La largeur d un océan (pulp gay)
34 pages
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La largeur d'un océan (pulp gay) , livre ebook

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Description


La largeur d'un océan



Tome 4 sur 4 de L’Odyssée d’Achille


Pierre Dubreuil



Gay pulp de 150 000 caractères.


La largeur d’un océan sépare maintenant Achille et Patrice. Le premier file le parfait amour à Bequia, aux Grenadines, avec son pirate repenti, le second, sur l’île de Goede Reede, future Gorée au Sénégal, s’est épris de Jaap, un trafiquant d’esclaves hollandais.

Leur passion résistera-t-elle à la distance ? Se retrouveront-ils ? Leurs compagnons reverront-ils ceux qu’ils aiment et dont ils ont été séparés ? Cette ultime partie nous l’apprendra...


Du même auteur : Mémoire d’Aurélien, Soufrière, retour vers le passé, Antoine 30 ans après et La saga de L’Odyssée d’Achille : Le lit du roi, La route des îles, Pirates et barbaresques et La largeur d'un océan.


Découvrez notre catalogue sur http://www.textesgais.fr/

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 septembre 2012
Nombre de lectures 16
EAN13 9782363074492
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0019€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La largeur d’un océan
Quatrième partie et fin deL’Odyssée d’Achille
(150 000 caractères)
Pierre Dubreuil
Île de Goede Reede, 15 septembre 1644.
— Goedendag, mijn liefde !
Patrice ouvre un œil ; le visage de Jaap touche presque le sien et lui sourit. Pas vraiment beau, le Jaap, avec ses cheveux filasse tirant sur le roux, si fins qu’ils ont toujours l’air ébouriffés, ses yeux délavés qui donnent l’impression, lorsqu’il vous regarde, de voir à travers vous, et sa figure taillée à la serpe qu’orne une petite balafre, témoin de l’une des nombreuses bagarres d’un aventurier qui n’a pas froid aux yeux. Pas vraiment beau, mais du charme, avec sa taille de géant et sa morphologie de pugiliste, muscles d’acier, chair ferme, épaules larges, poitrine bombée. Si robuste que ses vêtements ont toujours l’air d’avoir été choisis trop petits. Et puis, ce qu’il a entre les jambes ! Et la façon dont il s’en sert ! Hmmm ! Patrice, à cette évocation, sent sa hampe reprendre vigueur, malgré la nuit échevelée que Jaap lui a fait passer. Il tend les lèvres pour rencontrer celles du Hollandais, accepte quelques caresses avec un plaisir non dissimulé, et murmure en se collant à son amant :
— Bonjour !
Patrice pourrait bien rester mille ans chez les Hollandais qu’il ne se mettrait jamais à parler leur idiome guttural, aux sons étranges et dissonants. Jaap lui adresse souvent la parole en flamand, langue que Patrice comprend bien depuis six mois que lui et ses amis sont à Goede Reede, mais il met un point d’honneur à toujours lui répondre en français. Il faut dire qu’ils emploient le plus souvent un langage universel, celui des mains qui courent sur les corps, des sexes qui se frottent, des bouches qui partent en exploration gourmande, des fluides qui jaillissent, de l’extase qui monte.
Jaap, justement, a entrepris de donner à Patrice une leçon de ce langage, et Patrice se montre bon élève : son corps s’arc-boute sous les caresses du Hollandais, ses jambes se nouent autour de sa taille pour mieux sentir, contre son périnée, la hampe en majesté qui va et vient et le transporte au ciel. Jaap le colosse se met à genoux sur le lit, saisit Patrice par la taille, soulève sans le moindre effort apparent les quelque cent soixante-dix livres du jeune homme et l’empale sans préambule sur son épieu dressé. Patrice pousse un cri, de douleur, oui, mais surtout d’extase : il s’est habitué aux manières brutales du Hollandais dont les étreintes sont rien moins que sentimentales. Jaap ne cherche jamais à retarder le moment de sa jouissance, et encore moins à éveiller le plaisir chez son partenaire : l’acte sexuel, pour lui, consiste à pilonner gaillardement de son énorme burin le tunnel de ses amants et à les inonder de liqueur le plus vite possible. Mais il y emploie un tel art — inconsciemment, mais qu’importe ? — que lesdits amants ne se plaignent généralement pas de ses performances, bien au contraire. Il est vrai qu’il est capable de les renouveler presque immédiatement et de si nombreuses fois que cela compense leur courte durée… Patrice adore ces étreintes d’une virilité violente. Elles le font se sentir comme une proie que Jaap va dévorer. Il adore la douleur qui l’envahit immanquablement lorsque le Hollandais le possède, douleur inséparable de la jouissance, partie de la jouissance. Il adore que ses organes irrités se souviennent des heures durant des assauts du géant. Il adore même la gêne qu’il éprouve à marcher et à s’asseoir lorsque Jaap a passé des heures à le marteler de la belle manière. Toujours, alors, une bouffée de chaleur l’envahit et son sexe se dresse, dur comme du bois dans son haut-de-chausses.
Patrice sait ce que Jaap va faire. Il s’agrippe à son cou, visse ses lèvres aux siennes, noue ses jambes autour de sa taille. Leurs bouches s’entre-dévorent. Patrice se sent bien avec cet énorme gourdin qui lui remplit le ventre, qui écrase en lui tous les points sensibles. Il se trémousse un peu et le plaisir l’inonde, lui fait pousser un petit cri. Il resterait bien comme ça, sans bouger, longtemps, longtemps, empalé sur la hampe sublime, pâmé de bonheur par le simple fait de l’avoir en lui. Mais il sait qu’il n’aura pas droit à ce repos exaltant : ce serait mal connaître Jaap, les amours placides, très peu pour lui, il lui faut du mouvement, et du mouvement qui se déchaîne comme un ouragan, encore. Il resserre son emprise sur la taille de Patrice. Ses mains sont si grandes, ses doigts si longs qu’il en fait le tour sans difficultés. Il soulève le jeune homme comme s’il s’agissait d’un fétu de paille, le baisse de nouveau, le fait aller et venir sur son sceptre en majesté. La cadence s’accélère, Patrice ne sait plus trop où il est, ce plaisir mêlé de douleur, il adore, il crie au rythme des mouvements que lui imprime Jaap. Il est fasciné par les bras du Hollandais dont les biceps se gonflent à chaque traction. Sous les aisselles, il aperçoit le bouquet de poils et son cœur chavire. Comme c’est excitant ! Il se dit in petto que rien n’est plus beau que les bras d’un homme dans l’effort. Mais bientôt il ne perçoit plus ce spectacle charmant, Jaap a encore augmenté l’allure, il ne sent plus que le pieu qui le fouille, la jouissance qui atteint les sommets, tout son corps qui s’électrise, les dents de Jaap qui mordent ses lèvres, le goût du sang dans sa bouche. Jaap le soulève de plus en plus haut, à chaque fois le mandrin sort de lui, et la seconde d’après Jaap l’empale de nouveau dessus, va cogner au cœur de ses entrailles, il lui semble qu’à chaque fois c’est plus profond, mais aussi que la jouissance est plus grande. Jaap va le déchirer, le défoncer, il va en mourir, mais tant pis, c’est trop bon, il crie, les ahans se succèdent sans interruption au rythme des poussées. Un dernier coup de boutoir, plus fort, plus violent que les autres, Jaap pousse un cri, il maintient fermement Patrice sur son gourdin, pas question de bouger d’une ligne, il se met à trembler, à rugir comme un fauve, et Patrice sent un geyser qui jaillit en lui, l’épieu au fond de ses entrailles crache, crache, n’en finit pas de cracher sa liqueur brûlante, et tout son corps reçoit comme une décharge électrique, et lui aussi explose, sa queue expulse la crème d’elle-même, sans l’aide de la moindre caresse, elle saute, frappe l’abdomen de Jaap qui s’inonde de multiples jets. Jaap sort de lui, le jette sur le lit, se précipite à hauteur de son visage, sa hampe est toujours aussi raide, il la frotte énergiquement, il crie, sa bouche ouverte se crispe sur une grimace qui exprime presque la douleur, et dans un hurlement silencieux il se vide une nouvelle fois, le menton de Patrice dégouline du divin élixir. Patrice attrape le bâton, l’enfourne, il adore lécher cette tige encore crachante, ruisselante de liqueur, tout odorante du musc de ses propres entrailles. Il suce à toute vitesse le gland, le plaisir est trop grand pour Jaap, il crie, il se retire, il s’écroule sur le lit, inconscient.
Patrice, lui, n’a pas encore droit au réconfort de la petite mort, Jaap déteste se réveiller englué de sperme, Patrice de la langue entreprend une toilette en règle, il adore rendre ce service à son amant, il adore obéir à ses ordres, il adore être sa chose. Quand Jaap est bien propre, Patrice se nettoie lui-même, récupère la liqueur sur ses doigts qu’il lèche avec délectation. Enfin, il s’allonge contre Jaap, torse contre torse, ventre contre ventre, il pose ses lèvres sur les siennes et Jaap sort un instant du néant pour déguster, dans la bouche de son amant, leurs semences mêlées. Patrice, comblé, épanoui, satisfait au-delà de toute limite, sombre lui aussi dans l’inconscience.
Quand Patrice se réveille, il est seul sur le lit. Sur son oreiller, sur le drap, tout autour de lui, s’éparpillent des fleurs d’hibiscus, des rouges, des blanches, des roses. Il sourit : quand il ne fait pas l’amour, quand il est autre chose qu’un mâle à la virilité débordante, Jaap est le plus romantique, le plus sentimental, le plus attentionné des amoureux ; et Patrice aime cette improbable dualité, il sent que, chaque jour, il s’attache un peu plus au Hollandais, qu’il éprouve pour lui une sorte de passion. De l’amour, oui, il faut appeler un chat un chat. À peine
cette idée formulée, Patrice en a honte, il pense à son Achille, là-bas, séparé de lui par la largeur d’un océan, c’est lui son amour, c’est lui l’homme de sa vie. Pourtant, l’épanouissement qui l’a envahi depuis qu’il vit avec Jaap, l’extase sexuelle qu’il lui procure, jamais personne, pas même son Achille, ne les lui avait donnés…
Patrice s’étire sur le lit, sourire aux lèvres. Il pense à sa rencontre avec Jaap…
***
Les évadés n’étaient pas restés très longtemps à Saint-Louis, une dizaine de jours tout au plus : le comptoir français leur avait sauvé la vie – ou du moins leur avait permis de recouvrer la liberté —, ils en étaient reconnaissants à Louis Caullier et à ses hommes, mais ils s’y trouvaient dans une impasse. Pour continuer leur chemin, pour tenter de repasser comme ils le souhaitaient tous les trois aux Isles de l’Amérique, il leur fallait gagner l’un des grands établissements du bord de mer, le hollandais ou le portugais. Et puis, le sacrifice de Bachir pesait sur leur âme. Il avait donné sa vie pour eux, sans même vraiment obtenir de Patrice les quelques miettes de tendresse qu’il réclamait. Patrice était pétri de remords d’avoir accepté l’évasion proposée. Il n’y avait qu’en quittant l’endroit où Bachir avait été tué qu’ils parviendraient, non pas à oublier, mais à commencer leur deuil.
Mais avant tout, il fallait songer aux funérailles de l’eunuque. Patrice et ses amis étaient désemparés : Bachir était mahométan, ils voulaient l’enterrer selon les rites de sa religion, mais n’avaient pas la moindre idée de comment s’y prendre. Louis Caullier les aida beaucoup. C’était un diplomate-né, et un guerrier qui allait assurer en quelques décennies à la France l’hégémonie sur le futur Sénégal. Il avait su tisser de nombreuses relations avec les Wolofs chez qui l’islam commençait à s’implanter de manière inexorable. Il envoya deux pirogues chercher un imam. Ses hommes connaissaient bien le fleuve et le ministre d’Allah arriva à temps pour que l’enterrement ait lieu dans les vingt-quatre heures suivant le décès, comme le voulait la tradition.
Commença alors pour Patrice une série d’épreuves. Il voulait rendre lui-même les derniers devoirs à Bachir, mais l’imam fit preuve de la plus grande fermeté : la toilette rituelle devait être effectuée par quatre musulmans, il n’y avait pas à discuter. La seule concession fut qu’on le laissa assister à la scène. Quatre habitants mahométans de l’île de N’Dar vinrent assister l’imam. Ils placèrent Bachir la tête tournée vers La Mecque et se livrèrent aux trois lavages purificateurs d’une extrême minutie et à l’essuyage, avant de l’envelopper dans les trois linceuls de lin blanc. Une nouvelle fois, la révolte envahit Patrice quand il apprit que son ami allait être enterré sans cercueil, comme un chien. Et pas dans le petit cimetière du comptoir français, mais dans le village wolof voisin. Puis il se dit que cette religion, finalement, était celle de Bachir, qu’il aurait sans doute aimé qu’on en suivît les rites même si cela devait signifier que l’homme qu’il aimait en fût exclu, même si cet homme leur trouvait un caractère barbare. Qu’il se sentirait mieux parmi des Wolofs, même s’ils n’étaient pas ses frères de race, qu’au milieu de Français dont en fait il ne savait pas grand-chose.
Il n’eut pas non plus le droit d’être l’un des porteurs qui emmenèrent la civière où reposait le grand corps de l’eunuque, dont on devinait les formes malgré les trois linceuls et le drap qui les recouvrait. Louis Caullier et plusieurs de ses hommes accompagnèrent les Français
lorsqu’ils se mirent en marche pour suivre la dépouille. Grégoire et Gustave soutenaient Patrice qui se sentait défaillir. À l’extérieur du camp, une petite foule de Wolofs les attendait. Ils emboîtèrent le pas au cortège et se mirent à psalmodier une sorte de litanie. Le caractère étrange et sauvage de ce qui semblait être une prière émut Bachir qui ne put retenir ses larmes et trébucha. Pensant le distraire de sa douleur, Louis Caullier expliqua :
— Ils réciteront cette phrase inlassablement jusqu’à la mise en terre. Ils disent « il n’y a de dieu que Dieu et Mahomet est son prophète ». Vous remarquerez qu’il n’y a que des hommes : les femmes n’ont pas le droit de sortir lors de l’enterrement d’un homme, sauf les plus âgées, et encore, à condition que ce soit pour travailler…
Patrice entendait sans les comprendre vraiment les paroles du chef des Français ; il marchait comme un automate, sans savoir où il allait. Bachir vivant dansait devant ses yeux, beau comme un dieu dans son pantalon bouffant de soie rouge et son petit gilet brodé d’or. Bachir penchait vers lui son beau visage brun, faisait reluire l’éclair blanc de son sourire, et lui disait, les yeux chavirés, combien il l’aimait. Leurs trop rares scènes d’amour, quelques fois seulement ! Oh ! comme il regrettait de ne pas lui avoir rendu son affection ! Si seulement il était encore vivant, comme il agirait différemment ! Autant d’amour qu’à son Achille, voilà ce qu’il lui donnerait… À Bachir qui était mort pour lui, pour l’amour de lui…
Patrice trébucha. Il ne voyait plus rien. Les larmes noyaient son visage. Il se rendit compte qu’il sanglotait à grand bruit. Ceux qui suivaient le cortège les regardaient bizarrement, sévèrement, même, pour les Wolofs. Par bonheur, Grégoire et Gustave le soutenaient et il ne tomba pas. La litanie des Africains avait cessé. On ne marchait plus. Patrice essuya ses yeux et vit qu’ils étaient dans le cimetière, au bord de la fosse. Quand il vit le trou et la terre amoncelée qui bientôt allait recouvrir Bachir, tomber sur les quelques minces épaisseurs de tissu qui formaient son seul rempart, Patrice défaillit encore. L’imam récitait maintenant la prière des morts. Puis soudain, Bachir ne put retenir un cri : on avait ouvert les linceuls, le beau visage de Bachir était découvert, aussi gracieux, aussi mâle que lorsqu’il était vivant, à peine pâli par la mort. On eût dit qu’il dormait. Grégoire et Gustave eurent toutes les peines du monde à empêcher leur ami de se jeter sur le corps, de le couvrir de baisers. Puis l’imam se tut ; tous les Wolofs défilèrent devant Bachir, pour un ultime adieu à ce frère qu’ils n’avaient pas connu. Puis deux jeunes gens descendirent dans la tombe, y déposèrent le corps couché sur le côté droit, visage tourné vers La Mecque.
Une pelletée de terre tomba. Patrice entraîna ses amis.
— Partons, partons maintenant ! dit-il.
Il ne se sentait pas la force de voir la terre s’écraser sur le visage de Bachir, envahir sa bouche, ses yeux, son nez.
Comme ils s’éloignaient, ils entendirent le bruit crissant de la pelle de bois, et celui lourd et mou à la fois de la terre qui tombe. Patrice une nouvelle fois trébucha, puis il se redressa, se libéra du soutien de Grégoire et de Gustave, et, le visage blême, mais impassible, il reprit sa marche vers le village français.
***
Une semaine plus tard environ, des informateurs maures de Louis Caullier arrivèrent...
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