Monde flottant
318 pages
Français

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Monde flottant , livre ebook

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Description

L'écrivaine franco-japonaise Kikou Yamata (1897-1975) occupe une position singulière sur la scène littéraire française du XXème siècle, et ses ouvrages (romans, récits, essais) ne peuvent manquer de susciter un intérêt immédiat : Yamata a en effet signé des oeuvres d'une beauté saisissante qui s'attachent à élucider le Japon, figure majeure de l'altérité géoculturelle. L'auteur de cet essai propose une relecture des oeuvres principales de Yamata, afin d'évaluer sa contribution particulière à la question de la représentation du Japon.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2009
Nombre de lectures 102
EAN13 9782296689169
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MONDE FLOTTANT

La médiation culturelle du Japon
de Kikou Yamata
Critiques Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet


Dernières parutions

Patrick MATHIEU, Proust, une question de vision , 2009.
Ariette CHEMAIN (Textes réunis par), « Littérature-Monde » francophone en mutation , 2009.
Piotr SNIEDZIEWSKI, Mallarmé et Norwid : le silence et la modernité poétique en France et en Pologne , 2009.
Raymond PERRIN, Rimbaud : un pierrot dans l’embêtement blanc. Lecture de La Lettre de Gênes de 1878 , 2009.
Claude MAILLARD-CHARY, Paul Éluard et le thème de l’oiseau , 2009.
Idrissa CISSÉ, Césaire et le message d’Osiris , 2009.
Christine RAMAT, Valère Novarina. La comédie du verbe , 2009.
David N’GORAN, Le champ littéraire africain , 2009.
Carlos ALVARADO-LARROUCAU, Ecritures palestiniennes francophones. Quête d’identité en espace néocolonial , 2009.
Gabriella TEGYEY, Treize récits de femmes (1917-1997), de Colette à Cixous , 2009.
Christopher BOUIX, L’épreuve de la mort dans l’œuvre de T.S. Eliot, Geroges Séféris et Yves Bonnefoy , 2009.
Françoise J. LENOIR JAMELOT, Stéréotypes et archétypes de l’altérité dans l’œuvre romanesque de Stendhal , 2009.
Gisèle VANHESE, Par le brasier des mots. Sur la poésie de Jad Hatem , 2009.
Bénédicte DIDIER, Petites revues et esprit bohème à la fin du XIX e siècle (1878-1889) , 2009.
Georice Berthin MADEBE, Francophonies invisibles , 2009.
Krystyna MODRZEJEWSKA, L’art de la séduction dans le théâtre français du XX e siècle , 2009.
Ridha BOURKHIS, Georges Schehadé. L’émotion poétique , 2009.
Patrice GAHUNGU NDIMUNBANDI, Angoisses névrotiques et mal-être dans Assèze l’Africaine de Calixthe Beyala , 2009.
Brigitte GAUTIER (sous la dir.), Herbert, poète polonais (1924-1998) , 2009.
Monica ZAPATA, Silvina Ocampo. Récits d’horreur et d’humour , 2009.
Denis C. Meyer


MONDE FLOTTANT

La médiation culturelle du Japon
de Kikou Yamata


L’Harmattan
ICONOGRAPHIE

Première de couverture : « Jeune maïko » (document de l’auteur).
P. 298 : portrait au crayon de Kikou Yamata par Conrad Meili (in
Saisons suisses , L’Atelier rouge, Neûchatel, 1929).


© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10587-4
EAN : 9782296105874

Fabrication numérique : Socprest, 2012
A BREVIATIONS {1}
DB La Damede Beauté (1953)
HR Les Huit Renommées (1927)
JDH Japon Dernière Heure (1930)
JJ Le Japon des Japonaises (1955)
Ma Masako (1925)
MCC Mille Cœurs en Chine (1957)
MSD Le Mois Sans Dieux (1956)
PLH Parmi les Hommes (inédit, c. 1946-c. 1953)
Shi Shizouka (1929)
Sho Le Sho ji (1927)
SLJ Sur des Lèvres Japonaises (1924)
SS Saisons Suisses (1929)
TG Trois Geishas (1953)
TMO La Trame au Milan d’Or (1930)
VGN La Vie du Général Nogi (1931)
VO Vers l’Occident (1927)
Introduction
Kikou Yamata (1897-1975) reste aujourd’hui pratiquement méconnue de la critique littéraire et du public, très peu d’études lui ont été consacrées et ses ouvrages n’ont guère été réédités. Ce simple constat ne laisse pas d’étonner, car cette femme-écrivain, qui occupe une position particulière sur la scène littéraire française du XXe siècle, ne peut pourtant manquer de susciter un intérêt immédiat, pour au moins quatre raisons : Kikou Yamata a d’abord signé des œuvres d’une beauté saisissante, rédigées dans une langue sobre et mesurée, où s’insèrent parfois dans son continuum de courts envois qui secouent la sécurité du lecteur, lui procurant cette hébétude de la découverte que seule la poésie sait ménager. Deuxièmement, Yamata ajoute à sa qualité d’écrivain celle d’être une femme, et d’écrire depuis cette position. Sa contribution à la littérature ne saurait en effet être dissociée des nombreuses voix féminines qui ont élargi le champ de la création littéraire contemporaine, apportant une dimension alternative à l’instance énonciatrice, imprimant aux choix thématiques et narratifs un contenu politique et subversif. Troisièmement, l’œuvre de Yamata se rapporte globalement à une épigraphie littéraire spécifique, que l’on pourrait qualifier très largement d’orientaliste, remise au goût du jour par le regain d’intérêt que reçoivent à ce moment même les récits de voyages. Cette littérature comprend un vaste corpus de textes qui s’attachent à saisir et à définir, pour le meilleur ou pour le pire l’une des figures majeures de l’altérité géoculturelle, le Japon, entité vague et incertaine, fantasmatique, et avant tout extra-européenne. Enfin, la combinatoire natale insolite que Yamata hérite de son père japonais et de sa mère française la place d’emblée dans une problématique d’assimilation de champs culturels réputés disparates et paradoxaux, souvent conflictuels, la conduisant à rechercher une cohésion dans cet univers hybride, mixitaire, ainsi qu’à formuler un idéal de coalescence, largement utopique. La convergence de ces quatre points situés à la confluence du legs littéraire de Kikou Yamata offre ainsi un substrat de réflexion dont il est difficile de ne pas relever la pertinence en regard de thèmes contemporains majeurs : représentations des genres, cosmopolitisme, transculturalité, intertextualité, postmodernité, mondialisation des flux et des influences.
Pour comprendre pourquoi cet auteur atypique de la littérature française est aujourd’hui omis, il est possible d’invoquer que Yamata n’a pas produit une œuvre littéraire avec la même consistance et la même veine innovante que Colette sa contemporaine, par exemple ; Yamata n’a pas non plus cultivé une filiation au mouvement d’émancipation des femmes, comme Marguerite Duras et Hélène Cixous ; Yamata ne s’est pas avancée aussi profondément que Victor Segalen dans la théorisation et la revitalisation de l’écriture de l’exotisme, ni a contrario , ne s’est-elle distinguée par une parodie de l’Autre-japonais, comme Pierre Loti. Enfin, Yamata n’a peut-être pas fait parler dans ses ouvrages des voix nouvelles avec la même causticité que Mongo Beti, ou la rage de Jeanne Hyvrard, voix rudes qui prononcent leur colère et leur frustration parmi les décombres de l’ère coloniale. Pourtant, tous ces univers thématiques se croisent et se répondent dans les textes laissés par Yamata, du style normatif à l’écriture féminine, de la magnification à la réification de l’Autre topographique et sexuel, de l’exotisme à l’érotisme, de l’hégémonie à la métissitude , de l’unitaire au multipolaire.
Par ailleurs, le Japon, point focal et géographique de l’ensemble de ces thèmes dans les ouvrages de Yamata, a quant à lui été relativement absent (par rapport à l’Indochine notamment) du récit colonial et de l’exotisme littéraire français de la première moitié du XXe siècle, soit parce qu’il ne figurait pas sur les cartes impériales, soit parce que l’image belliqueuse, retorse et culturaliste de cette nation étrange tendait à refroidir l’enthousiasme des éditeurs et tenir le lectorat dans une certaine réserve. Même s’il demeure vrai que depuis la vague japoniste de la fin du XIXe siècle et les romans de Loti, le Japon a figuré au centre de préoccupations littéraires, philosophiques et esthétiques d’artistes et d’intellectuels français, comme en témoignent Vocance, Claudel, Bergson, Yourcenar et Malraux (voir à cet égard Hokenson, 2004), ce n’est que depuis les années soixante-dix, alors que Yamata était déjà arrivée au terme de sa vie, que ce pays de l’Orient extrême a commencé à faire l’objet d’une intense attention en France, jusqu’au point de devenir un paradigme postmoderne (Barthes, Kristeva) d’où l’on se positionne pour conduire un contre-discours critique minant les fondations intellectuelles de l’Occident. Dans un même temps, le Japon s’est présenté comme un vaste réservoir d’excipients culturels pourvoyant à d

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