La nouvelle George Sand
90 pages
Français

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La nouvelle George Sand , livre ebook

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Description

Avec plus de six cents candidates issues de toutes les composantes de la francophonie - et d'ailleurs -, la Nouvelle George Sand s'est solidement ancrée dans le paysage des concours littéraire français. Grâce à leur talent - dont nous sommes fiers de laisser entrevoir l'étendue dans ces pages -, les participantes ont ainsi largement contribué à la renommée du concours.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 19
EAN13 9782296697645
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La nouvelle George Sand
Espaces Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet


Dernières parutions

MD. SHELTON, La révolution imaginée. Haïti et les autres , 2011 .
Mireille NICOLAS, Henri Bosco, Le Mas Théotime , 2011.
Nathalie DE COURSON, Nathalie Sarraute, la Peau de maman , 2010.
René AGOSTINI, Théâtre poétique et/ou politique ? , 2010.
Joëlle BONNIN-PONNIER, Les Goncourt à table , 2010.
Christine LARA, Pour une réflexion xommuno-culturelle de la lecture , 2010.
Bernard POCHE, Une culture autre, La littérature à Lyon, 1890-1914 , 2010.
Lalie SEGOND, De la déficience : représentations, imaginaire, perceptions du handicap dans la littérature contemporaine , 2010 ;
Claude FRIOUX, Le Chantier russe. Littérature, société et politique. Tome 1 : écrits 1957-1968 , 2010
Céline GITON, Littératures d’ailleurs. Histoire et actualité des littératures étrangères en France , 2010.
Hassan WAHBI, La beauté de l’absent , 2010.
Claude HERZFELD, Paul Nizan, écrivain en liberté surveillée , 2010 .
Charles WEINSTEIN (textes réunis par), Récits et nouvelles du Grand Nord , 2010.
Paul TIRAND, Edmond Combes. L’Abyssinien. 1812-1848. La passion de l’Orient , 2010.
Paule PLOUVIER, Pierre Torreilles Poète, Entre splendeur hellénique et méditation hébraïque du souffle , 2010.
Tommaso MELDOLESI, Sur les rails. La littérature de voyage de la réalité aux profondeurs de l’âme , 2010.
Cynthia HAHN (coordonné par), Ezza Agha Malak. À la croisée des regards , 2010.
La nouvelle George Sand


Concours littéraire de Déols en Berry


3 e recueil


Recueil des nouvelles lauréates
et autres textes remarqués
lors des quatrième et cinquième éditions


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-11678-8
EAN : 9782296116788
Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Avant-propos
Ecrire l’avant-propos des premiers recueils de la Nouvelle George Sand fut un exercice difficile : il fallait présenter la naissance du concours dans le cadre de l’hommage national à George Sand, dans le contexte de la remise en cause des droits des femmes dans de nombreux pays, tout en rappelant l’attachement des fondateurs à la langue française, indissociable des valeurs de respect, d’égalité, de liberté…
Bientôt, il convint de souligner que le concours, qui ambitionnait d’offrir un jour une tribune à une « parole confisquée », s’enorgueillissait de recevoir des textes en provenance du monde entier…
Ainsi évoluent les préfaces ! Aujourd’hui, plus besoin de s’appesantir sur tel ou tel motif de satisfaction, ni de rappeler le rôle déterminant joué dès l’origine par la mairie de Déols, l’Harmattan, PGA Electronic et quelques autres… Inutile aussi d’évoquer les difficultés surmontées ou la mise en place d’une nouvelle structure d’organisation du concours, efficacement présidée par Marie-José Bélanger : en fait, les concurrentes sont devenues les meilleures ambassadrices du concours… Que la plus grande place leur soit donc laissée, avec les félicitations qu’elles méritent !
Fabrice Bonardi
Auteur - Co-fondateur du concours
Édition 2008





Sur le thème


Une journée particulière
Tania Shebabo
Lauréate 2008

Née en 1967 à Carthage, je grandis à Marseille avant de "monter" à Paris poursuivre mes études. Diplômée de Sciences Pô et d’un dulco de langues et civilisations africaines, je travaille comme journaliste free lance pour l’agence de presse de Radio France Internationale et plusieurs publications spécialisées. Pendant ces quelques années, je voyage beaucoup en Chine et en Afrique de l’ouest d’où je ramène des kilomètres de tissus que j’accumule chez moi. Je décide alors de me former au modélisme au GRETA de la mode de Paris. Depuis une dizaine d’années je suis Chef costumière pour le cinéma en particulier, et créatrice de mode. Cependant, l’écriture reste pour moi l’objectif le plus ambitieux, le lieu le plus riche de tous les tissages possibles, le plus personnel et créatif aussi. J’écris des textes courts et des nouvelles. En 2008, j’ai également remporté le prix Gaston Welter pour ma nouvelle " Fidélité ".
Un autre jour
Son pied enflé et bleui a une drôle d’allure sous cet angle. Il émerge du drap blanc comme un arbre qui aurait survécu à un horrible ouragan. Chaque orteil essaie de tendre vers une direction, en quête de chaleur ou de lumière salvatrices. Le petit orteil se détache du tronc commun et se dresse, tordu, verdâtre, à la recherche de quelque chose qui le sauvât du désordre ambiant. L’ongle en est racorni, comme roulé en boule et contracté sur lui-même, noir et jaune, sur une peau sanguinolente et renflée.
A côté d’elle fume une tasse de café noir. Elle lève les yeux. Droit devant, le rectangle vitré ouvre sur une façade de lumière changeante, – le vent souffle toujours sur l’île, tantôt très fort pour un grand ménage, tantôt en une brise caressante et bienfaisante. Une mouette se laisse dériver au gré du vent, bas, très bas, énorme et menaçante avec ses cris de femme outragée.
Devant ses yeux, sur la façade montagneuse qui forme son horizon de ce point de vue, les gris, les ocres et les marrons changent, laissant percer quelques mystères de la topographie des lieux. Parfois, sur la crête, un point lumineux se déplace, comme une luciole téléguidée : une voiture traverse l’île d’en face par les montagnes, avec à son bord, des touristes allemands roses à la peau rebondie, les yeux un peu bêtes, les enfants fatigués endormis à l’arrière, la femme, son guide coincé entre des cuisses non épilées et blanches à l’intérieur, une carte de la région ouverte pas loin, et le mari, ventre en avant, heureux et fier des vacances qu’il offre à sa jolie petite famille.
Elle pointe son index vers la luciole et la coince avec son pouce. Elle connaît par cœur cette histoire, leur histoire, les deux ados -un garçon, une fille- qui n’essaient même pas de donner le change à la bonne humeur parentale. Pour eux, ce sont peut être enfin les dernières vacances en famille, portable incrusté dans la main pour d’incompréhensibles SMS codés selon un alphabet improbable, I Pod rivé aux oreilles pour oublier les phrases usées qui envahissent la voiture, des questions qui n’attendent plus de réponses. La mère ferme les yeux de temps en temps, discrètement, et plane au gré de quelques souvenirs encore tièdes : sa nuque, son parfum, ses caresses, sa tenue grise et rouge de réparateur de machines à laver… Le père avale les kilomètres en sifflotant, il a enfin écarté son associé de l’affaire, il est seul aux manettes, ça lui donne un sentiment de puissance incroyable… Ça lui donne une très forte envie de boire une bière et,… si les gosses n’étaient pas là…
Le ciel tout entier bouge : des nuages roses et orangés se pressent les uns contre les autres avant de s’étirer en une longue file au-dessus des montagnes. Parfois, la lumière du soleil vient les illuminer de telle manière qu’ils semblent de verre coloré. Les minutes passent, le jour se fait, tout est changé en quelques instants. La mouette a l’air rieur à présent, et sur la montagne d’en face, les lucioles qui se suivent à la queue leu leu forment un joli collier de perles lumineuses. L’ombre des nuages est immense et dessine de véritables tableaux vivants sur la façade. Elle, est happée par les images, le vent autour et dans sa tête, le vide et le plein qui s’entrechoquent ainsi, elle n’est plus qu’une paroi poreuse, elle absorbe et rejette, accepte et mélange, se dissout pour se reformer. Le ciel tout entier bouge et rien qu’à le regarder, elle a l’impression de bouger aussi, d’être prise par ce mouvement ancestral, mais à l’intérieur d’elle-même. En fait, il n’en est rien. Son corps immobilisé la retient en otage. Pourtant, en une seconde, elle est là, debout par la pensée, immobile, ses deux pieds plantés en terre et ses cheveux accrochés aux nuages.
Elle aussi devrait, elle doit, bouger, au moins par la force de son esprit. Lentement, se mettre en mouvement. Un pas, puis l’autre, la nuque un peu raidie par des siècles d’attente et de résistance, mais à quoi, à qui, sinon à elle-même ? Elle regarde loin devant, pour amoindrir l’effort, pour oublier l’effort surhumain que cela lui demanderait, de bouger, de décider d’abord, puis de réaliser. Un pas, c’est

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