Laïka · Kodos
552 pages
Français

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Laïka · Kodos , livre ebook

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Description

Laïka
Quelques mois ont passé depuis le bombardement de la Colonie. Personne n’a de nouvelles de Lanz et de Kodos. Alors que les Tharisiens érigent des murailles autour de leur bastion, ceux qui restent dans la ville avec les Humains subissent la tension qui n’en finit plus de grimper.
À l’hôpital, Seki s’affaire au chevet de Laïka. Gravement malade, celle-ci tente de la préparer aux épreuves qui se profilent à l’horizon.
Myr, quant à elle, tente de faire comprendre à sa soeur que ses allégeances vont à sa famille, mais elle doit d’abord se convaincre elle-même.
Tandis que la rumeur de la guerre gronde au loin, sur Averia, toutes les forces en présence manoeuvrent pour tirer profit de la situation. Seki et Myr, plus déterminées que jamais, feront tout en leur pouvoir pour contrecarrer les plans de leurs nombreux adversaires…
Kodos
«Trouvez Kodos…»
Annika fouille les villages du désert à la recherche de Kodos. L’Humain serait le récipiendaire des dernières instructions secrètes de Kavel Assalia, défunt héritier du trône tharisien, et elle se rend compte rapidement qu’elle n’est pas la seule à le traquer.
Quand elle le trouve enfin, Annika doit déployer d’impossibles efforts pour gagner sa confiance. Sa coopération, paraît-il, suffirait à influencer le cours de la guerre qui fait rage juste au-dessus de leurs têtes entre les Humains, l’Armada et les partisans de l’ancienne monarchie…
Lorsque Kodos pose ses conditions à Annika, il est clair qu’il a un plan.
Reste à savoir à qui il profitera…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 avril 2018
Nombre de lectures 10
EAN13 9782897869786
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2014 Patrice Cazeault
Copyright © 2014 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision linguistique : Daniel Picard
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Katherine Lacombe
Conception de la couverture : Matthieu Fortin
Photo de l’auteur : © Patrick Lemay
Image de la couverture : © Gettyimage
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89786-976-2
ISBN PDF numérique 978-2-89786-977-9
ISBN ePub 978-2-89786-978-6
Première impression : 2014
Dépôt légal : 2014
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
Téléphone : 450-929-0296
Télécopieur : 450-929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion
Canada : Éditions AdA Inc.
France : D.G. Diffusion
Z.I. des Bogues
31750 Escalquens — France
Téléphone : 05.61.00.09.99
Suisse : Transat — 23.42.77.40
Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Imprimé au Canada


Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.


Conversion au format ePub par:

www.laburbain.com

Laïka
À Maman,
qui est à l’origine de cette passion pour les mots.
Première partie
Je dénouai pour une millième fois le foulard autour de mon poignet. La friction du tissu laissait une marque, une légère éraflure sur ma peau qui s’accentuait lorsque je serrais le poing, révélant de longues veines bleues qui remontaient vers ma main humide. Je me forçai à poser le morceau d’étoffe sur mes genoux et, laissant échapper un soupir, je tournai la tête vers la grande fenêtre, sur ma gauche, ouverte sur le ciel gris.
La nuque crispée, rentrée entre mes épaules, je surveillais les nuages. C’était ridicule. Guetter le ciel ne m’avançait à rien. Si les croiseurs de l’Armada revenaient en orbite, ce n’était pas la couverture nuageuse qui m’empêcherait de les repérer. À tout moment, je craignais d’apercevoir de puissants rayons la percer, crever le ciel et s’abattre sur nous, comme j’avais observé la place centrale être pulvérisée sous mes yeux, il y avait quelques semaines à peine.
Comme les tirs qui avaient fauché Seki, qui l’avaient presque arrachée à la vie.
La pièce était chaude, à demi plongée dans la pénombre, mais la paroi de verre laissait filtrer un filet d’air glacé. De temps à autre, j’entrouvrais la fenêtre. La chaleur m’étouffait. De l’index, j’agitai quelques mèches sur mon front avant de changer de position sur ma chaise, ramenant un genou contre ma poitrine.
Sans que je m’en rende compte, le foulard avait retrouvé ma main et, déjà, s’enroulait autour de mon poignet. En étirant le cou, je tendis l’oreille.
La voix de Seki me parvenait depuis la porte entrebâillée. Je ne distinguais pas les mots, mais je devinais la teneur de ses propos. Elle parlait vite. Ses syllabes se faisaient tranchantes, effilées, impatientes. Elle découpait ses phr ases comme si elle souhaitait blesser son interlocuteur. Celui-ci, lorsque Seki exigeait une explication, lui répondait toujours sur le même ton, lui répétait toujours la même chose avec, à son tour, une pointe d’impatience dans le timbre.
Depuis la porte entrouverte, je ne discernais qu’une blouse blanche, immaculée. J’imaginais Seki qui se tenait devant, bien droite, figée et furieuse, l’air de dire : « Je ne bougerai pas d’ici tant que vous n’aurez pas répondu à toutes mes questions, tant que vous ne m’aurez pas persuadée que vous avez tout tenté, tout fait en votre pouvoir. » Et encore, elle ne libérerait le médecin qu’après que celui-ci lui aurait détaillé avec précision ce qu’il comptait mettre en œuvre le lendemain.
Avec lenteur, je dépliai les jambes et me levai. Le caoutchouc de mes bottes mordait le plancher et crissait sur les dalles ; aussi, je me forçai à marcher délicatement. Sur le bout des orteils, j’allai jusqu’au lit où Laïka gisait, allongée négligemment sur le côté. Ses joues étaient rouges, mais le reste de ses traits s’étiraient, blêmes et vides. Je passai une main sur son front, la laissai glisser dans ses cheveux fins et trouvai une nuque humide de sueur. Je repliai un peu ses couvertures, lui dégageant le cou et la poitrine. Éveillée, Laïka frissonnait, mais, une fois engloutie dans le sommeil, celle-ci bouillait.
Comme si elle vivait plus dans les abîmes de ses rêves que parmi nous.
Je jetai un coup d’œil peu savant aux sacs de liquides qui pendaient au-dessus de son lit. On m’avait montré lesquels surveiller. Pour le moment, tous les fluides qui s’égouttaient dans les veines de Laïka me semblaient à un niveau satisfaisant.
Baissant à nouveau les yeux sur Laïka, je réprimai une grimace.
— Dire que ta cure se trouve à des milliards de kilomètres…, chuchotai-je. Quelque part entre les étoiles.
Il me fallait être prudente avec ce genre de pensées. Exprimer ma colère devant Seki m’était impossible. Ou plutôt, elle me l’avait formellement interdit. Si je devais partager ces réflexions avec elle, je crois que sa rage à elle engloutirait la mienne, qu’elle me balaierait sur-le-champ, m’éparpillerait au vent ou me désintégrerait sur place.
Je caressai encore le visage de Laïka, brûlant sous mes doigts, et déposai un baiser sur son front. En me relevant, je détachai une dernière fois le foulard autour de mon poignet et pris bien soin de l’enfoncer dans la plus profonde poche de ma veste. De l’autre côté du mur, Seki poursuivait son interrogatoire, son ton toujours aussi tranchant. J’entrouvris la porte et je m’efforçai de me glisser derrière le médecin. Celui-ci, qui me dépassait d’au moins deux bonnes têtes, s’écarta lorsqu’il perçut ma présence, interrompant sa réponse.
— Oh, bonjour, Myr.
— Bonjour, docteur, le saluai-je, timide.
Il m’observa encore un moment avant de reprendre sa conversation avec ma sœur qui, elle, me jetait un regard agacé.
— Comme je t’expliquais, Seki, je ne peux poursuivre le traitement tant que Laïka n’aura pas récupéré ses forces. La violence de la médication, si nous continuons à lui administrer des doses plus puissantes, risque de la plonger dans un coma duquel nous n’arriverons plus à l’arracher.
Le médecin, un homme dans la cinquantaine avancée, s’occupait de Laïka depuis que mon père l’avait amenée à l’hôpital, tout juste après l’attaque de la Colonie. Depuis toutes ces semaines, il n’avait encore jamais perdu patience avec Seki. Il se contentait de la considérer, de lui expliquer la situation du mieux qu’il pouvait. Ses grands yeux verts me calmaient instinctivement, comme ceux d’un félin tranquille, mais ne semblaient pas avoir le même effet chez ma sœur. À la place du Dr Okura, je lui aurais interdit l’accès à l’étage il y a longtemps…
— Son état ne s’améliore pas, tonna-t-elle. C’est la deuxième fois que vous suspendez le traitement, prétextant que son corps n’absorbe plus le choc, mais elle nous revient chaque fois plus faible.
— C’est exact.
Seki mordit ses lèvres et parla lentement. Elle s’obligeait vraisemblablement à baisser le ton de plusieurs crans avant d’exprimer sa pensée.
— Vous comptez répéter ce cycle combien de fois encore ?
— Il s’agit d’une chimie fragile, Seki. Il m’est impossible de prévoir comment le corps de Laïka réagira. À défaut d’une greffe, la seule option qui nous…
Zut ! pensai-je. Le mot qu’il ne faut pas prononcer. Aussitôt, Seki leva la main, interrompant le médecin. D’un mouvement sec, elle tourna la tête vers moi.
— Quoi ? fit-elle d’une voix contenue à peine au- dessous du hurlement.
— Pardon ? Je n’ai rien dit.
Machinalement, je rentrai les épaules.
— Je sais ! Mais tu restes plantée là à ne rien faire. Qu’est-ce que tu veux, Myr ?
Je sentais sur moi le regard compatissant du docteur alors que je déglutissais avec peine. Au fond de ma poche, je serrai le foulard rouge de toutes mes forces.
— J’allais chercher des sandwichs. Je voulais savoir si tu désirais quelque chose.
Seki cligna des yeux quelques fois. On aurait dit que je venais de m’adresser à elle dans une langue étrangère. Presque d’exaspération, elle me chassa du poignet.
— Oui, comme tu veux.
— Je vous en ramène un ? demandai-je au médecin.
— Non, merci. Tu es gentille.
Je m’éloignai, traversai le corridor, silencieux en ce début d’après-midi, et me réfugiai dans l’ascenseur. J’appuyai sur le bouton du rez-de-chaussée avant de m’échouer sur la cloison de tissu tout au fond de la cage.
C’était toujours la même chose. Lorsque Seki m’avait cueillie dans la clairière, après que j’eus chuté du vaisseau qui m’amenait à l’autre bout de la galaxie, nous avions pleuré toutes les larmes de nos corps. Ensemble. Comme deux sœurs bousculées, pressées l’une contre l’autre, déchirées, tiraillées dans tous les sens, mais réunies…
Jusqu’à ce que, dans la pénombre de la chambre d’hôpital, immobile autour du lit de Laïka, Seki se rappelle que j’avais condamné sa seule amie, que j’avais expédié son unique chance de survie vers les étoiles lointaines. Et que, du même coup, j’avais chassé Lanz d’Averia.
Je me souvenais encore du regard qu’elle avait alors posé sur moi. Assise aux côtés de Laïka, les doigts emmêlés d ans ses cheveux blonds, elle avait relevé la tête vers moi, les yeux humides de rage.
— Peux-tu me laisser seule un moment ?
Perdue dans mes propres pensées, hypnotisée par les graphiques qu’affichaient les moniteurs au-dessus du lit, j’avais été prise au dépourvu. Maladroitement, je lui avais demandé de répéter.
— Dégage…, avait-elle déclaré, la voix rauque.
Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent dans un chuintement, et je quittai la cage alors q

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