Imprévu(e)s
119 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Neuf nouvelles sur les thèmes du désir, du plaisir, de la transgression, avec toutes leurs conséquences sur le vie de ceux qui se laissent porter par ces courants forts. Mais au-delà de l'aspect charnel de ces aventures il y a toujours de l'amour, un amour qui soulève les êtres toujours de manière imprévue. C'est l'imprévu des rencontres, des êtres, et des émotions contraires qui mène nos vies et celles des personnages de ces histoires.


Évidemment l'amour et la mort sont intimement liés, comme dans la vie, et ceux qui décident de vivre jusqu'au bout leurs passions ne peuvent le faire sans de gros risques. Mais accepter de tout perdre fait partie du jeu. Alors, mêlons-nous à Henri, Ingrid, Martin, Angélique, et les autres, pour découvrir ce qui va enflammer leurs existences.

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 41
EAN13 9791034807000
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Imprévu(e)s
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
Fausto ARDINI
 
 
 
Imprévu(e)s
 
 
 
Couverture : Néro
 
 
 
Publié dans la Collection Indécente ,
Dirigée par Eva Adams
 
 
 

 
 
 
© Evidence Editions 2018
 
 
 
 
 
 
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Texte réservé à un public majeur et averti
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Promenade de santé
 
 
 
Cela devait faire cinq ou six fois qu’elle voyait « Pretty Woman » à la télé. Elle n’aimait pas spécialement ce film, elle le trouvait idiot et pourtant il lui faisait toujours quelque chose.
De toute façon elle n’en verrait pas la fin. C’était l’heure de la fermeture du « Bar de la petite vitesse » et Kevin allait bientôt rentrer. Il allait saluer ses copains, la bouche et les yeux pleins d’alcool, monter dans sa caisse minable et rappliquer ici. Parfois, elle se laissait aller à imaginer qu’il puisse avoir un accident, mortel si possible, parce que les visites à l’hôpital elle avait déjà donné alors autant que ce soit une fois pour toute. Ou alors il se ferait choper par les flics. Avec ce qu’il aurait ingurgité il pourrait même bien faire éclater le ballon.
Mais ça c’était du rêve parce que ça faisait bien longtemps que les flics ne faisaient plus de contrôles dans le coin. La porte s’ouvrit brutalement. Comme prévu Kevin commença à insulter le porte manteau qui était le premier obstacle qu’il trouva sur son passage. Il se laissa tomber dans le canapé et changea de chaîne pour regarder un match de football. Il jugea inutile de demander à Josiane ce qu’elle en pensait. Elle connaissait la suite. Elle se leva et alla à la cuisine lui chercher de la bière et fit réchauffer une pizza surgelée au micro-ondes.
« Alors ! Ça vient ? » À chaque fois elle oubliait de la sortir avant son arrivée. Il y avait sûrement en elle l’idée récurrente qu’elle aurait pu décongeler une pizza pour rien. Elle devrait acheter du sous-vide. Mais c’était plus cher et c’était pas avec son chômage à lui et son mi-temps de technicienne de surface au Leclerc de leur zone qu’ils faisaient, ou plutôt qu’elle faisait des miracles.
Elle le regarda de la cuisine. Il était mince, maigre même, le visage gris, creusé par l’alcool et à moitié mangé par une large moustache qu’il se plaisait à lisser, comme s’il avait été un bourgeois de l’ancien temps. Elle se regarda dans une glace. Elle avait dix ans de moins que lui et ses longs cheveux noirs bouclés encadraient harmonieusement un long visage pâle aux traits fins, éclairé par deux grands yeux bleus étincelants. Certains disaient qu’elle ressemblait à une actrice, mais elle ne savait plus laquelle sauf qu’il y avait cette mauvaise plantation de dents, surtout en bas où ça se chevauchait pas mal. Et puis elle était à peine moins maigre que lui. Elle bomba son torse et eut de la peine à faire ressortir un peu de poitrine. Pourquoi faisait-elle cela ce soir ? Le four sonna.
Elle lui apporta sa pizza et il commença à la manger sans un mot de remerciement. Elle s’assit à côté de lui avec un temps de retard comme si elle attendait une invitation. Avant elle aimait bien le foot. Elle allait même au stade avec son père quand elle habitait à Valenciennes. Elle n’y trouvait plus aucun intérêt depuis qu’elle le regardait à la télé avec son mari. Elle serait bien allée au lit mais elle savait qu’il l’en aurait empêchée. Il y avait la mi-temps.
L’arbitre siffla et avec le même calme que celui des joueurs rentrant lentement au vestiaire il posa son assiette, déboutonna son pantalon et sortit sa verge molle en la tenant entre ses doigts. Avec le même sourire que d’habitude il dit les mêmes mots que d’habitude : « Allez à toi de manger mon petit bout. » Elle n’avait jamais su si « petit bout » désignait l’objet ou celle chargée de le mettre en action, il ne mettait pas de virgule dans sa phrase.
Elle espérait qu’il n’avait pas trop bu car alors ça irait vite. Mais elle jugea à son niveau dans le flasque qu’il devait être bien imbibé. Enfin ça n’avait pas l’air pire que ce soir où il était tellement saoul qu’il lui avait pissé à la figure sans s’en rendre compte.
Elle se mit à l’ouvrage avec l’intention d’en finir au plus tôt, guettant le moment où la bite mince serait moyennement droite et dure. Mais ça ne venait pas et elle craignait que l’arbitre ne se presse un peu car alors les choses iraient mal. « Ben alors, chérie, tu ne m’aimes plus ? » Il y avait sûrement un peu de ça mais elle ne savait pas comment le dire.
En attendant elle alternait les caresses de ses lèvres sur le gland et les longs coups de langue sur tout l’organe. Elle commençait à sentir une certaine rigidité qu’elle décida d’exploiter au mieux. Mais dans son enthousiasme un coup de dent malheureux lui échappa. Ces foutues dents mal chaussées !
Il la repoussa brutalement. « Mais tu veux me la couper salope !
— Mais non, j’allais trop vite.
— Tu parles. » Une première gifle lui fit voir le noir pendant quelques secondes. Lorsqu’elle revint à elle sa tête était posée sur la moquette. Il était debout au-dessus d’elle et enlevait sa ceinture. « Tu vas voir ce que c’est qu’une vraie raclée ! » Il est des moments où l’on perçoit immédiatement ce que l’on doit faire. Josiane avait pratiquement loupé dans sa vie tous ces moments-là jusqu’à aujourd’hui, mais, s’il y en avait un qu’elle ne devait pas rater c’était bien celui-là.
Elle bascula sur le côté pour se mettre à quatre pattes et presque aussitôt partit comme une coureuse de cent mètres vers la porte de l’appartement qu’elle ouvrit et claqua derrière elle. Elle dévala comme une folle l’escalier de service, traversa le hall égayé de nombreux tags et fit irruption sur le trottoir comme un diable sort de sa boîte.
Elle s’immobilisa, réalisant qu’elle venait de partir sans rien, ni papiers, ni argent, ni ses clefs, ni même une veste. Elle attendit un instant qu’il arrive. Il n’allait pas oser la battre dans la rue mais rien ne venait alors elle leva la tête. Il était au balcon, au sixième étage et il la fixait, immobile aussi. Ils se regardèrent un long moment puis il rentra et monta le son de la télé. Le match venait de recommencer.
Il y eut comme un blanc dans l’esprit de Josiane. Puis elle se reprit, d’abord guidée par des sensations physiques. La nuit était chaude et il y avait des odeurs de cuisine. C’était agréable. Elle commença à marcher. Elle avait une tante qui habitait dans la banlieue sud et elle se mit dans la tête que c’était là-bas qu’elle devait aller. Elle ne savait pas combien de temps cela pouvait lui prendre. Elle pensait vaguement aux risques mais cela elle s’en moquait, elle était libre et le risque le plus grave qu’elle ait couru était de rester avec Kevin.
Elle marchait tout de même à « couvert « de manière instinctive, privilégiant les zones d’ombre et se dissimulant lorsqu’une voiture passait. Mais elle n’était pas dupe. Elle avait croisé plusieurs bandes qui étaient bien trop occupées à monter des plans pour coincer les flics.
En une heure elle fut au périphérique. Elle reconnut la porte de Clichy et en déduisit qu’elle avait méchamment dérivé, mais maintenant, c’était plus simple. Son obj

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