Histoire d amour de Sheshonq 1er
200 pages
Français

Histoire d'amour de Sheshonq 1er , livre ebook

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200 pages
Français

Description

C'est une légende tout aussi ancienne que la vieille et grande cité kabyle où elle se déroulait. Il était une fois...Sheshonq et Mira. Mira était une jeune fille orpheline, une bergère, et Sheshonq un jeune prince, au temps de ces règnes appelés le temps des lumières car construits sur le savoir et la justice. L'auteur nous livre dans ce treizième ouvrage des contes et comptines qu'il a recueillis auprès des siens.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2013
Nombre de lectures 60
EAN13 9782296537392
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Il étàit doNC UNe fois SHesHoNQ et Mirà. Mirà étàit UNe jeUNe îlle
le îls dU roi, pàrmi les rois de jàdis. De Ces règNes àppelés le temps des
Youcef Allioui
HISTOIRE D’AMOUR er DE SHESHONQ 1 Roi berbère et pharaon d’Égypte
TaMacahuţ n ucacnaq D MIRa Agellidamazi$
Contes et comptines kabyles
Timucuha – Tihğenğa
Bilingue berbère - français
HISTOIRE D’AMOUR er DE SHESHONQ 1
Roi berbère et pharaon d’Égypte
Collection ‘Présence berbère’ dirigée par Larbi Rabdi Déjà parus Youcef ALLIOUI,Un grain sur le toit. Enigmes et sagesses berbères de Kabylie, 2012. Youcef ALLIOUI,Les archs, tribus berbères de Kabylie, 2006. Youcef ALLIOUI,Énigmes et joutes oratoires de Kabylie(édition bilingue berbère-français), 2005. André BASSET,La langue berbère. Morphologie. Le verbe. Étude de thèmes, (rééd.), 2004.
Youcef Allioui
HISTOIRE D’AMOUR er DE SHESHONQ 1
Roi berbère et pharaon d’Égypte TAMACAHUŢN UCACNAQ D MIRA Agellid amaziγtamacahut ucacnaq d miraUContes et comptines kabyles TIMUCUHA – TIHĞENĞA timucuha - tihoenoAa
Bilingue berbère - français
Du même auteur Devinettes berbères, Conseil international de la langue française, sous la direction de Fernand Bentolila, Groupe d’études et de recherche s berbères de Paris V – Sorbonne, 1ͻͺ͹. Timsal -Enigmes berbères de Kabylie, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 1ͻͻͲ. Contes kabyles – Contes du cycle de l’ogre - Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, ʹͲͲ1. Contes kabyles – Contes du cycle de l’ogre - Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, ʹͲͲ1. Contes du cycle de l’ogre - Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, ʹͲͲ͵. Enigmes et joutes oratoires de Kabylie –Timsaraq – Timsal - Izlanbilingue berbère-français, L’Harmattan, ʹͲͲͷ. Les Archs,tribus berbères de Kabylie –Histoire, résistance, culture et démocratie, L’Harmattan, ʹͲͲ͸. L’ogresse et l’abeille – Contes kabyles -Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, ʹͲͲ͹. La sagesse des oiseaux – Timsifag -Contes kabyles– Timucuha,bilingue berbère-français, L’Harmattan, ʹͲͲͺ. L’oiseau de l’orage – Afrux Ubandu– Timsifag -Contes kabyles – Timucuha,bilingue berbère-français, L’Harmattan, ʹͲͲͺ. Sagesses de l’olivier – Timucuha n tzemmurt – Contes kabyles – Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, ʹͲͲͻ. Les chasseurs de lumière – Iseggaden n tafat– Contes et mythes kabyles Timucuha d yizran, bilingue berbère-français, L’Harmattan, ʹͲ1Ͳ.Un grain sur le toit – Aâqqa af ssqef– Enigmes et sagesses berbères de Kabylie, bilingue berbère-français, L’Harmattan, ʹͲ1ʹ. er Illustration de couverture : Buste de Sheshonq 1 sur fond de la montagne des Babors - Lieu-dit « La fontaine des Imazighen » (Tala Imazighen), (Photo et montage d’Améziane Gaya Allioui). . © L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : ͻ͹ͺ-ʹ-͵Ͷ͵-ͲͲʹ1͵-ʹ EAN : ͻ͹ͺʹ͵Ͷ͵ͲͲʹ1͵ʹ
A la mémoire d’une femme extraordinaire, mon arrière-grand-mère Awicha des Ijâad Ibouziden. Nous lui devons beaucoup de dictons et de récits et notamment celui de « Sheshonq et Mira » (Ouchachnaq et Mira)si plein d’amour et d’espoir. Après avoirnarré le conte et donné la comptine (« à visée historique ») qui parle aussi du hérosdont le nom est écourté, il ne s’agit plus d’Ouchachnaqmais d’Ouchnaq seulement. L’essentiel est que Yemma Awicha ait pu expliquer à sa petite fille Tawes, ma mère, qu’il s’agissait du même personnage.Ma mère disait que sa grand-mère récitait une formule spéciale quand elle terminait le conte, comme pour revenir à la vie réelle où l’ogresse magnanime et maternelle n’existait pas. Si elle avait vraiment existé, elle lui aurait ramené son grand amour. Son jeune mari, « Son Yidir-lion » comme elle l’appelait, fut tué à l’âge de 20 ans par les Français dans «la bataille des collines » sur les hauteurs de la vallée de la Soummam,aux Awzellaguen, lors de l’insurrection kabyle de 1871. Sa formule préférée : «Ce qu’il faut à un pays pour vivre heureux, c’est la liberté de la femme qui porte le socle des meules du moulin qu’est ce monde.»(Is ilaqen i tmurt yeb$an lehcaca, d llwi n tmeîîut ireffden lfuôca n ddunnit).
AVANT-PROPOS OU PREAMBULE HISTORIQUE « La dénomination de Berbérie reste la meilleure, cars’il existe des Berbères hors de ses limites, sa population est 1 presque exclusivement formée de Berbères
er Sheshonq1 dans la littérature orale kabyle «Les Libyensvont jouer dans l’histoire de l’Egypte un rôle capital. Ramsès III doit en fin de compte, vers 1189, les installer par «dizaines de mille » dans le Delta… A lafaveur de l’anarchie qui suivit, un chef deLibyens établit sa domination sur Hiérakléopolis, en Moyenne-Egypte. Son er septième descendant, Sheshonq 1 , conquit le Delta, e partagea le sol entre les Libyens et fonda la XXII dynastie 2 (950) .»Mon étonnement futgrand quandje découvris que le nom 3 de Sheshonq (ou Shoshenq)n’était autrequ’Ouchachnaq, héros d’une histoire kabyle. Ce nom résonnait depuis longtemps déjà à mes oreilles dans sa forme berbérisée « Ouchachnaq »(Ucacnaq), à travers une légende fort ancienne que ma mère tenait de sa chère grand-mère Awicha, « Sheshonq et Mira ». Ma stupéfactionn’allait pas s’arrêter là. Elle fut encore plus grande quand je finis par réaliserqu’il était égalementquestion de cepersonnage dans une comptine,La Comptine de Sheshonq. Mon arrière-grand-mère était donc une historienne qui s’ignorait!Je n’ai pasfait tout de suite la relation entre Ouchachnaq et Ouchnaq, forme écourtée du mêmeprénom, Sheshonq. En fait, conte et comptine désignent le même personnage,roi amazigh, l’un
1  C.- A. Julien,Histoire de l’Afrique du Nord, Tunisie, Algérie, Maroc, des origines à la conquête arabe (647 apr. J.-C.), Payot, 1975, p. 54. 2  C.- A. Julien,Histoire de l’Afrique du Nord –origines à 1830 Des , Grande Bibliothèque Payot, 1994, p. 63. 3 Aussi, pour des raisons de cohérence, j’utiliserai dans le texte français le nom de Sheshonq. Son équivalent berbère « Ouchachnaq » sera uniquement employé dans le texte kabyle. 7
er er des bâtisseurs des pyramides : Sheshonq 1 . Sheshonq 1 est e le roi amazigh, Libyen Machaouach fondateur de la XXII dynastiepharaonique. Il est appelé Sesonchôsispar 4 Manéthon qui lui compte vingt et un ans de règne de 945-5 924 avant notre ère. Il serait le Sesaqou Shishak de la Bible . er L’histoire deSheshonq 1m’avait subjugué autant que le 6 conte et la comptine de mon arrière-g! Jerand-mère Awicha découvrais encore que l’histoire de mes ancêtres est véhiculée par les anciens Kabyles et notamment par nos grands-mères qui racontent ces récits si riches et si divers, ces mythes si chers à Jean Amrouche ; mythesqui les font encore pleurer à chaudes larmes, notamment pendant la fête 7 religieuse berbère, fête des Lumières deYennayer. «C’est ainsi que l’on connaît des ancêtres du fondateur de la dynastie, confirmant que ces derniers gravitaient déjà à des postes à responsabilités importantes dès la fin de la dynastie précédente. Ils cumulaient des charges religieuses et militaires, héritant de père en fils de titres prestigieux à la cour tels que père divin et spécifiques à leur ethnie comme celui de grand chef des Mâ (sans doute la contraction de Mâchaouach). Enfin cette généalogie relie directement la lignée aux tribus berbères de Libye, le premier ancêtre cité 8 étant simplement désigné comme le Libyen Bouyouwawa .» Plusieurs historiens et chercheurs, notamment Gabriel Camps et Jean Servier, ont souvent mis en avant dans leurs
4 e  Prêtre égyptien, Manéthon de Sebennytos(notre èreIII avant ) a écrit uneHistoire de l’Egyptegrec à la demande deen trente volumes en er Ptolémée 1 Sôter. 5 Pour en savoir plus, voir résumé sur Wikipédia. 6 J’ai mis plusieurs annéesà comprendre que la comptine parlait aussi de er Sheshonq 1 . Il y estquestion d’un certain Ouchnaq et non pas d’Ouchachnaq. C’étaitma mèrequi m’éclaira: « Tu ne vois donc pas que lajeune filleporte le mêmeprénom : Mira !? » 7 e La fondation de la XXII dynastie serait lepoint de départ du calendrier berbère, dont lepremierjour du mois de janvier(Yennayer)est célébré par les Imazighen en Afrique du Nord. 8  Nicolas Grimal,Histoire de l’Egypte ancienne, Fayard, 1988, p. 23. 8
écrits que la pensée kabyle est une survivance de la pensée amazighe. C’est également le point de vue constant et circonspect de quelques écrivains kabyles. Mais on aurait aimé que ce point de vue aille plus loin, en fouillant dans la pensée mythique des anciens Kabyles, seule pensée libératrice par le sens et la protestation qu’elle oppose au 9 non-sens et au mépris qui entourent le peuple amazigh.C’est ce côté caché de la pensée kabyle que je me suis toujours efforcé de mettre en avant dans mes écrits sur la littérature orale kabyleet notamment dans ceux qui portent sur l’histoire des Imazighen. La littérature orale kabyle a gardé les traces mnésiques des oppressions, des révoltes, des outrages et des tragédies vécus par les Berbères. Ces traces ne sont pas seulement de la simple subsomption, une sorte d’intuition tribale, comme d’aucuns l’ont écrit ici etmais aulà ; contraire, une démarcheque l’on peut qualifier d’universelle, à travers laquelle les Anciens voulaient expliciter le monde berbère dans leur langue, en prenant soin de distinguer tyrannies et oppressions combattuesà travers l’espace et le temps. Cette littérature orale kabyle a aussi conservé les repères de cette histoire pleine d’exploration, de création et d’illumination que les historiens étrangers ont pour habitude d’attribuer seulement aux peuples occidentaux et au monde dit « arabe ».L’historien Mouloud Gaïd disait que ce que l’on considère assez souvent comme des réalisations romaines ou étrangères n’étaient enfait que l’œuvre des 10 autochtones, c’est-à-dire des Berbères ! Cette vision historico-ethnocentrique n’est pas gênante comparée à toutes les arguties, les chicanes et les offenses qui pullulent ici et là contre les Imazighen. Je comprends alors pourquoi mon père disait : « Le fait de raconter une histoire kabylen’est pasun acte anodin. Si notre
9  «La pensée mythique édifie des ensembles structurés au moyen d’un ensemble structuré qui est le langageet d’un discours social ancien » (C. Lévi-Strauss,La Pensée sauvage, Plon, 1962, p. 36). 10 Les Berbères dansl’histoire, Imprimerie Merkouche, Alger. 9
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