Florence

Sébastien Thevenet- Broussous

Description

Sébastien Thévenet-Broussous développe une langue dramatique et poétique aux multiples formes, s'inventant au gré de ses différents thèmes et sources d'inspiration. Sa quête première consiste à créer une poésie qui soit toujours au service du jeu.
Avec 'Florence', adaptation contemporaine du mythe de Phèdre, l'auteur décrit un monde dans lequel tous les personnages sont esclaves de leurs passions, mais où seules les femmes sont incriminées pour cela.
'L'Enfant', polar poétique et burlesque, relate les aventures de parents cherchant leur fils, vingt-cinq ans après que celui-ci ait fugué. Entre farce et lyrisme, la pièce dénonce la façon
avec laquelle l'autorité en place s'appuie souvent sur ceux qui s'opposent à elle pour affermir son pouvoir.
À travers 'Sakountala', l'auteur met en scène un dialogue fictif entre Camille Claudel et son médecin au sein de l'hôpital psychiatrique où elle a passé les trente dernières années de sa vie.

Sujets

• Harmattan Littérature
• Pièce de théâtre
• Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 19 août 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782140128196
• Langue: Français

Extrait

Florence Sébastien évenet-Broussous
L’Enfant
Sakountala
Sébastien évenet-Broussous développe une langue
dramatique et poétique aux multiples formes, s’inventant
au gré de ses di érents thèmes et sources d’inspiration. Sa
quête première consiste à créer une poésie qui soit toujours
au service du jeu. Florence
Avec Florence, adaptation contemporaine du mythe
de Phèdre, l’auteur décrit un monde dans lequel tous les
personnages sont esclaves de leurs passions, mais où seules L’Enfant
les femmes sont incriminées pour cela.
L’Enfant, polar poétique et burlesque, relate les aventures Sakountalade parents cherchant leur ls, vingt-cinq ans après que
celuici ait fugué. Entre farce et lyrisme, la pièce dénonce la façon
avec laquelle l’autorité en place s’appuie souvent sur ceux qui
s’opposent à elle pour a ermir son pouvoir.
À travers Sakountala, l’auteur met en scène un dialogue
ctif entre Camille Claudel et son médecin au sein de
l’hôpital psychiatrique où elle a passé les trente dernières
années de sa vie. Au prisme de l’histoire de cette grande
artiste, victime du système et des mœurs, l’auteur développe
l’idée que l’homme fou est à l’homme sain ce que le barbare
est au citoyen : en dehors des frontières.

Sébastien évenet-Broussous est
auteur, metteur en scène, réalisateur,
comédien et enseignant de théâtre. Il
a mis en scène quatre de ses pièces de
théâtre, réalisé deux courts-métrages
de ction et un documentaire.
ISBN : 978-2-343-17761-8
19
Florence, L’Enfant, Sakountala Sébastien évenet-Broussous




































Florence
L’Enfant
Sakountala
Collection « Théâtres »
dirigée par Carole Martinez


Dernières parutions

Arnaud SUARD, Monsieur L. et les couleurs de l’enfance,
2019.
Jean-Luc TABARD, Les petites cailles du président. Comédie
en 4 actes, 2019.
Louise CARON, Dom Juan, le piège, 2019.
Arnaud SUARD, Marianne CARON, Le faiseur d’archets,
2019.
Philippe BULINGE, Napoléon. La nuit de Fontainebleau, 2019.
Guillaume MARTIN, Platon Vs. Platoche, 2019.
Francine NARÈCE, Chimamanda, 2019.
Richard VITTE, Femmes de Terre-Neuvas, 2019.
Michel CARON, Les sombres temps, 2019.
Clémentine SAINTOUL COLOMBRES, La voyageuse, 2019.
Stefan LERIOV, Justice de nuit, 2019.
Dominique RENAUDIN, Affaires de gare, 2019.
Jacques BARDIN, La réplique, 2019.
Francine NARÈCE, Pour deux francs ou 1900, le massacre des
ouvriers de la canne au François, 2019.
Victor HUGO, Les Jumeaux. Pièce inachevée et complétée par
Monique Lancel, 2019.
Richard TCHÉLÉBIDÈS, Les amants de la Soufrière, 2019.
eSarah DULAURIER, Birdy. Une chronique du XX siècle, 2019.
Jean-Henri BLUMEN, Un client à la page, 2019.
Sandrine-Malika CHARLEMAGNE, Sarah et Nour (médaille
de bronze du concours Vivons les mots ! 2018), 2019.
René STAMEGNA, Le passage (médaille d’argent du concours
Vivons les mots ! 2018), 2019.
Sophie SATTI, Pas si fort ! (médaille d’or du concours Vivons
les mots ! 2018), 2019.
Timothée GUÉRIN, Les mots pour se taire, 2018.
Oriane GASSAN, Pourquoi les koalas ne sont pas aussi
mignons qu’on le croit, 2018.
Christophe THÉBAULT, Les mizérables, 2018.

Sébastien Thévenet-Broussous






Florence
L’Enfant
Sakountala









***
















© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’École-Polytechnique ‒ 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-17761-8
EAN : 9782343177618





Sommaire



Florence .............................................................................. 9
L’Enfant ..................... 75
Sakountala ...................................................................... 131




























7

















































Florence



« Venise n’est pas en Italie »
Serge Reggiani



















9




Florence, écrite en 2012, a été mise en scène pour la
première fois par l’auteur au Théâtre de l’Opprimé à Paris
en 2016.

Distribution

Phèdre ................................................ Florence Janas
Hippolyte ......................... Benjamin Barou-Crossman
Aricie ................................................... Elvira Hsissou
Théramène ................................ Abdel Djallil Boumar
Oenone et Thésée .............................. Bruno Thévenet
















10

Acte I
Les amours de Phèdre et de Thésée

Scène 1

Phèdre :
C’est joli ici.
Si on m’avait dit, je serais venu plus tôt.
Qui es-tu exactement ?

Thésée :
Si Thésée devait se dire, il se dirait fade, froid, sans
consistance, amorphe, inerte et plein de doutes.
Si Thésée devait se dire, Thésée ne dirait rien.
Si Thésée devait se dire, il dirait que tu es belle ; mais
Thésée ne doit pas se dire. Thésée doit dire le monde.

Phèdre :
Je suis là pour faire plaisir.
Épargne-toi les compliments.

Thésée :
Je sais, je suis journaliste. J’ai lu plus d’un papier sur ton
cœur. Tu es Phèdre, fille de prince. Tu es bon parti, et je
cherche une femme. J’ai cet enfant sur les bras : Hippolyte
– un souvenir de bataille – et il me faudrait quelqu’un
pour…

Phèdre :
Je ne sais pas si je suis un bon parti, ma mère dit que j’ai
des absences.

Thésée :
Je suis habitué à tout.
11

Tu sais, nous les journalistes, on est un peu des soldats,
des mercenaires mêmes. Solitaires, pas d’armée.
Mercenaires de la vérité. Nous livrons guerre à l’horreur
dans le monde et nous assistons parfois à de jolies choses.
Écoute.

Phèdre :
Ne me dis pas ce que je dois faire.

Thésée :
C’était un soir dans un bar de brousse -c’est comme ça
qu’on appelle les bars au front- y avait ce mec, un
infirmier, un grand type avec une balafre sur la gueule, il
était plus rond que d’habitude et il a commencé à brailler
des conneries sur les enfants. Je me souviens qu’il parlait
de hochets : il parlait de guerre et de hochets, je me
souviens, il était ivre ; et là, il se jette sur la serveuse.

Phèdre :
Je ne crois pas qu’on puisse me prendre.

Thésée :
Il l’empoigne à pleins bras et lui baise la bouche, sa
bouche râpeuse sur elle, et lui attrape la fesse. La fille crie,
je suis là, je tremble, j’attrape un tabouret qui traine et
vlan je lui écrase sur la gueule !
Le mec est tombé net, ses idées aussi. On l’a trainé dans le
caniveau.
Je te dis : c’est nous les soldats, mercenaires de la vérité.

Phèdre :
Je ne suis pas responsable.

Thésée :
La fille c’était Antiope.
12

Je suis allée la voir après, derrière son bar.
Elle était pleine de reconnaissance.

Je l’ai baisée debout contre la tôle rouillée dans la nuit
noire d’une guerre. Je sens encore s