Chroniques de l étonnement
220 pages
Français

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Chroniques de l'étonnement , livre ebook

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220 pages
Français

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Description

Le devenir de chacun est tissé de ces explorations, de ces approches furtives qui sont parfois des rencontres miraculeuses... Nous vivons une période de migrations et il est bon que l'intelligence, elle aussi, soit migratrice, capable de s'adapter à de nouvelles situations. Mais qu'est-ce que l'étonnement sinon le stade suprême de la curiosité ? De ce désir insatiable en l'homme depuis Adam de forcer le coffre-fort de l'irrévélé, de soulever le masque du caché, de perquisitionner dans l'inconnu ? Extraits de la préface de Charles Dobzynski

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2008
Nombre de lectures 60
EAN13 9782336274614
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296069527
EAN : 9782296069527
Chroniques de l'étonnement

Maurice Couquiaud
Critiques Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet
Dernières parutions
Dahouda KANATÉ et Sélom K. GBANOU (Sous la direction de), Mémoires et identités dans les littératures francophones, 2008.
Sandra GLATIGNY, Mythe et lyrisme dans l’œuvre de Gérard de Nerval , 2008.
Jean JONASSAINT, Typo/Topo/Poéthique sur Frankétienne , 2008.
Cheikh Mouhamadou DIOP, Fondements et représentations identitaires chez Ahmadou Kourouma, Tahar Ben Jelloun et Abdourahman Waberi, 2008.
René HÉNANE, Les armes miraculeuses d ’ Aimé CÉSAIRE . Une étude critique , 2008.
Christine DUPOUY, L’art du peu, 2008.
Mariana NET, Alexandre Dumas, écrivain du XXI e siècle , 2008. Enrico CASTRONOVO, Jean Cocteau, le seuil et l’intervalle . Hantise de la mort et assimilation du fantastique , 2008.
Rachid BAZZI, Au-delà de l’oral et en deçà de l’écrit : les Mille et une nuits, 2008.
B. VASILE, Dany Laferrière : l’autodidacte et le processus de création, 2008.
Karine CHEVALIER, La Mémoire et l’Absent. Nabile Farès et Juan Rulfo de la Trace au Palimpseste, 2008.
Mariska KOOPMAN-THURLINGS (dir.), Sylvie Germain. Regards croisés sur « Immensités » (avec la participation de Sylvie Germain), 2008.
Carole HARDOUIN-THOUARD, L’Enfant dans la littérature russe et soviétique de 1914 à 1953. « Père ou fils de l’homme », 2008.
Anna-Marie JÉZÉQUEL, Louise Dupré : le Québec au féminin , 2008.
Jeanne-Marie CLERC, Liliane NZE, Le roman gabonais et la symbolique du silence et du bruit, 2008.
Irena KRISTEVA, Pascal Quignard. La fascination du fragmentaire, 2008.
DU MÊME AUTEUR
RECUEILS
QUE L’URGENCE DEMEURE Éditions Grassin (Prix Poésie Jeunesse 1972)
L’ASCENSEUR D’IMAGES Éditions Saint-Germain-des-Prés (1976)
UN PROFIL DE BUÉE Éditions Arcam (1980)
UN PLAISIR D’ÉTINCELLE Éditions du Groupe de Recherches Polypoétiques (Prix Roberge 1985 de l’Académie française)
LE DERNIER RIRE POUR LES ÉTOILES Éditions du Groupe de Recherches Polypoétiques (Prix Louis Montalte 1991 de la Société des Gens de Lettres)
CHANTS DE GRAVITÉ Éditions de l’Harmattan (1996)
LA DESCENDANCE DE L’IMPARFAIT Éditions du Groupe de Recherches Polypoétiques (Collection phréatique, 2002)
L’ÉVEIL DES EAUX DORMANTES Éditions Le Nouvel Athanor (2006)
ESSAIS
L’ÉTONNEMENT POÉTIQUE Un regard foudroyé Éditions de l’Harmattan (1998)
L’HORIZON POÉTIQUE DE LA CONNAISSANCE Éditions de l’Harmattan (2003)
Préface de Charles Dobzynski Poète, écrivain, traducteur, journaliste.
Son œuvre poétique comporte une quarantaine de titres. Les plus récents : Corps à réinventer, La scène primitive (Édit. de la Différence). L’académie Goncourt lui a décerné son prix de poésie en 2006. Rédacteur en chef de la revue Europe , il est membre de l’académie Mallarmé et préside le jury du prix Apollinaire.
Préface
LE PARCOURS DE MAURICE COUQUIAUD
Maurice Couquiaud, nous propose dans ces pages un parcours, non pas tellement biographique, mais intellectuel, sensible, accru par l’expérience humaine. Ce parcours représente la mise en pratique d’une direction de l’esprit qui inspire une conduite de vie et la nourrit d’un sens multiple. Elle acquiert par là une manière de transcendance que symbolise la poursuite obstinée d’une traversée des apparences. Transcender, c’est aller au-delà de l’immuable, de ce que l’on perçoit, de ce que l’on croit, et même au-delà de ce que l’on imagine. Le devenir de chacun est tissé de ces explorations, de ces extensions feutrées, de ces tâtonnements à l’aveuglette, de ces approches furtives qui sont parfois des rencontres miraculeuses.

Comme moteur de sa vie de créateur, Maurice Couquiaud, depuis longtemps a choisi la voie de la transdisciplinarité. Le mot peut paraître pédant ou barbare, mais ce n’est pas simplement une formule, c’est une manière de rejoindre, de conjuguer, de trouver résonance en transitant par l’un et l’autre des territoires qui constituent la sphère de la pensée moderne, celle qui englobe les sciences, les technologies, la philosophie et les arts. Nous vivons une époque de migrations et il est bon que l’intelligence, elle aussi, soit migratrice, capable de s’adapter à de nouvelles situations, à des domaines encore en friche.

Parmi les arts, on peut situer celui de l’écriture par lequel se manifeste la poésie. On peut arguer que la poésie n’est nullement une discipline, rebelle qu’elle est par nature à tout embrigadement dogmatique ou mission de prosélytisme. Pourtant, elle ne serait rien si elle n’était une respiration des profondeurs dans l’air du temps. L’air du temps gonfle les poumons de ses mots et infuse en son sang un nécessaire oxygène. Il comporte des allées et venues sur tous les sentiers qui conduisent l’être à se mieux connaître et du même coup à se remettre en cause en fonction précisément de l’essor des connaissances.

Les échanges interactifs entre la science et la poésie, (c’est-à-dire entre deux formes d’énergie créatrice qui exigent l’une comme l’autre toute la puissance et le déploiement de l’imagination), appartiennent à une histoire déjà ancienne que le poète et chirurgien Lorand Gaspar a su parfaitement résumer, comme nous le rappelle Maurice Couquiaud : « Il semble qu’il y ait dans le fond commun des activités d’imagination, de combinaison, de recherche, un courant identique qui circule librement entre poésie et sciences ». Nous voici au cœur d’un sujet qui paraît inépuisable. Maurice Couquiaud, s’il est en premier lieu un écrivain et un poète, a participé à de nombreuses manifestations, colloques et tables rondes touchant des questions scientifiques majeures, au côté des plus éminents spécialistes. La théorie des quanta ou celle de l’incomplétude du mathématicien Gödel, s’inscrivent dans son horizon avec la même force persuasive que la poésie de Baudelaire, de Francis Ponge, de Roberto Juarroz ou de Saint-John Perse auquel il emprunte une idée propre à illustrer sa démarche : « La poésie est la vraie fille de l’étonnement, précédant la philosophie ». Couquiaud ajoute : et précédant la science...

Mais qu’est-ce que l’étonnement sinon le stade suprême de la curiosité? De ce désir insatiable en l’homme depuis Adam de forcer le coffre-fort de l’ irrévélé , de soulever le masque du caché, de perquisitionner dans l’inconnu ? Caboteur privilégié de l’intime, le poète se porte avec passion vers l’ extime, ce lieu où le je par symbiose devient un autre. Car toute quête est une enquête, et chaque indice que l’on recueille, chaque empreinte génétique que l’on prélève sur les ongles du mystère est un facteur de surprise.
La découverte est un étonnement qui nous incite à toujours aller plus loin, et en avant. « La poésie ne rythmera plus l’action, elle sera en avant » disait déjà Rimbaud. Il est illusoire en vérité de se satisfaire de preuves qui jamais ne sont absolues. Du coup, le moindre progrès dans l’exploration de cet infini continent du dérobé a pour effet de nous émerveiller et de nous étonner. Aussi, face à cet immense défi que doit affronter l’homme d’aujourd’hui le poète Maurice Couquiaud se proclame-t-il comme un des « aventuriers de l’étonnement » . Or, l’étonnement, c’est en quelque sorte le tonneau des Danaïdes. L’auteur en accuse la prégnance : « s’appuyant les uns sur les autres, ils se succèdent et s’entassent fermement sur ce qu’ils dévoilent, selon une forme pyramidale, grandissant peu à peu...».

Parmi les stimulations de l’étonnement, on ne saurait exclure le mysticisme, une des briques élémentaires de l’homo sapiens. Maurice Couquiaud est de ceux qui n’en minimisent pas la portée en assumant la présence de cette bouche d’ombre par laquelle l’énigme se révèle et nous signifie notre disproportion en regard de l’immensité.

L’honneur du chercheur est d’accepter l’emprise et la contrepartie du doute, d’être voué parfois à ne jamais atteindre le bout de ce qu’il cherche. Car la réalité, de l’infiniment grand à l’infinitésimal, depuis les galaxies les plus éloignées (et fuyantes) jusqu’à ses plus ultimes particules, est un ensemble de poupées gigognes dont les éléments s’emboîtent, tout en ayant tendance à nous échapper.

Avec la théorie de la relativité et c

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