Le Mexique un cas de fascination littéraire
198 pages
Français

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Le Mexique un cas de fascination littéraire , livre ebook

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Description

Certains territoires ont la vertu d'entretenir le rêve des hommes avec ardeur et la matière qu'ils offrent se laisse saisir avec plus de facilité qu'ailleurs. Le Mexique, chargé d'une richesse peu commune que lèguent son histoire et sa culture, a ainsi été la source d'inspiration, au cours du XXe siècle, en particulier pour des écrivains de langues anglaise et française. Elizabeth Legros Chapuis nous invite à connaître les auteurs et les oeuvres qui se sont approchés du Mystère mexicain par la création littéraire.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 52
EAN13 9782336263557
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
Espaces Littéraires - Collection dirigée par Maguy Albet Page de titre Page de Copyright Dedicace Epigraphe Avant-propos Les rouages d’un phénomène Panorama des auteurs L’attrait de mondes différents Une confrontation à l’altérité Bibliographie
Espaces Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet
Dernières parutions
Claude FRIOUX, Le Chantier russe. Littérature, société et politique. Tome 2 : Écrits 1969-1980 , 2011.
Najib REDOUANE, Yvette BENAYOUN-SZMIDT (dir), L’œuvre romanesque de Gérard Etienne. E(cri)ts d’un révolutionnaire , 2011.
Fabrice BONARDI (sous la dir. de), La nouvelle Georges Sand , 2011.
MD. SHELTON, La révolution imaginée. Haïti et les autres, 2011.
Mireille NICOLAS, Henri Bosco, Le Mas Théotime , 2011.
Nathalie DE COURSON, Nathalie Sarraute, la ̈Peau de maman , 2010.
René AGOSTINI, Théâtre poétique et/ou politique ? , 2010.
Joëlle BONNIN-PONNIER, Les Goncourt à table , 2010.
Christine LARA, Pour une réflexion xommuno-culturelle de la lecture , 2010.
Bernard POCHE, Une culture autre, La littérature à Lyon, 1890-1914 , 2010.
Lalie SEGOND, De la déficience: représentations, imaginaire, perceptions du handicap dans la littérature contemporaine , 2010.
Claude FRIOUX, Le Chantier russe. Littérature, société et politique. Tome 1 : écrits 1957-1968 , 2010
Céline GITON, Littératures d’ailleurs. Histoire et actualité des littératures étrangères en France , 2010.
Hassan WAHBI, La beauté de l’absent , 2010.
Claude HERZFELD, Paul Nizan, écrivain en liberté surveillée , 2010.
Charles WEINSTEIN (textes réunis par), Récits et nouvelles du Grand Nord , 2010.
Paul TIRAND, Edmond Combes. L’Abyssinien. 1812-1848. La passion de l’Orient , 2010.
Paule PLOUVIER, Pierre Torreilles Poète, Entre splendeur hellénique et méditation hébraïque du souffle, 2010 .
Le Mexique un cas de fascination littéraire

Elizabeth Legros Chapuis
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296543645
EAN : 9782296543645
À ma sœur, la presque Mexicaine, qui m’a fait rencontrer ce pays
Je voudrais pas crever Avant d’avoir connu Les chiens noirs du Mexique Qui dorment sans rêver
Boris Vian
Avant-propos
Durant les cinq siècles écoulés depuis que Hernan Cortés mit pied, en 1519, sur l’île de Cozumel, au large de la terre du Yucatán, la fascination des Européens pour le Mexique ne s’est jamais démentie. Certains sont passés à l’acte, se sont embarqués dans des voyages longs et hasardeux, pour y chercher fortune ; d’autres se sont contentés de rêver inlassablement à un Mexique imaginaire, peuplé d’Indiens mystérieux et de serpents emplumés.

Au fil du temps, les espoirs matériels des uns tout comme les songes incertains des autres se sont nourris de livres. Dans la période où les Espagnols consolidèrent leur empire après la conquête, c’est l’extraordinaire corpus des récits écrits par les conquérants eux-mêmes, les gouverneurs et surtout les missionnaires, pour rendre compte aux rois des progrès réalisés en territoire conquis – récits comme ceux de Cortès lui-même, de Fray Bernardino de Sahagún, le moine, ou de Bernal Díaz del Castillo, le soldat 1 . Une fois la Nouvelle-Espagne solidement établie, ce sont les récits de voyage qui fleurissent au temps des Lumières.

Par la suite, avec l’émergence en Europe du romantisme et l’épanouissement de la subjectivité en littérature, on passe à des ouvrages de fiction, qui à leur tour trouvent dans ce pays réel et rêvé un terrain idéal pour y puiser toute une gamme d’histoires largement inspirées de son histoire mouvementée et de son riche matériau mythologique.

Au 20 e siècle, de plus en plus fréquemment, on observe une démarche particulière chez certains écrivains qui partagent une caractéristique majeure : celle d’avoir séjourné au Mexique de manière relativement durable (au moins plusieurs mois) et d’avoir fait de leur vision de ce pays la base de textes de fiction, écrits soit sur place, en totalité ou en partie, soit à leur retour, « à tête reposée ». Au-delà des motivations diverses qui ont conduit ces auteurs à voyager au Mexique et, pour certains d’entre eux, à s’y installer dans une perspective plus ou moins définitive, on peut s’interroger notamment sur la manière dont ils ont vécu cette (ou ces) expérience(s) et comment celle(s)-ci a/ont inspiré leur travail d’écriture. Que cherchaient-ils, qu’ont-ils trouvé, et dans quelle mesure les réponses à ces deux questions peuvent-elles coïncider ?

Je me suis volontairement limitée, dans les exemples choisis, aux auteurs de fictions en langue anglaise et française au 20 e siècle. Ce champ offre l’avantage de présenter des œuvres majeures représentatives du thème proposé, comme celles de D.H. Lawrence et de Malcolm Lowry, ou des cas emblématiques comme ceux d’Antonin Artaud ou J.M.G. Le Clézio. Mais il y aurait assurément un travail analogue à accomplir pour les auteurs espagnols et latino-américains de la même période : Ronald Walker 2 , dans un livre sur lequel je reviendrai, cite par exemple Ramón José Sénder Garcés, un écrivain espagnol exilé, auteur de Mexicayotl (1940), un recueil de contes en rapport avec les mythes précolombiens. Et un autre sujet d’étude pourrait être le rapport des écrivains mexicains à ces images mythiques de leur propre pays.

Il s’agit donc d’abord d’examiner les circonstances dans lesquelles une telle relation de fascination des écrivains envers le Mexique a pu se développer, ce par quoi elle est motivée et ce qu’elle a de commun avec l’attraction exercée plus globalement par ce pays sur les voyageurs étrangers. J’ai établi ensuite un panorama détaillé des auteurs concernés, abordés dans un ordre approximativement chronologique, en commençant par les écrivains de langue anglaise. Enfin, j’ai tenté de dégager des perspectives générales sur l’approche que les auteurs étudiés ont pu avoir du Mexique sur place, sur les diverses influences auxquelles ils ont pu être sujets (utopies, exotisme, primitivisme…) et sur l’apport que leur(s) séjour(s) au Mexique a/ont constitué à leur œuvre littéraire.

1
Il existe aussi quelques récits de la Conquête de la part des Indiens mexicains, tels que Chimalpahin Quauhtlehuanitzin ou Fernando de Alva Ixtlilxóchitl, mais ces récits n’ont pas forcément été connus en Europe à l’époque où ils ont été écrits.
2
Ronald G. Walker : Infernal Paradise : Mexico and the Modern English Novel , Berkeley, University of California Press, 1978, p. 11.
Les rouages d’un phénomène

Un mécanisme de fascination/répulsion
L’historien Serge Gruzinski écrit dans sa préface au livre de Pierre Ragon, Les amours indiennes ou l’imaginaire du Conquistador  : « Il est ici question d’images, de fantasmes, de phobies nés au contact des réalités américaines et de leur circulation dans le monde des conquistadors espagnols. Dès la fin du 15 e siècle, la découverte du Nouveau Monde, son exploration, sa conquête et sa colonisation ont engendré dans les imaginaires européens un foisonnement d’images et d’interprétations ». À cette époque, le sens des éléments découverts par les conquistadors n’était pas donné d’emblée ; il manquait aux nouveaux arrivants une grille de lecture pour les déchiffrer. Les erreurs d’interprétation, les malentendus engendrés par l’incompréhension mutuelle vont infléchir les rapports entre le pays colonisateur et le pays objet de la conquête. Au fur et à mesure de leur avancée, les conquistadors – et les chroniqueurs après eux – vont osciller entre la fascination et le rejet des civilisations découvertes, la plupart d’entre eux montrant simultanément ces deux attitudes.

En fait, de nos jours, la situation n’est guère différente. Le sociologue Patrick Charaudeau indique au sujet de ce rapport complexe de fascination/répulsion, qu’il a étudié dans le cas de la relation entre la France et le Mexique, tel qu’il s’exerce aujourd’hui : « Il ne faut pas considérer le term

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