La littérature camerounaise d expression française
268 pages
Français

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La littérature camerounaise d'expression française , livre ebook

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Description

Les écrivains camerounais de langue française viennent de remporter, pendant trois années successives (2014, 2015, 2016), le Grand prix littéraire de l'Afrique noire décerné par l'Association des écrivains de langue française (ADELF). En voyant ces trophées s'accumuler, on réalise qu'il est bien possible de parler d'un nouvel âge d'or de la littérature camerounaise. Celui-ci, qui survient près de trente ans après la belle époque de Mongo Beti, Ferdinand Oyono, Guillaume Oyono Mbia et d'autres, mérite l'attention de la critique pour que celle-ci puisse dévoiler son contexte d'émergence, ses propriétés thématiques et ses codes esthétiques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 novembre 2018
Nombre de lectures 35
EAN13 9782336856582
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Culture africaine


CULTURE AFRICAINE
Cette collection regroupe des monographies et travaux d’études divers sur la vie culturelle en Afrique. Organisée par thèmes, elle concerne l’ensemble du continent africain du nord au sud.
Déjà parus
Moussa Coulibaly, Vers une théorie de l’héroïsme féminin dans le roman africain francophone , 2018.
Abdirachid Doāni, ‘Elmi Bodheri. L’amour absolu d’un poète , 2017.
Paul N’Da, Alliances à plaisanterie, proverbes et contes en Afrique de la tradition. Pour une société d’entraide, de solidarité et de justice , 2017.
Diakaridia Koné et Aboudou N’golo Soro, De l’altérité poétique du vivre ensemble dans la littérature africaine , 2017.
Bidy Cyprien Bodo, La question du picaresque dans la littérature africaine , Théories et pratiques , 2016
Ahmad Taboye, Panorama critique de la littérature tchadienne en langue française , 2016.
Kadar Ali Diraneh, Regards croisés entre colonisateurs et colonisés. Français et Djiboutiens dans la littérature , 2016.
Liss Kihindou, Négritude et Fleuvitude, Et autres observations littéraires , 2016.
Gabriel Danzi et Maryvonne Palessonga, Makombo Bamboté et le royaume centrafricain de Banga-Sù-ulè. Histoire ou complexe généalogique ?, 2016.
Massoumou Omer (dir), Questions de littérature et de langue française , 2015
Noêl Bertrand Boundzanga et Achille-Fortuné Manfoumbi-Mvé (dir.), Controverse et signification. Mélanges offerts à Fortunat Obiang Essono , 2015.
Dieudonné Mukundila Kembo, Le pagne africain et sa symbolique , 2015.
Titre


Sous la direction de Richard Laurent Omgba et Désiré Atangana Kouna



La littérature camerounaise d’expression française


Des années de braise aux années d’espérance


Actes des journées d’étude de la littérature camerounaise organisées par l’Atelier de Critique et de Créativité Littéraires (ACCL) de l’université de Yaoundé I
Copyright


Des mêmes auteurs chez L’Harmattan
Richard Laurent OMGBA
La littérature anticolonialiste en France de 1914 à 1960. Formes d’expression et fondements théoriques , 2004.
Images et représentations de l’Afrique dans les littératures coloniales et post-coloniales , 2008.
Utopies littéraires et création d’un monde nouveau (en codirection avec Désiré ATANGANA KOUNA) , 2012.
Aimé Césaire et le monde noir (en codirection avec André NTONFO) , 2012.
Culture et émergence d’une nation. Pour une approche humaniste du développement au Cameroun , 2016.
Désiré ATANGANA KOUNA
La Symbolique de l’immigré dans le roman francophone contemporain , 2010.
Utopies littéraires et création d’un monde nouveau (en codirection avec Richard Laurent OMGBA) , 2012.






© L’HARMATTAN, 2018 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr/
EAN Epub : 978-2-336-85658-2
INTRODUCTION GÉNÉRALE LE NOUVEL ÂGE D’OR DE LA LITTÉRATURE CAMEROUNAISE D’EXPRESSION FRANÇAISE


Richard Laurent OMGBA Université de Yaoundé I
Introduction
Les écrivains camerounais de langue française viennent de réaliser un grand exploit : celui de remporter, pendant trois années successives (2014, 2015, 2016), le Grand prix littéraire de l’Afrique noire1 1 décerné par l’Association des écrivains de langue française (ADELF). Cette prouesse constitue, dans notre histoire littéraire, un record inédit, bien que certains de nos grands classiques aient, par le passé mais de manière sporadique, gagné quelques prix.
Quand on ajoute à cela le fait que, pour la seule année 2013, deux jeunes écrivains (Mutt-Long, Ceux qui sortent la nuit ; Léonora Miano, La Saison de l’ombre ) de notre pays ont obtenu respectivement le Prix Ahmadou Kourouma, qui est décerné chaque année au meilleur roman francophone au salon du livre de Genève, et le prix Femina, on comprend que le phénomène est d’une ampleur importante. On pourrait couronner le tout en mentionnant l’événement littéraire mondial qu’a constitué la parution du roman d’Imbolo Mbué ( Voici venir les rêveurs , 2016), pré-acheté par l’éditeur Random House à un million de dollars ; un autre prix Ahmadou Kourouma obtenu en 2017 par le jeune écrivain Max Lobé ( Confidences ) ; le prix théâtre-RFI remporté par Edouard Elvis Bvouma ( La poupée barbue , 2017) et le prix Alain Decaux ravi par Jeanne Liliane Mani Mendouga ( Lettres ) en janvier 2018 2 .
En accumulant tous ces trophées, on réalise qu’il est bien possible de parler d’un nouvel âge d’or de la littérature camerounaise 3 . Cet âge d’or, qui survient près de trente ans après la belle époque de Mongo Beti, Ferdinand Oyono, Guillaume Oyono Mbia, et d’autres, mérite l’attention de la critique pour que celle-ci puisse dévoiler son contexte d’émergence, ses propriétés thématiques et ses codes esthétiques.
Le contexte d’émergence
Sur quinze Grands prix littéraires de l’Afrique noire obtenus par des Camerounais de 1961 à 2016, neuf ont été gagnés entre 1989 et 2016. Il est donc possible de parler de cette période (1989-2017) comme de celle de la revitalisation et du rayonnement international de la littérature camerounaise, d’autant plus qu’elle est marquée par d’autres prix plus prestigieux que le Grand prix littéraire de l’Afrique noire qui nous sert de référence. Il s’agit spécifiquement du Grand prix du roman de l’Académie française gagné par Calixthe Beyala pour Les Honneurs perdus en 1996, du Prix Goncourt des Lycées obtenu en 2006 par Léonora Miano pour son roman Contours du jour qui vient .
On peut donc postuler que l’année 1989 constitue le point de déclenchement de la nouvelle vague littéraire camerounaise avec la publication du roman Demain est encore loin de Victor Bouadjio. Ce roman, tout comme ceux qui suivront, est écrit dans un contexte politique particulièrement bouillant, celui du vent de l’Est et de la Perestroïka en Russie ; autant d’événements qui ont provoqué en Afrique, et singulièrement au Cameroun, des mouvements sociaux et politiques d’une très grande ampleur.
Cette période, particulièrement bouillante, a été qualifiée par certains observateurs d’années de braises 4 , tant la pression sociale fut forte. De toute évidence, le Cameroun n’avait pas connu pareil bouillonnement politique et social depuis la fin du combat pour les indépendances (1947-1958). Le brasier, qui s’est manifesté par des opérations de villes mortes, de désobéissance civile et de règlements de comptes, a fortement ébranlé le pouvoir et instauré une tradition de contestation de l’ordre établi, de profanation des valeurs jusque-là sacrées et évidemment de remise en question des canons culturels, esthétiques et littéraires hérités du passé. Il en a résulté une vague littéraire dont nous apprécions aujourd’hui les fruits.
La nouvelle littérature, qui émergea de ce contexte, fut radicalement différente de celle des pères fondateurs que sont Mongo Beti, Ferdinand Oyono, Guillaume Oyono Mbia, Francis Bebey, Jean Ikéllé-Matiba. Elle est le fait d’auteurs nés pour la plupart après les indépendances et qui n’ont pas connu véritablement le système colonial. En revanche, elle s’inspire d’un contexte social bouillonnant, marqué du sceau de la mondialisation, du multipartisme, de l’ouverture démocratique et est portée par une bande d’insoumis qui, bien souvent, écrivent hors de leur pays et jouissent de ce fait d’une liberté de ton et d’action que ne peuvent se permettre ceux qui écrivent à partir du terroir.
Ces écrivains vivent également dans un monde nouveau, poreux à tous les vents et à tous les souffles. Ils ne sont plus sensibles aux frontières littéraires et ni ne révèlent des « identités meurtrières » (Maalouf 1998) du fait des multiples influences qu’ils ont subies dans leurs parcours. Ce sont beaucoup plus des écrivains du monde selon la catégorisation établie dans le manifeste Pour une littérature-monde publié en 2007 par Michel Le Bris et Jean Rouaud, d’où les nouvelles thématiques qu’ils abordent et qui sont parfois fort éloignées des préoccupations purement nationales.
Le renouvellement thématique.
Le

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