Proust-Joyce, Deleuze-Lacan : lectures croisées
140 pages
Français

Proust-Joyce, Deleuze-Lacan : lectures croisées , livre ebook

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140 pages
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Description

Proust et Joyce sont lus par Deleuze. Mais Joyce l'est aussi par Lacan : quels sont les principes mutuels de leur lecture ? Qu'est-ce qui réellement les oppose ? Pour tous les deux, il y a un point, point de fuite, qui est à l'origine de l'oeuvre littéraire, fuite du sens, non-sens. En quoi la " ligne de fuite " deleuzienne a-t-elle néanmoins besoin d'être re-élaborée dans son rapport à ce qui " fuit " ? Qu'en est-il de ce Réel que chacun invoque ? Et du littéral dont chacun se réclame ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 105
EAN13 9782296254572
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Du même auteur
Gilles Deleuze ou le système du multiple,Kimé, 1994. LOrdre sadien, Kimé, 1996. Deleuze et la question de la démocratie, LHarmattan, 2003. La Philosophie au piège de lHistoire, La Différence, 2004. Peuples et identités, La Différence, 2008. Utopies et Devenirs deleuziens,L‟Harmattan,2009.
À Ch. M. Pour que tu aimes ce que d’instinct tun’aimais pas
Tous mes remerciements vont à FrançoiseSanton, codirectrice de la RevueIl Particolareque dirige HervéCastanet, pour tous ses conseils, tout son soin et ses minutieuses corrections.
Introduction
Qu? Cette question célèbre est peut-est-ce que la littérature être mal posée, pour la raison quil nla »y a peut-être pas « littérature, comme il y a vraisemblablement « la » science, « la » philosophie…Ce pluralisme irréductible, non-totalisable sous un signifiantunaire, nous condamne-t-il à prendre les auteurs un par un, dans leur singularité, sans pouvoir jamais accéder à ce quils ont en commun et qui fait quils sont des écrivains, quils écrivent de la littérature ? Sen tenir à la simple diversité, à léloge arrogant de la pluralité, se complaire à accuser les différences, et les originalités, vouloir cerner linouï, etc., est une entreprise fort légitime, bien quelle fasse aussi sa part à la mode et aux slogans du jour. Mais sans le souci de lun, ne frise-t-on pas la solution de facilité et lesprit de démission puisque lon en vient à renoncer à penser la littérature dans ce qui lunifie. On doit pouvoir penser ce qui lui est commun ou ce qui est partagé par les diverses œuvres sans pour autant la soumettre à une abstraction totalisatrice. Je propose, à la place de la recherche de lessence, toujours surplombante et totalisante, la trouvaille du « comme un », terme qui veut pointer une forme dunité nouvelle plus quil naccuse sa teneur de semblant.Comment sont-ils ensemble les écrivains, et qui leur donne plus quun air de famille ? Si lon ne peut sabstraire et se hausser au-dessus deux, il faut en appeler à la ressource du transversal, de latransversalité, pour pouvoir se donner le droit de tenir un discours ayant la teneur du commun. Il y a un « comme un » qui vient de ce que les écrivains pourraient être comme pris dans une même ligne de force qui les traverse ou les entraîne, du
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PROUST-JOYCE,DELEUZE-LACAN:LECTURESCROISÉES
moins pour une époque donnée, et peut-être même au-delà.En quoi cette ressource diffère-t-elle de la vieille essence ?En ce que la ligne quitraversechacun des textes ne les rassemble pas sous une unité, mais permet néanmoins dénoncer quelque chose à leur sujet et qui fait quon peut les tenir ensemble dans un énoncé du type : «Cest de chaque écrivain qu‟on peut dire…» et suit ici un déterminant général, X ou Y. Ségayer dans la jouissance des différences, aiguiser les singularités, accuser la pluralité des visions, des procédures et des voyages, nempêchera jamais que lécrivain soit celui qui voit, voyage, écrive, etc.Et ce que nous disons deux, nous ne le pouvons que dans une forme dunité.Comment faire pour que celle-ci ne les collectivise pas dans une forme arasante et impériale dunité ?Et quel pouvoir peut détenir cette « transversalité » comme forme du « comme un » que nous venons dévoquer ?Avec ces questions, on aura reconnu une approche voisine ou en écho à celle deGillesDeleuze (et deFélixGuattari, en particulier avec la référence au concept de transversalité).Et, en effet, à mes yeux cest en passant par la problématique deleuzienne quaujourdhui peut se tenir une réflexion sur ce quil en est de la littérature.
Deleuze et le point littéraire
GillesDeleuze, dans saPrésentation de Sacher-Masoch, est un des premiers à avoir inversé le rapport de la réflexion clinique et de la littérature. Il écrit, à propos de Sade et de Masoch :
1.
«… puisque le jugement clinique est plein de préjugés, il faut recommencer par un point situé hors de la clinique, lepoint littéraire1. »
GillesDeleuze,Présentation de Sacher-Masoch,Avant-propos, p. 11, n.s. Les références complètes des ouvrages mentionnés se trouvent toutes à la fin
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