Le jongleur qui dit la vérité
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Le jongleur qui dit la vérité , livre ebook

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Description

Ce recueil propose au lecteur de retrouver quelques moments forts de livres fondamentaux, contes, fables et paraboles, d’où surgissent des messages de sagesse au sein des rejets et mépris des sociétés.
Cette nouvelle rédaction emprunte certains traits de personnages et éléments narratifs aux textes précédents, néanmoins dans un scénario court qui ajoute un dénouement merveilleux, porteur d’une promesse de vie ou d’une parole d’évangile, au sens de la bonne nouvelle.
Les personnages du jongleur, du fou ou du prophète, dès l’aube de l’humanité, sont les représentants des conteurs et fabulistes. On les relègue souvent à l’écart de la société, mais c’est bien eux qui disent les paroles à entendre pour entrevoir un brin de vérité cachée.

Informations

Publié par
Date de parution 20 juillet 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312074740
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le jongleur qui dit la vérité
Didier Straitur
Le jongleur qui dit la vérité
Contes , fables et paraboles
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2020
ISBN : 978-2-312-07474-0
Avant -propos
Ce recueil propose au lecteur de retrouver quelques moments forts de livres fondamentaux, contes, fables et paraboles, d’où surgissent des messages de sagesse au sein des rejets et mépris des sociétés.
Cette nouvelle rédaction emprunte certains traits de personnages et éléments narratifs aux textes précédents, néanmoins dans un scénario court qui ajoute un dénouement merveilleux, porteur d’une promesse de vie ou d’une parole d’évangile, au sens de la bonne nouvelle.
Les personnages du jongleur, du fou ou du prophète, dès l’aube de l’humanité, sont les représentants des conteurs et fabulistes. On les relègue souvent à l’écart de la société, mais c’est bien eux qui disent les paroles à entendre pour entrevoir un brin de vérité cachée.
Leurs récits entraînent le lecteur dans la violence des hommes contre d’autres hommes, leurs semblables, néanmoins leurs proies. Pire encore, contre femmes et enfants d’où ils proviennent par leur naissance et leur apprentissage de la vie… Violence dans la recherche du pouvoir, des gains, et des plaisirs.
Mais au-delà de ces monstruosités, chaque conteur ou fabuliste révèle un sens qui les dépasse à jamais. La raison impuissante à surmonter le mal est secourue par un souffle magique, qui rend justice aux êtres les plus démunis.
Peut-être ce message né au sein de la violence est-il celui de l’amour dont la grâce saisit les personnages au-delà d’eux-mêmes, loin des prescriptions, dogmes et institutions ?
Le jongleur qui dit la vérité – Contes de la violence
Le luth du jongleur
Quelque part en Occitanie au Moyen - Age .
Certains traits de personnages et éléments narratifs sont inspirés du roman de Jean - Côme Noguès , Le Vœu du paon, paru en 1987, récit situé à l’époque médiévale au début du XIII e siècle.
Une halte au bord de l’étang
Johan et Martin ont passé cinq jours au château de Sire Bérard, restaurés et reposés sans souci du lendemain.
Le jongleur a animé plusieurs soirées du seigneur et de sa dame entourés de leurs vassaux et voisins des environs. Johan a imposé le silence à tout le monde au son de son luth qu’il a fait vibrer avec gaieté, sérénité ou tristesse selon les récits dévoilés par sa voix profonde :
« Mes Sires et mes Dames , ce soir, je vais vous conter des histoires pour vous faire rire et pleurer, aussi bien celles des aventures de Renart qui sait tromper ses compères que celles des chevaliers qui accomplissent des exploits extraordinaires. Oyez mes contes ! »
Maintenant , Johan et son jeune frère Martin marchent l’un à côté de l’autre, un bissac sur l’épaule de chacun, et le luth pendu au dos du jongleur. Le chemin est sec, et les pieds suivent facilement les traces des bêtes et des chariots passés par là depuis des jours et des jours.
La présence de l’enfant depuis cinq mois tracasse le jongleur voyageur. Il doit veiller sur lui au cours de ses longs déplacements, à pied à travers des terrains difficiles, et le défendre dans les mauvaises rencontres qui surgissent parfois aux coins des chemins. Johan sait qu’il est seul à protéger son petit frère Martin, maintenant tous deux orphelins.
En ce début du mois de mai, le soleil réchauffe déjà ardemment les voyageurs partis au lever du jour. Les insectes bourdonnent et vibrent autour d’eux en nuées agaçantes. Les feuilles sifflent dans les arbres qui s’éventent sous la brise matinale.
Johan saisit la main de Martin , et l’entraîne à vive allure pour franchir la meilleure distance avant la chaleur de l’après-midi. Mais ce n’est pas seulement une incitation à marcher vite, c’est aussi la volonté de transmettre à l’enfant une conduite de vie : quand la musique et les histoires inspirent les conteurs, il faut s’assurer un public aussi vite que possible, car c’est lui qui restaure !
Martin se laisse mener en silence, avec une confiance qu’il puise dans la fermeté et l’affection de son grand frère. Le passage tant attendu de Johan , à la mort de leur mère cinq mois auparavant, lui a procuré une occasion de liberté, en mettant ses pas dans les siens.
Après trois heures de marche, le paysage a changé, le chemin sec est devenu boueux, et les prés verts laissent la place à des étangs dont on ne sait ni où ils commencent, ni où ils finissent. Les tiges hautes des roseaux et des joncs cachent le débordement de l’eau sur le terrain tendre et instable des herbes. Et des insectes nombreux remplissent l’air de mille frissons sonores.
Un peu plus loin, sur ce chemin à peine visible, se dessine une masure aux murs de pierres empilées et surmontées d’un toit de joncs à moitié pourris. À l’heure de midi, la chaleur assèche un peu les herbes tout autour de cet abri silencieux. Aux alentours, la lumière du soleil brille sur les eaux dormantes des étangs.
Sans hésitation, Johan pousse la porte vermoulue de la masure, suivi par l’enfant. À l’intérieur, dans l’ombre, les deux voyageurs ne perçoivent rien dans l’immédiat. Mais une voix s’élève et les salue amicalement, en leur souhaitant la bienvenue. Et une forme humaine se lève dans un coin, s’approche et prend le jongleur dans ses bras.
Quand ses yeux se sont habitués à la pénombre, Martin découvre devant lui un personnage âgé, vêtu d’une longue robe de bure, les pieds nus dans des sandales de cordes, la tête couverte d’un étrange bonnet gris dont la pointe pend bizarrement sur son oreille gauche. Une longue barbe blanche prolonge son menton sur sa maigre silhouette.
Martin est saisi de crainte, et il prend la main du jongleur pour se rassurer. Il sent à travers elle la confiance de Johan, et une sécurité d’esprit nouvelle pour lui. Il se laisse bercer par les paroles douces de cet hôte inattendu, dont la demeure fragile semble cependant le mettre à l’abri des menaces du monde extérieur. Qui oserait s’aventurer dans ces marais proches du grand fleuve, sans connaître les recoins et les pièges de l’eau cachée sous les hautes herbes, été comme hiver ?
Johan salue avec joie son interlocuteur et lui explique qui est son jeune compagnon de route, Martin, son frère de treize ans, jusque là vivant avec leur mère. La mort de celle-ci l’a obligé à le prendre avec lui, pour subvenir à ses besoins et lui enseigner l’art de conter des histoires. Mais Johan avoue ses hésitations à faire voyager à pied un enfant si jeune dans des contrées souvent difficiles, à la rencontre d’un public improvisé et parfois hostile.
L’hôte invite les deux voyageurs à s’asseoir autour d’une table de bois rustique. Il pose devant eux une cruche d’eau claire et un pain de seigle, tandis que Johan sort de la poche de son sac quelques restes des cuisines du château de Sire Bérard. Et Martin se laisse aller au plaisir de la nourriture bienvenue après la longue marche de la matinée.
Les paroles du vieil homme retiennent et apaisent les pensées du jongleur et de l’enfant. Le fond des âges semble surgir de la bouche de ce personnage que Martin regarde maintenant avec fascination. Dans ses phrases se dessinent des forêts, des plaines et des montagnes, bientôt envahies d’animaux fantastiques, d’hommes valeureux et de gentes dames, jamais rencontrés auparavant.
Jusqu’au soir, la masure résonne des notes de musique que le jongleur tire de son luth pour accompagner les mots de leur hôte. Des lieux mystérieux font jaillir bienfaits et épreuves devant les personnages qui traversent les récits. La nature devient magique dans la tête de l’enfant qui se croit emporté dans un palais de rêve.
Pendant la nuit, allongé sur un matelas de joncs séchés, Martin entend les coassements des grenouilles, les hululements des oiseaux nocturnes, et les cris lointains de bêtes imaginaires, avant de s’endormir en toute quiétude.
Un hameau de pierres
Johan et Martin ont repris la route, le lendemain matin, la tête pleine des récits partagés avec ce vieil homme, ermite et poète, source d’inspiration à qui Johan rend visite chaque printemps au cours de son périple vers le nord. Car, après l’hiver passé dans la douceur des pays du sud, un autre public réclame des soirées de contes et de musique.
Pour l’instant, il s’agit de quitter la plaine humide du gran

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