reconnaît et approuve
dans ce pays périphérique, tolérant à l‘introduction sélective de
productions ultra-marines, la coexistence étrange et productive de
cultures d’origines diverses.
Les textes recueillis ici ont pour la plupart fait l’objet d’une
première publication en français. Ils ont tous été revus pour la
présente édition. L’avant-dernier chapitre, « Culture chinoise et
identité japonaise ― L’influence de Bái Juyì dans un pays
périphérique », est issu d’une conférence publique donnée à
l’Université Paris Diderot – Paris 7 en 1980. Le chapitre annexe
9 « Étiemble ou la polygamie intellectuelle » fut écrit en hommage à
celui qui affirmait : « le comparatiste, c’est l’honnête homme du
eXX siècle ». Cette phrase, découverte quand j’étudiais à la
Sorbonne comme boursier du gouvernement français, me paraît
encore aujourd’hui d’une grande vérité.
Je remercie mes anciens collègues et amis, et en particulier
Monsieur Nakajima Seitarō, le gūji Meiji Jingū, qui ont bien voulu
lire mes anciens et nouveaux travaux sur les relations
interculturelles. Leur encouragement m’est vraiment précieux.
Le 3 novembre 2011
Sukehiro HIRAKAWA
Professeur émérite, Université de Tokyo
10
Chapitre I
Le pays des kami :
le Japon de Lafcadio Hearn et Paul Claudel
Jusqu’ici ce sont surtout les ennemis irréconciliables de la
religion japonaise qui ont écrit sur cette religion.
Lafcadio Hearn, le Japon (1904, tr. Marc Logé, 1913)
p.10.
Le shintō, une religion mal comprise
Parmi les religions du monde, certaines sont assez bien comprises
parce qu’elles sont « universelles », dans ce sens que leurs canons
religieux ont été traduits dans plusieurs langues. En Occident, les
études portant sur les langues indo-européennes, comme les études
religieuses partant de ces recherches linguistiques, se sont
considérablement développées. Le christianisme mis à part, c’est le
bouddhisme qui a fait l’objet, sinon d’une véritable conviction
religieuse, du moins des études philologiques les plus
approfondies. Ces deux grandes religions d’origine étrangère, le
bouddhisme et le christianisme, ont été introduites au Japon, l’une
e à partir du VI siècle de l’ère chrétienne et l’autre clandestinement
eau XVI siècle par les missionnaires catholiques, puis ouvertement
e à partir de la deuxième moitié du XIX siècle. Le shintō, la plus
ancienne religion du Japon, continue cependant d’exister, et il
compte encore des dizaines de millions d’adeptes en ce début du
e 1XXI siècle . Aujourd’hui la majorité des Japonais sont considérés
1 Sur le shintō, voir John Breen et Mark Teeuwen ed., Shinto in History, Curzon,
2000, introduction.
11 comme bouddhistes et shintoïstes, et un pour cent d’entre eux
comme chrétiens.
Il est intéressant de noter que le nombre de bouddhistes et de
shintoïstes dépasse de beaucoup la population totale des Japonais
qui est de cent vingt millions d’habitants. Cela veut dire qu’un
grand nombre de bouddhistes sont considérés en même temps
comme des fidèles du shintō, ou vice versa. Le Japon est un pays
d’absence d’exclusivisme religieux et culturel : la présentation
d’un nouveau-né se fait généralement au temple shintō de la
localité où la famille habite, la cérémonie de mariage se fait de
préférence dans une église chrétienne, même si les mariés ne sont
pas chrétiens, et les funérailles ont lieu très souvent dans un temple
bouddhiste. Telle est la distribution