Premières rencontres avec l autre dans les cultures anglophones
245 pages
Français

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Premières rencontres avec l'autre dans les cultures anglophones , livre ebook

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Description

Que la rencontre soit fortuite, ou bien au contraire recherchée, précédée d'une série d'attentes, les préconstruits ou a priori culturels, sociologiques et linguistiques qui la sous-tendent sont autant d'éléments à prendre en compte pour qui s'interroge sur la première rencontre avec l'autre. Même attendue, cette première rencontre avec l'autre comporte souvent une part d'inattendu. C'est alors que s'instaure un jeu complexe entre le prévu et l'imprévu... Telles sont les pistes les études ici réunies par des chercheurs aux spécialités diverses dans le domaine des cultures anglophones.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 avril 2010
Nombre de lectures 137
EAN13 9782296257146
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Premières rencontres avec l’autre
dans les cultures anglophones


First Encounters with the Other
in the cultures of the English-speaking world
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http ://www.librairieharmattan. com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11933-8
EAN : 9782296119338

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
RIVES
Cahiers de l’Arc Atlantique – Numéro 1


Premières rencontres avec l’autre
dans les cultures anglophones

Littérature, civilisation et linguistique


First Encounters with the Other
in the cultures of the English-speaking world

Literature, history and society and linguistics


Responsables du numéro :
Fabienne Gaspari, Florence Marie-Laverrou et Michael Parsons


Équipe d’Accueil Langues, Littératures et Civilisations de l’Arc Atlantique
Université de Pau et des Pays de l’Adour
Comité de rédaction


Nos remerciements à :


Pascale Drouet, Université de Poitiers

Jean-Michel Ganteau, Université de Montpellier 3

Abel Kouvouama, Université de Pau et des Pays de l’Adour

Paul Larreya, Université Paris 13

Liliane Louvel, Université de Poitiers

Susana Onega Jaén, Universidad Zaragoza

Martine Piquet, Université Paris Dauphine

Taïna Tuhkunen, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
Introduction
Le thème de la rencontre avec l’Autre est on ne peut plus fertile. Il ne peut manquer d’intéresser des chercheurs aux spécialités diverses dans le domaine des cultures anglophones tant il est vrai, comme le rappelle Edward Saïd, que « [l]’esprit du chercheur doit toujours faire activement, en lui-même, une place à l’Autre étranger […] Et cette action créatrice d’ouverture à l’Autre, qui sinon reste étranger et distant, est la dimension la plus importante de la mission du chercheur » {1} . La spécificité de ce volume est d’être axé sur les premières rencontres avec l’Autre, en excluant toutefois de son champ de réflexion toute première rencontre amoureuse {2} . C’est donc naturellement que l’accent s’est trouvé mis sur « ‘l’altérité du dehors’ qui concerne les pays, peuples et groupes situés dans un espace et / ou temps distants et dont le caractère ‘lointain’ voire ‘exotique’ est établi en regard des critères propres à une culture donnée » {3} . Néanmoins, certains des articles de ce volume font la part belle à une altérité que l’on pourrait qualifier d’« altérité du dedans » {4} et s’intéressent à l’autre refoulé en soi ou laissé sur les marges de la société, qu’il soit social, racial ou sexuel {5} . Dans les deux cas de figure – premières rencontres avec « l’altérité du dehors » ou avec « l’altérité du dedans » {6} , un certain nombre de données identiques se répètent. Dérivé de « encontrer » – « trouver sur son chemin » – le terme « rencontrer » a d’abord été attesté dans un contexte guerrier (« affronter en combat ») de conflit et de confrontation avant de prendre un sens plus général (« se trouver en présence de ») et de comporter une idée de hasard, de surprise, d’imprévu. Par ailleurs, si les récits des explorateurs se sont trouvés logiquement convoqués dans cette réflexion, la fiction y occupe aussi une place de choix. Elle permet parfois de donner à entendre le point de vue de l’Autre {7} ou du moins de le mettre en scène (ce qui pose une fois de plus la question de cette mise en texte de l’Autre et du filtre qu’elle suppose) là où, dans la réalité, la primauté de l’écriture sur l’oralité dans le système de pensée occidental signifia souvent son exclusion : le Friday à la langue coupée de Coetzee n’est-il pas à ce titre emblématique du silence que l’Occident imposa à l’Autre quitte à le recouvrir parfois de ses interprétations scripturaires ? {8} De fait, le problème de l’écriture et de la langue est un des fils conducteurs de ce volume, soit que le manque d’une langue commune rende difficile la vraie rencontre (sans que les acteurs, je songe ici à Sir Walter Raleigh dans l’article de Barbara Napieralska, en soient conscients), soit que soient analysés les filtres linguistiques et conceptuels qui s’interposent entre le Même et l’Autre {9} . Aussi des réflexions plus linguistiques sur la langue anglaise, axées sur l’idée de « rencontre », ne pouvaient manquer d’y figurer. Au final, il apparaît que la perspective diachronique n’est peut-être pas celle qui prime : certes, notre posture postmoderne nous amène à questionner de manière plus critique nos filtres linguistiques et nos préconstruits, mais la vraie rencontre s’avère toutefois toujours difficile, pris que nous sommes dans les rets de nos récits et de notre héritage imaginaire. Parfois, cependant, la disparité entre la réalité de l’Autre et les textes que nous élaborons sur lui est telle que, dans le choc dont elle est synonyme, les trous de la langue ou les jeux de regard, le miracle de la rencontre paraît pouvoir se produire…

Ce volume s’articule en conséquence selon deux axes principaux. Dans une première partie, intitulée « Allers et retours du cheminement vers l’Autre. D’un point de vue à l’autre » , il s’agit de rendre compte des récits, des attentes, des préconstruits ou a priori culturels, sociologiques, voire idéologiques qui sous-tendent et façonnent le moment de la première rencontre. Si dans bien des cas ils semblent invalider toute possibilité de vraie première rencontre, il arrive aussi, de façon paradoxale, qu’ils la subliment. Dans un second temps, notre intérêt s’est porté sur le « [s]urgissement de l’altérité », sur les modalités de la rencontre lorsque celle-ci est choc imprévu, face-à-face déstabilisant et saisissant, ébranlement temporaire des idées préconçues {10} . Chacun de ces deux axes est lui-même subdivisé en deux chapitres.

Le premier chapitre – « L’illusion de la rencontre » – cerne logiquement un certain nombre de données fondamentales dans toute rencontre avec « l’altérité du dehors » {11} . Sandhya Patel compare les récits du voyage que Samuel Wallis et George Robertson effectuèrent ensemble et leurs choix rhétoriques dans leur rendu du temps et de l’espace. Elle montre comment ces derniers influent par avance sur la rencontre avec l’Autre. Dans le cas de George Robertson, ils conditionnent la « représentation » de cet Autre tandis que le texte de Wallis en semble une « description » plus neutre. Barbara Napieralska souligne, quant à elle, combien les « premiers contacts » de Sir Walter Raleigh avec les Indiens n’en étaient pas nécessairement (les Espagnols ayant précédé les Anglais). C’est ce que suggèrent, entre autres, et la nature palimpseste de son texte – récit feuilleté où se mêlent histoires rapportées, légendes et mythes {12} – et son caractère naïvement euro-centrique – Raleigh ne parvenant à lire l’Autre que selon le Même, à « filtrer l’autre en même » {13} . Ce sont des postures similaires que met en évidence la mise en scène de la « première rencontre » entre les Indiens et les Anglais en 1607 dans le film de Terrence Malick, The New World , qu’analyse Lionel Larré. Elles aboutissent au final à une non-rencontre avec les Indiens, mais aussi, c’est du moins ce que suggère Terrence Malick, avec cette part oubliée des Occidentaux que ces mêmes Indiens, peut-être, représentent pour eux, ce qu’ils ont refoulé pour se construire. Plus près de nous temporellement et spatialement, moins exotique donc (quoique), l’article de Michael Parsons s’intéresse à la presque « première rencontre » entre les Britanniques et les habitants de l’île de Tristan da Cunha, évacués de leur île en 1961 pour cause d’éruption volcanique. L’épisode illustre la tendance de tout un chacun à « se rabattre sur un texte » {14} lorsqu’il est confronté à une étrangeté qui questionne sa propre vision du monde mais aussi sa propension à considérer l’Autre uniquement par rapp

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