Tension, évolution, révolution en Europe aux XIXè et  XXè siècles
172 pages
Français

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Tension, évolution, révolution en Europe aux XIXè et XXè siècles , livre ebook

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Français

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Description

Les textes en français et en anglais présentés dans ce volume explorent et reconsidèrent les différentes formes de crise qui ont eu lieu en Europe au 19ème et 20ème siècle, les réactions qu'elles ont engendrées et les rôles qu'elles ont pu avoir sur notre monde contemporain. Comprendre les crises antérieures, c'est aussi mieux appréhender celle que nous vivons aujourd'hui. La crise est à la fois remise en cause et dépassement puisqu'elle est source de renouvellement et de fertilité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2015
Nombre de lectures 19
EAN13 9782336390000
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

siècle aIn de mieux comprendre nos problématiques
dépasser certaines difIcultés, puisqu’elle est source de renouvellement et peut engendrer
in the political, social, and cultural Ields, the place occupied by crises of all kinds in the
episodes. With this attempt to take a global view of past manifestations of crisis, we reckon that we will be able to gain a Iner understanding of the ongoing crises in the early st21 permitting positive evolutions in the political, economic, and social Ields, not excluding
à
and American Literature at the University of Cergy-Pontoise. Their research Ields cover
Odile Boucher-Rivalain, Yannicke Chupin,François Ropert (eds)
François Ropert (eds) Tension, évolution, révolution e e en Europe auxxixetxxsiècles Odile Boucher-Rivalain, Yannicke Chupin, De la crise à la critique
Tension, Evolution, Revolution th th in 19 and 20 century Europe
From Crisis to Criticism
Tension, Evolution, Revolution in 19th and 20th century Europe
Tension, évolution, révolution en Europe e e aux XIX et XX siècles Tension, Evolution, Revolution th th in 19 and 20 century Europe
Odile Boucher-Rivalain, Yannicke Chupin, François Ropert (eds) Tension, évolution, révolution e e en Europe aux XIX et XX siècles De la crise à la critique Tension, Evolution, Revolution th th in 19 and 20 century Europe From Crisis to Criticism
CICC/AGORA (Civilisations et Identités Culturelles Comparées)
© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-05527-5 EAN : 9782343055275
Introduction
 Le colloque international et pluridisciplinaire dont sont issus les textes présentés ici avait pour objet d’explorer et de reconsidérer les différentes formes de crise qui ont pu caractériser les dix-neuvième et vingtième siècles européens, les réactions qu’elles ont engendrées dans les champs politique, économique, social, culturel et littéraire, les rôles qu’elles ont pu avoir sur notre monde contemporain et ce que les générations futures en ont retenu.
 Tenter d’appréhender « la crise » ou « les crises », c’est aussi mieux appréhender celles que nous vivons en ce début ème du 21 siècle afin de mieux comprendre nos problématiques par rapport à celles du passé. Alors que les progrès scientifiques, industriels et politiques se sont accompagnés d’émancipation ou d’aspirations à de plus grandes libertés, les crises économiques au cours de ces deux siècles-clés ont pu conduire à la naissance de mouvements ou courants contestataires remettant en cause le libéralisme, l’utilitarisme ou un certain matérialisme et proposant une rupture, plus ou moins radicale, avec l’ordre en place et les idéologies de la période. La critique peut se concevoir ainsi à la fois comme la remise en cause fondamentale d’un système mais aussi comme une démarche de compromis qui précisément évite l’action et se limite à la dénonciation. A l’inverse, la crise permet également de dépasser certaines difficultés puisqu’elle est source de renouveau et peut ouvrir des périodes généralement fertiles, qu’il s’agisse du champ intellectuel ou d’évolutions politiques, économiques, sociales et individuelles.
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 En tant que symptôme d’une affection médicale, la crise signale aussi, au dix-neuvième siècle, comment la science a investi les discours et les idéologies. Un processus d’exclusion peut s’opérer par sa représentation. Quels sont alors les groupes qui sont mis en scène par le discours pseudo-scientifique et comment la science est-elle utilisée ou détournée ? Quelle est également la part jouée par ces découvertes scientifiques dans les changements politiques et ème ème religieux de la fin du 19 et début du 20 siècle? La crise en tant que crise individuelle, crise de la foi, crise de l’identité, est un aspect essentiel dans la mesure où elle a des conséquences sur la vie en société.
 Les trois premiers textes de l’ouvrage reflètent les liens complexes qui unissent crise et critique dans les domaines de l’iconographie (texte de Paul Ward), de la biographie (texte de Rosemary Mitchell) et de la photographie (texte de Mathilde Bertrand). Ces trois études analysent en particulier les mécanismes de la représentation tels qu’ils sont d’abord conçus pour servir une idéologie politique ou religieuse dominante. Est mis à jour, ce faisant, le potentiel critique de ces mécanismes qui, en contexte de crise politique et sociale, peuvent concourir de façon réflexive à leur propre mise en faillite. Alors pourront-ils tour à tour servir mais aussi desservir l’idéologie dominante du moment, dégageant ainsi, au-delà des stéréotypes, le champ des représentations de sa tutelle politique, ou encore s’affranchissant de cette subordination structurale dont parle Bourdieu dansLes Règles de l’art.
 Paul Ward retrace l’évolution de l’imagerie populaire qui est communément associée, à des fins politiques notamment, auxBeefeatersla Tour de Londres. Il remonte pour cela de aux temps premiers où Guillaume le Conquérant jeta les fondations d’une monarchie anglo-normande, en faisant notamment ériger en 1078, sur la berge nord de la Tamise, une première citadelle prenant la forme d’une tour de pierres blanches, symbole de son pouvoir absolu sur la capitale et
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ème sur son royaume naissant d’outre-Manche. Dès le 12 siècle, les gardes de cette tour blanche, bastion normand des origines, autour duquel sont érigés des murs d’enceinte toujours plus imposants, jouissent d’une réputation ambiguë, voire sulfureuse. En étant associés à un haut-lieu du pouvoir monarchique, lesBeefeaters, outre les avantages en nature que leur procure cette situation privilégiée, bénéficient d’un statut social et politique de choix aux yeux des autorités. Ils représentent cependant aux yeux de la population, en temps de crise tout particulièrement, les abus d’un pouvoir monarchique qu’ils sont amenés à incarner en étant les gardes et les geôliers qui veillent, au plus près, sur les intérêts de la Couronne. Et ainsi la réputation desBeefeatersle et prestige de la Tour qu’ils sont censés protéger iront-ils se dégradant au fil des siècles, du moins jusqu’à ce que le duc de Wellington mette bon ordre en la place. C’est en 1845 qu’il établit la caserne Waterloo à l’intérieur même de la citadelle. Cet emménagement s’accompagne d’une série de réformes qui visent à rétablir le prestige des lieux et la réputation de ses gardiens, et à réaffirmer l’autorité monarchique dont la Tour doit redevenir un foyer de rayonnement symbolique. LesBeefeaters, que Wellington qualifiait encore de « rebut de l’humanité » («the scum of the earth») à son arrivée dans les lieux, sont ainsi appelés, par contiguïté symbolique avec la Tour sur laquelle ils veillent depuis plusieurs siècles, à devenir des figures iconiques d’une anglicité multiséculaire, voire les dignes représentants d’une nouvelle forme de britannicité, compte tenu notamment d’un recrutement qui s’est sensiblement élargi, parmi les Beefeaters, aux classes populaires moralement méritantes et à toutes les nations constitutives du Royaume-Uni. Paul Ward étudie ainsi, d’un point de vue historique et civilisationiste, la création d’un stéréotype national duBeefeater à l’époque victorienne. Ce stéréotype est paré d’attributs symboliques clairement reconnaissables, dont l’uniforme est un élément habilement étudié par les autorités, afin que s’y superposent visuellement les signes d’une riche histoire nationale et d’un
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