Le roman argentin des années 1970 à nos jours
280 pages
Français

Le roman argentin des années 1970 à nos jours , livre ebook

-

280 pages
Français

Description

En Argentine, dans la deuxième moitié du XX e siècle, les régimes militaires sévissent. Cette étude se concentre sur les formes de témoignages que le roman argentin contemporain adopte afin de préserver la mémoire collective, pendant les faits et ultérieurement. La littérature apparaît également comme un espace de préservation de l'identité nationale, face à l'instrumentalisation de l'histoire par le pouvoir ou sa réécriture en Europe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782336323909
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le roman argentin
des années 1970 à nos jours
Les ombres portées de l’état d’exception
La littérature crée des univers autonomes dont l’impossibilité
est le corps. Elle s’inspire néanmoins du réel. Et dans le
réagencement qu’elle en propose, on peut trouver des traces
de l’histoire. Le but de ce livre est d’étudier les apparitions de
l’histoire dans la littérature argentine contemporaine.
eEn Argentine, dans la deuxième moitié du XX siècle, les Geneviève
régimes militaires sévissent. Cette étude s’intéressera donc ORSSAUDparticulièrement aux différentes formes de témoignage que
le roman argentin contemporain adopte afi n de préserver la
mémoire collective, pendant les faits, puis ultérieurement. On y
verra aussi que la littérature peut être un espace de préservation
de l’identité nationale, face à l’instrumentalisation de l’histoire par Le roman argentin
le pouvoir et à l’écriture conquérante de l’histoire par l’Europe.
des années 1970
Geneviève Orssaud est docteure en Littérature Générale et
Comparée. Elle étudie l’in uence de l’histoire et de la politique à nos jourssur la littérature contemporaine en Argentine, ainsi que sur
d’autres formes de ction narrative, telles que le cinéma et la
bande dessinée. Les ombres portées
de l’état d’exception
Illustration de couverture : © aihumnoi - Fotolia.com.
ISBN : 978-2-343-01408-1
27 €
Le roman argentin des années 1970 à nos jours Geneviève ORSSAUD








Le roman argentin
de 1970 à nos jours
Les ombres portées de l’état d’exception Critiques littéraires
Collection fondée par Maguy Albet


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Le roman argentin
de 1970 à nos jours
Les ombres portées de l’état d’exception































































© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-01408-1
EAN : 9782343014081







Un cuerpo en sangre yace en el suelo.
El diario que sirvió para taparle la cara ha volado unos metros.
Luis Gusmán

Introduction


1

On se demande souvent comment narrer l’horreur.
C’est depuis quelques années le thème central de nombreux
colloques, congrès et autres journées d’études – comment
raconter l’indicible, comment survivre dans la parole à ce qui
nous en prive… Il me semble nécessaire avant de répondre à
cette question de se convaincre de la nécessité de dire : est-il
pensable qu’un artiste, un écrivain, un conteur enfin, qui a été
confronté à la violence, n’en imprègne pas ses pensées, ses
mots ? Il est difficile d’envisager qu’un homme puisse s’extraire
de son histoire, faire esprit net, imagination vierge, et n’écrire
que des lignes sans aucun lien avec ce qui l’entoure…
Peut-on tout raconter ? La littérature offre plus d’une manière
pour traiter l’intraitable. Il y est même possible de ne pas dire et
d’ainsi désigner. D’ailleurs, elle ne dit pas l’Histoire, ne discourt
pas sur l’Histoire. Pourtant, elle la transcrit, en passant par
diverses formes, en la re-présentant, en l’évoquant, ou en
l’illustrant. Et la littérature raconte, en plus de ce qu’elle
transmet d’une situation historique, des réactions possibles à
ces situations et contextes. Réactions possibles… réactions qui
ont eu lieu ou qui auraient pu avoir lieu, cela ne change rien
dans une fiction. Réactions de « personne », d’un non-être,
nonindividualisable. Ce sont des faits et gestes racontés, avec des
mots qui remplacent la chose qu’ils décrivent. Les mots écrits
de la fiction désignent tout le monde et personne, à l’image du
pronom « je » que j’emploie et que vous employez. Les récits
littéraires sont inventés, mais leur invention ne peut se défaire
du réel dans lequel les écrivains vivent.
En outre, en se caractérisant (en étant écriture, donc langue
d’un lieu), le roman se fait le reflet d’une communauté et des
lignes philosophiques et politiques qui la traversent.





9
Une lecture attentive de romans argentins contemporains et des
échos qu’ils renvoient des événements traumatisants et mal ou
peu traités par l’historiographie, nous permettra d’apporter des
éléments de réponse à la question de savoir comment narrer
l’inénarrable…
Il s’agira donc pour moi ici de tenter de lire les modalités de
présence de l’Histoire dans les fictions écrites en Argentine
entre 1970 et aujourd’hui. Cela ne réduit pas ces romans à des
documents historiques : pour y déceler la part de témoignage
qu’ils abritent, il faut passer par la poésie, s’immiscer dans
l’univers fictionnel qu’ils proposent. On verra que la fiction
apporte un complément appréciable à l’historiographie, et
grave certains faits dans la mémoire collective avant qu’ils ne
puissent être consignés par les historiens.
Elle est également porteuse de solutions aux problèmes dont les
écrivains font état. L’utilisation du langage se fait parfois le
symptôme d’une interrogation identitaire, un sujet sensible
dans l’Argentine actuelle. Mais précisément, le langage peut y
répondre, en constituant un corps commun : le langage est
créateur d’identité.

L’époque choisie pour ce travail a connu beaucoup de
bouleversements politiques : l’état d’exception a été déclaré
plusieurs fois, parfois durablement.
Le corpus que j’ai choisi peut sembler arbitraire, voire décevant
– n’y apparaissent ni Borges ni Cortázar. J’ai voulu lire des
romans d’auteurs qui n’ont pas choisi de problématiser
l’histo

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