Voyageurs français en Afrique équatoriale française
295 pages
Français

Voyageurs français en Afrique équatoriale française , livre ebook

-

295 pages
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Description

Entre 1919 et 1939, l'Afrique équatoriale française devient pour les Français un lieu de séjour et elle s'ouvre au tourisme et aux grands reportages : journalistes, écrivains, touristes, colons contribuent par leurs récits à développer une certaine idée sur ces territoires et expriment différentes manières de penser et de juger la colonisation. Cette étude permet de découvrir ces témoignages écrits et l'auteur les analyse dans le but de soulever quelques aspects de la colonisation française de l'Afrique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2009
Nombre de lectures 194
EAN13 9782296238640
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INTRODUCTION.
Nous nous proposons dans cette étude d’analyser les écrits des
voyageurs d’origine et de langue française qui se sont trouvés en Afrique
EquatorialeFrançaise entre 1919 et 1939, c’est-à-dire pendantla période de
l’entre-deux-guerres.
Notre travail consiste à discerner les informations et les réflexions
concernant ces territoires que les voyageurs des années 1920 et 1930 ont
livrées à la métropole, afin de mieux comprendre comment un échantillon de
la société française del’époque percevait et jugeaitcescolonies.
Nous voulons faire connaître des textes pour la plupart très peu
connus, rappeler ou présenter des noms et, à travers eux, soulever quelques
aspects d’une question encore actuelle: la colonisation de l’Afrique. En
apparence elle est déjà amplement traitée, mais elle reste pourtant encore
troppeu étudiée.
Lecadregéographiqueettemporel.
Le choix d’un tel cadre géographique se justifie par le fait que ces
colonies africaines n’ont pas encore été l’objet d’une recherche ponctuelle en
ce qui concerne la littérature de voyage de l’entre-deux-guerres.Bien sûr, de
nombreuses études sur la littérature coloniale ou anticoloniale publiées
jusqu’à présent comprennent des récits ou des reportages concernant
l’A.E.F. des années 20 et 30 et un bon nombre de monographies sont
consacrées à l’analyse des textes les plus célèbres(comme ceux d’André
Gide, d’Albert Londres ou de Michel Leiris), mais aucun de ces ouvrages
n’aborde le thème dans son ensemble et dans sa spécificité.Notre travail sur
les voyageurs français dans l’entre-deux-guerres en Afrique Equatoriale
Française n’a pas la prétention d’être exhaustif, mais il répond à une volonté
de rassembler le plus grand nombre de voyageurs possibles et de dégager les
grandeslignes directrices de leursécritures.
La césure chronologique opérée s’explique par de différentes
raisons.
Premièrement, notre étude ne pouvait évidemment pas commencer
avant la constitution de la colonie étudiée.L’AfriqueEquatorialeFrançaise
est l’unité administrative fondée par décret du 15 janvier 1910, comprenant
les territoires du Gabon, du Moyen-Congo, de l’Oubangui-Chari et du
Tchad, appelés, jusqu’à cette date, leCongo français.Ce n’est qu’en raison
de ce décret que ce vaste territoire de 2.526.000 kilomètres carrés, incluant
différents peuples et différentes régions naturelles, devient une seule unité;
ce n’est qu’à partir de ce décret attribuant au groupe le nom d’Afrique
7Equatoriale Française que la personnalité de la colonie prend forme.
Evidemment, nous ne pouvions pas faire commencer notre étude des récits
de voyage enA.E.F. avant la date qui marque la naissance de la colonie
ellemême.
Cependant, il convient de ne pas oublier que la présence française
dans ces régions est antérieure à la création de la colonie proprement dite.Il
èmeest long le chemin qui va du XVI siècle jusqu’à l’acte de naissance
officielle de la fédération : de nombreuses missions d’exploration ont
reconnu ces régions et ont inventorié leurs ressources; de difficiles et
incertains combats ont étélivrés; de multiples accords ont été passés entre
chefferies africainesetresponsablesde mission français.
èmeLa présence française dans ces régions d’Afrique remonte au XVI
siècle, quand les premiers commerçants portugais, hollandais, anglais,
danois, allemands et français commencent à trafiquer régulièrement avec les
èmehabitants de la côte congolaise. Elle se poursuit tout au long du XVII
èmesiècle et jusqu’au début du XIX siècle, quand les échecs d’exploitation
des Indiens d’Amérique et la décimation de ceux desCaraïbes conduisent à
rechercher enAfrique noire une main d’œuvre servile pour les plantations du
NouveauMonde.
A partir de 1839, quand le lieutenant de vaisseau Bouët-Willaumez
signe un traité avec le roiDenis pour fonder,sur la rive gauche de l’Ogooué,
un établissement chargéde réprimer la traite, la présence française en
AfriqueEquatoriale devient officielle. Revenu ensuite, comme commandant
de la station navale fondée sur la rive gauche de la baie du Gabon, le
lieutenant signe le 18 mars 1843 un traité avec le roi Louis qui autorise les
Français à occuper l’emplacement. Le 18 juin de la même année, le R. P.
Bessieux, des Pères du Saint-Esprit, fonde la première mission catholique,
et, en 1849, les croiseurs français délivrent des esclaves trouvés à bord du
négrier L’Elisa et les débarquent au Fort Français, qui est alors dénommé
Libreville. Un vrai centre de ralliement est ainsi créé et la route est enfin
ouverte aux explorations de l’avenir. C’est les prémisses d’un
commandement sur les régions riveraines et celles aussi de l’intérieur.C’est
le premier pas vers l’hégémonie future. Dès lors, les positions françaises
dans la région de l’Ogooué et du Congo, précaires jusque là et chétives, se
rafferment. L’ère des grandes explorations est ouverte. Missionnaires,
militaires et commerçants s’affirment rapidement derrière les explorateurs,
èmemais jusqu’aux dernières décenniesdu XIX siècle, il n’y a pasdeplan
préétablide la conquêtefrançaise de ces régions africaines.
Après la guerre franco-allemande de 1870, la France, vaincue et
humiliée enEurope, cherche enAfrique une gloire qu’elle n’a pas eue contre
l’Allemagne et réactive ainsi dans ces régions d’Afrique sa rivalité avec les
Anglais.Ce nationalisme exaspéré ou cet impérialisme de prestige, combiné
8avec des prétendues nécessités économiques et civilisatrices, peut être
considéré comme un des motifs qui ont déclenché une véritable course aux
possessionsafricaines.
Au Congo, l’exploration de l’arrière-pays commence : en 1872,
Marche et Compiègne remontent l’Ogooué jusqu’au confluent de la
Livindo ; de 1879 à 1882, Savorgnan deBrazza remonte l’Ogooué et touche
l’Alima et laLicona, fondeFranceville, au cœur du pays, puis descend sur le
Congo et signe avec le roiMakoko un traité par lequel ce dernier cède à la
France son territoire et ses droits héréditaires de suprématie sur tous les pays
Batéké.
Pendant ce temps, en Allemagne, Bismarck prend l’initiative de
réunir àBerlin les représentants de toutes les puissances conquérantes, dans
le but de rechercher et d’établir une entente internationale sur les principes
de la liberté du commerce et de la navigation dans les bassins et les
embouchures du Congo et des formalités à observer pour que des
occupations nouvelles sur la côte d’Afrique soient considérées comme
effectives.Cette conférence aboutit à l’acte deBerlin qui porte la date du 26
février 1885: le principede l’occupation effective des côtes y est reconnu
indispensable; les droits du premier occupant sont légitimés. L’acte de
Berlin reconnaît la souveraineté de laFrance sur quelque 600.000 kilomètres
carrés de part et d’autre de l’Equateur. Par la suite, les missions
d’exploration porterontce territoire à plusde 2.500.000 kilomètrescarrés.
En avril 1886,Brazza est nomméCommissaireGénéral duGabon et
duCongo.Par décret du 30 avril 1891 l’ensemble prend le nom de«Congo
français ».De la constitution duCongo françaisjusqu’à 1908, toute une série
d’explorationsetde décretspermettent à l’A.E.F. de prendreforme.
L’idée de joindre les nouvelles possessions du Congo à l’Afrique
OccidentaleFrançaise, créée en 1895, se présente à partir de 1891.Le point
de jonction obligatoire est le Tchad.Dans cette marche vers le nord-est et le
nord-ouest, rappelons les noms de Crampel, Fourneau, Gentil, Liotard,
Marchand, Baratier. Mission après mission, en 1908 les territoires de
l’Oubangui-Chari et du Tchad se retrouvent définitivement rattachés au
Congo français et celui-ci à l’A.O.F.. Le 26 juin 1908 le commissariat
général duCongo français est

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