Le Parc de Santeuil

Christian Duval

Description

Christian Duval est devenu architecte parisien après avoir vécu dans la banlieue est de la capitale. Il apprécie sa vie parisienne mais son coeur est resté attaché pour toujours à son coin de banlieue et au Parc de Santeuil… Il relate ici ses souvenirs couvrant les vingt premières années de sa vie. Il les raconte simplement, avec une sensibilité teintée d'humour. Les portraits qu'il dépeint sont toujours vrais. Il nous fait partager ses impressions et son vécu parfois douloureux dans une famille où règne le souvenir d'un père trop tôt disparu et d'un deuil inachevé…

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Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 09 juillet 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782140126222
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Christian Duval

Le Parc de Santeuil

Préface de Jacqueline Persini

Rue des Écoles / Récit

LE PARC DE SANTEUIL

Rue des Écoles La collection « Rue des Écoles » est dédiée à l’édition de travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc. Elle accueille également des œuvres de fiction (romans) et des textes autobiographiques.

Déjà parus

Lamy (Laurya),Clara et le président, roman, 2019. Moisan (Dominique),Moi, migrant, Récit de l’odyssée de Mitterand Mardoché Momo Donaya, 2019. Firth (Alan),La femme en vert, roman, 2019 Igot (Jean-Pierre),Paris-Moscou, roman, 2019. Malka (Bruno),Voix off, roman, 2019. Beauvais (Paul),La résidence, roman, 2019. Suveraie (Philippe),Eva vit et meurt d’amour,roman, 2019.

Schmoll (Alain),La tentation de la vague, roman, 2019. Condemi (Concetta),Sous le soleil de Calabre,nouvelles, 2019. Chailley (Ségolène),La donneuse sans visage, roman, 2019. Zimmermann (Bernard),Les amants de l’Ormée, roman, 2019. D’Attoma (Bernard),J’entends plus le violon,nouvelles, 2019.  Ces douze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.editions-harmattan.fr

Christian Duval LE PARC DE SANTEUIL

Préface Jacqueline Persini

© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-17948-3 EAN : 9782343179483

A mon père, ce grand disparu…

Préface A la fin de son premier texte,Christian Duvalà propos de sa écrit difficulté à naître : «Rendez-moi ma maison». Comme il est architecte, n’est-ce pas aussi dans l’écriture de ce livre qu’il construit, pierre par pierre, un espace intérieur susceptible de compenser la perte originelle ? Le Parc de Santeuilen est le lieu. Il comprenait un appartement pour les parents se prolongeant par une pergola donnant sur le parc, un pavillon en meulière occupé par les grands-parents, la maison du contremaître, des garages, des écuries, un jardin potager, des bois… et des carrières souterraines remplies de champignons. La disparition accidentelle du père ébranle fortement la famille dans tous les registres. Dericheelle devientpauvre… La peur de l’abandon, de n’être pas aimé suscitent chez l’orphelin une incapacité à supporter la séparation avec la mère. Aussi il est souvent malade et manque l’école. «La vision de son beau visage passait avant les règles de grammaire, le son de sa voix était une priorité absolue sur les principaux fleuves de France et les chefs-lieux des départements. » Un film se déroule devant nos yeux avec ses multiples personnages que l’auteur sait nous rendre vivants. Des mots sont mis sur ce qui paraissait indicible. Le trou causé par la mort trouve des bords. L’enfant, doté d’un riche imaginaire, sait rebondir. Contrariétés et traumatismes s’exorcisent en partie dans les jeux avec les copains. S’identifier à Buffalo Bill ou à Robin des Bois permet de sortir le « je » de ses blessures pour édifier un « je » qui se répare et s’ouvre au monde des autres. Avec les oeufs de Pâques se goûte «une magie venue du ciel…symbole de la renaissance de la vie, des plantes, des êtres.» Jubilation des batailles navales dans l’eau de lessive avec son copain Gaspard. Sa grand-mère paternelle sait aimer et donner. Juste un peu avant la mort de son mari, elle le prend dans ses bras, lui interprète, à sa demande, sa chanson d’amour préférée, rappel de leur première rencontre. Les vieux murs de l’enfance se mettent à respirer même si tenaille l’angoisse de castration : «crainte de voir disparaître mon petit oiseau». Et cepetit oiseau, il faudra, en maternelle, le tremper dans

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l’encrier, juste pour qu’il ressemble à celui du voisin antillais. Et fort heureusement après l’opération de l’appendicite, soulagement «le petit oiseau est toujours là». Petit oiseaupar les Frères de l’école Notre-Dame qui tantôt convoité maltraitent les enfants, tantôt les caressent. «Nous trouvions ce comportement tout à fait normal et nullement choquant puisque le Frère était censé représenter le professeur infaillible et, qui plus est, le religieux exemplaire». «Frère Christian, comment avez-vous pu supporter le poids de votre soutane et imposer pendant des années, à des enfants naïfs dont vous aviez la charge, le spectacle de vos déviations sexuelles… des élèves sont devenus homosexuels, deux se sont suicidés…» Dans le besoin de s’inventer de nouveaux repères, l’adolescent fugueur, un peu menteur, un peu voleur, décide d’échapper à «l’encasernement» de l’école et de la maison. Le cinéma occupe ses journées. Plus tard, au sein de son existence marginale, il se découvre une passion pour l’histoire de Gagny. La quête de ses racines se poursuit par des recherches en bibliothèque et aux archives nationales. Il aura la chance de rencontrer des personnes qui l’accompagneront dans sa nécessité de grandir et de se reconnaître homme parmi d’autres hommes. La mémoire de l’auteur s’enracine dans une époque que certains lecteurs retrouveront, que d’autres découvriront. L’urbanisation dans les années 1950 n’est pas encore importante. Malgré la traction automobile, des chevaux attelés traînent encore des tombereaux. La radio, les rengaines de Maurice Chevalier et de Charles Trenet sont l’élément central des soirées familiales. La télévision «tube cathodique jugé non catholique par la mère» finira par gagner la plupart des foyers. Le cinéma est lieu de rassemblement de tous les milieux sociaux avec les films de l’époque. «Les mines du roi Salomon» est bien sûr le film préféré de Christian. Les employés de la champignonnière, notamment les Italiens, forment comme un second cercle familial.

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Avec sensibilité, sensualité, humour et un grand art du récit, Christian Duval nous offre des fragments de son histoire singulière mais pas seulement. La grande Histoire le traverse et très tôt, il s’y intéresse. Toutes les guerres résonnent en l’enfant et l’adolescent, soit dans son présent, soit racontées par la mère, les grands-parents, l’entourage. Ainsi un message, incompris sur le moment, diffusé par T.S.F est gravé dans les mémoires : «Les noix sont sèches» avertissait d’un bombardement dans la proximité de Gagny. Avec les soldats de plomb, il est possible de mimer les batailles, construire un fortin en plâtre qui sera brisé à l’annonce de la chute de Diên-Biên-Phu. Le grand-père paternel offre à son petit-fils «un petit missel romain », livre de messe utilisé pendant la guerre de 14, avec une dédicace qui lui permet de se réapproprier sa filiation, de parfaire sa force de vie. Ainsi cet enfant qui préférait à ses devoirs rêver d’un château imaginaire, a construit, au fil des ans, ce «Parc de Santeuil» nous donnant à partager ses larmes et sourires. Les lecteurs pourront marcher dans ses traces et retrouver peut-être les leurs. Certes le court de tennis, entre autres lieux, n’est plus reconnaissable depuis qu’il a été abandonné. Tant d’herbes ont poussé ! Mais aussi des fleurs que viendra peut-être butiner un papillon... Ainsi va la vie dans ses pertes et ses recommencements . Jacqueline Persini

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