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Description
Les aventures sexuelles d'une opératrice de téléphone rose.
Sujets
Informations
Publié par | 12-21 Editions |
Date de parution | 24 mai 2012 |
Nombre de lectures | 48 |
EAN13 | 9782823801828 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
S’il ne se décidait pas à jouir dans les minutes suivantes, elle allait mourir de soif. Sa gorge la brûlait tant elle parlait depuis des heures sans interruption. Ce client difficile était son septième appel de la nuit et elle était épuisée.
Animatrice de charme d’un réseau téléphonique pornographique, elle avait rapidement compris que ce métier était beaucoup plus fatigant qu’on ne pourrait le croire. Ce client-là faisait partie de la catégorie « peine à jouir », les plus rentables pour le réseau… Cela faisait maintenant plus d’un quart d’heure qu’elle lui débitait toute une litanie d’horreurs sadomasochistes, option qu’il avait choisie en appelant et, malgré tous ses efforts, il ne se passait rien. À bout d’arguments, et avec une petite pensée d’excuse pour son employeur qui la payait à prix d’or pour que la communication dure le plus longtemps possible, elle sortit sa botte secrète, qu’elle ne gardait que pour les situations désespérées : elle arrêta de parler et se mit à simuler vocalement un orgasme violent. Les sons rauques et la respiration saccadée déclenchaient immanquablement, même chez les plus récalcitrants, la délivrance de leur semence. Il commença à donner des signes révélateurs de l’approche de l’orgasme et elle l’accompagna, calant ses propres ahanements sur les siens. Elle lui réserva son plus beau hurlement de jouissance simulée lorsque lui-même cria son plaisir… Comme d’habitude, enfin libéré, il ne prit même pas le temps de dire un mot aimable, il raccrocha sans demander son reste. Au prix où la minute était facturée, chaque seconde avait son importance !
Elle se leva pour aller chercher un soda dans le réfrigérateur, et, en passant devant le miroir de l’entrée, se lança un sourire désabusé…
Si ce client, et tous les autres d’ailleurs pouvaient imaginer à quoi ressemblait réellement la « Natacha » de leurs fantasmes, la voix rauque qui les emmenait au-delà du plaisir ! Lorsque Natacha enlevait son costume, elle s’appelait Andrée et pesait plus de 130 kg ! Et malgré les délicieuses insanités qu’elle susurrait d’une voix chaude à travers les ondes à de parfaits inconnus qui payaient pour les écouter, elle n’avait jamais fait l’amour !
Jamais aucun homme ne l’avait prise dans ses bras…
Elle faisait jouir tous les soirs entre cinq et quinze anonymes par téléphone alors qu’elle ignorait tout du plaisir à deux puisque les trésors de sensualité qu’elle renfermait au fond d’elle étaient prisonniers d’un corps déformé par la graisse. Les seuls regards que les hommes lui jetaient dans la rue étaient chargés de dégoût ou de pitié. Elle avait bien été abordée par deux ou trois pervers en quête de records malsains, mais elle avait encore assez de fierté pour ne pas céder à ces pauvres maniaques.
L’obésité est une vraie maladie… Son médecin la mettait régulièrement en garde contre toutes les horreurs qui la menaçaient : cholestérol, diabète, hypertension, problèmes cardiaques, sans parler de sa colonne vertébrale qui craquait déjà lamentablement sous le poids de son carcan de graisse. Elle avait tout essayé, mais, de régimes débiles en privations frustrantes, elle avait grossi inexorablement, depuis sa plus tendre enfance où, privée d’amour maternel par les hasards de la vie, elle avait inconsciemment comblé le vide affreux qu’elle ressentait en se remplissant de nourriture.
Après de brillantes études, elle avait cherché du travail, mais son corps distendu s’était aussi révélé être un handicap supplémentaire dans ce marché de l’emploi sursaturé. La faim justifiant les moyens, elle avait fini par accepter un poste « d’hôtesse » téléphonique dans une société spécialisée dans les conversations coquines. On lui avait installé une ligne spéciale à domicile sur laquelle, huit heures par jour, à des heures prédéfinies avec son employeur, Andrée devait être là pour décrocher. Elle touchait un salaire fixe plus un pourcentage sur les communications où elle était spécifiquement demandée.
Comme d’autres travaillaient derrière une caisse enregistreuse, elle débitait des insanités à des inconnus pour qu’ils restent en ligne le plus longtemps possible, les appels étant facturés de façon astronomique. Son pseudonyme était Natacha et le mannequin qui lui prêtait son physique dans les publicités de la société était une blonde sculpturale avec des seins refaits, une bouche à damner un saint entrouverte sur des dents parfaites, et un cul tout simplement indécent… Une sex bomb avec le QI d’une huître…
Les deux femmes s’étaient croisées un jour à l’agence. Andrée était prête à la haïr, mais il ne lui avait pas été possible d’en vouloir à la pauvre fille d’être si belle tant cette dernière était idiote. À elles deux, elles étaient la femme parfaite, celle dont rêvaient les clients du site.
Elle vida d’un trait une canette de Diet Coke et en ouvrit aussitôt une seconde qu’elle savoura à petites gorgées, pendant qu’elle se confectionnait un sandwich au salami, mayonnaise et cornichons. Un must. Le téléphone rose sonna à nouveau. Elle retourna vers son outil de travail en soupirant : même pas le temps de dévorer quelques gâteaux secs, à défaut du sandwich… Quel rythme !
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