La Pucelle d Orléans
188 pages
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La Pucelle d'Orléans , livre ebook

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Description

Extrait : "Je ne suis né pour célébrer les saints : Ma voix est faible, et même un peu profane. Il faut pourtant vous chanter cette Jeanne, Qui fit, dit-on, des prodiges divins. Elle affermit, de ses pucelles mains, Des fleurs de lis la tige gallicane, Sauva son roi de la rage anglicane, Et le fit oindre au maître-autel de Reims. Jeanne montra sous féminin visage, Sous le corset et sous le cotillon, D'un vrai Roland le vigoureux courage."

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Publié par
Nombre de lectures 53
EAN13 9782335091236
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0008€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335091236

 
©Ligaran 2015

Avertissement de Beuchot
C’est d’après Voltaire lui-même que les éditeurs de Kehl disent que la Pucelle fut composée vers 1730. Ce n’est pas donner une époque bien précise, et l’on peut tout aussi bien dire que le poème était au moins commencé en 1726, et même en 1725. Voltaire écrivait à Tressan, le 9 décembre 1726 : « Il y a dix ans que je refuse de laisser prendre copie d’une seule page du poème de la Pucelle . » Dix-neuf ans après, il disait à d’Argental que c’était « une vieille plaisanterie de trente ans ».
Dans une lettre à Formont, que l’on croit de juin 1734, il est honteux d’avoir tant avancé un ouvrage si frivole. C’était le moment où les Lettres philosophiques venaient d’être condamnées, et il ne manifestait aucune crainte des indiscrétions qui plus tard lui causèrent tant de chagrin. Cependant il n’y avait encore que huit chants de composés au commencement de 1735 ; au milieu de la même année, le neuvième chant était fait.
Malgré ce qu’il dit dans sa lettre à Tressan, il avait communiqué très légèrement plusieurs chants à quelques amis et à de grands personnages. Lors des persécutions dont il fut l’objet en 1736, pour la satire du Mondain , M me du Châtelet ne se borna pas à lui recommander plus de réserve et de prudence dans les communications des chants de la Pucelle , elle s’empara de tout ce que l’auteur avait en manuscrit, et ne voulut « pas s’en dessaisir ». Voltaire se trouva ainsi hors d’état de donner copie de son poème à Frédéric, alors prince royal. C’était le temps de toute la ferveur de l’amitié entre ces deux grands hommes.
Il n’y avait alors que dix chants de composés. On croit qu’un onzième le fut en 1738.
Frédéric était roi depuis trois ans lorsqu’il écrivit à Voltaire qu’il était possesseur de six chants. Trois ans après, toujours retenu par M me du Châtelet, Voltaire s’excusait auprès du monarque de n’avoir pu lui remettre tout ce qui était composé. Dans les premiers mois de son séjour à Berlin, en 1750, il satisfit enfin les désirs de Frédéric. La copie qu’il lui offrit était de la main de Tinois, son secrétaire, qui en fit en même temps une copie furtive pour le prince Henri, et fut congédié dès que son maître eut connaissance de cette infidélité.
S’il faut en croire Colini, un quatorzième chant fut composé à Potsdam en 1752 ; et le quinzième commencé en février 1753, au milieu des dégoûts dont l’auteur était abreuvé à la cour de Prusse. Lorsqu’il fut arrêté à la porte de Francfort, il tira d’un portefeuille quelques papiers et les remit à Colini, en lui disant : « Cachez cela sur vous. » Colini les cacha dans le vêtement qu’un auteur ingénieux a nommé le vêtement nécessaire. Lorsqu’il examina le précieux dépôt, il vit que c’était tout ce que Voltaire avait fait de son poème.
En 1754, les copies étaient multipliées tellement que Voltaire regardait l’impression comme inévitable, et comme « une bombe qui devait crever tôt ou tard pour l’écraser ». Ces inquiétudes étaient prématurées. Elles redoublèrent en 1755, et il prit le parti de faire écrire par M me Denis au lieutenant général de police à Paris, pour le prier de faire des recherches : elles n’aboutirent à rien, ainsi qu’on le voit par le rapport de d’Hémery, inspecteur de police, en date du 19 juin 1755. Mal disposé contre Voltaire, d’Hémery croit que l’impression n’aura lieu que du consentement de l’auteur. Dans un second rapport, du 24 juillet, il signale la quantité de manuscrits qui sont à Paris dans les mains d’amis ou de connaissances de Voltaire ; « entre autres M. d’Argental, M me de Graffigny, le sieur Thieriot, Denis, M me la comtesse de La Marck, M. le duc de La Vallière, qui n’aura sûrement pas manqué d’en donner une expédition à M me la marquise ».
Cette marquise est M me de Pompadour, à qui Voltaire en avait adressé une copie à la fin de juin, ou au commencement de juillet. Quant au duc de La Vallière, il lui en avait aussi adressé un manuscrit vers le même temps. Mais ce riche amateur avait très bien pu s’en procurer un auparavant ; il en avait du moins marchandé un, dont on lui demandait cinquante louis.
C’est sur un manuscrit divisé en quinze chants que Darget avait fait à Vincennes, en mai 1755, une lecture de la Pucelle à quelques personnes. Cependant la lettre à d’Argental, du 6 février 1755, parle d’un dix-neuvième chant, qui était entre les mains de M lle du Thil, anciennement au service de M me du Châtelet. Ce dix-neuvième chant, sur lequel je reviendrai, était donc composé avant la mort de M me du Châtelet.
La police, continuant ses recherches, soupçonna un abbé de La Chau, ancien habitué de l’hôpital, et brouillé avec l’archevêque, d’avoir vendu des copies manuscrites. De semblables soupçons s’élevaient contre le chevalier de La Morlière.
Au milieu de tous ces ennuis, Voltaire lui-même multipliait les copies. Ce n’était pas seulement à M me de Pompadour et au duc de La Vallière qu’il en envoyait ; il en promettait une à Formont, tout en renouvelant ses plaintes sur leur multiplication. En même temps il recommandait à M me de Fontaine de faire copier son poème, et de se faire rembourser par son notaire Delaleu les frais de copie. Il n’était pas étonnant que les manuscrits devinssent à bon marché. On en avait offert à Ximenès pour cinq louis, et Colini dit qu’on en avait pour un louis.
Il est assez naturel de penser que les copies envoyées par Voltaire à M me de Pompadour, au duc de La Vallière, etc., étaient toutes conformes à l’ouvrage tel qu’il voulait l’avouer.
Palissot, qui alla aux Délices en octobre 1755, et qui s’est trouvé ainsi en position de voir ou d’apprendre bien des choses, dit que Voltaire « imagina d’employer à Paris même un grand nombre de copistes occupés jour et nuit à répandre dans le public des manuscrits de la Pucelle . Tous ces manuscrits différaient les uns des autres ; tous étaient plus ou moins chargés de vers détestables, ou de turpitudes révoltantes, que lui-même y faisait insérer à dessein. L’empressement qu’on avait de jouir de ce poème, quelque défectueux qu’il pût être, faisait acheter toutes ces copies. Chacun se flattait d’avoir la meilleure… Il n’était guère de société qui n’eût son manuscrit.
Ce singulier moyen de défense, qu’on ne peut guère reprocher à un vieillard menacé d’une persécution si cruelle, lui paraissait un prétexte plausible pour désavouer hautement un ouvrage qui semblait être devenu l’objet des spéculations d’une foule de corsaires. »
Si des additions de vers grossiers, défectueux, bizarres, étaient nécessaires, il n’était pas moins important de faire des suppressions. Je possède quatre manuscrits du poème de la Pucelle  : j’en ai vu beaucoup d’autres, et je n’y ai pas trouvé les vers du chant II (voyez page 46) qu’on appliquait à M me de Pompadour :

Telle plutôt cette heureuse grisette, etc.
Ces vers ne sont pas non plus dans les premières éditions, de 1755.
Il en est de même de l’hémistiche du chant quinzième sur Louis XV :

… qu’on méprise et qu’on aime.
On se demande si des éditeurs qui auraient fait de tels vers ne pouvaient pas ailleurs être aussi bien inspirés. Mais s’il leur était impossible de prendre la manière de Voltaire, il lui était très facile de faire des vers ridicules ou répréhensibles sous divers rapports.
Je suis d’autant plus porté à adopter l’opinion de Palissot, que des vers cités par Voltaire, et signalés par lui comme affreux, ne se trouvent dans aucune des éditions ni dans aucun des manuscrits que j’ai vus. Voltaire, que le fanatisme voulait arracher de son asile, sans lui en laisser aucun autre, devait tout employer pour faire échouer le projet de ses ennemis. Aussi écrivait-il à d’Argental : « Il n’y a pas de parti que je ne prenne, ni de dépense que je ne fasse très volontiers, pour supprimer ce qu’on fait courir sous mon nom av

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