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Description
Sujets
Informations
Publié par | Guy Saint-Jean Editeur |
Date de parution | 19 février 2014 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782894557945 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Guy Saint-Jean Éditeur
3440, boul. Industriel
Laval (Québec) Canada H7L 4R9
450 663-1777
info@saint-jeanediteur.com
www.saint-jeanediteur.com
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Turenne, Martine, 1964-
Hôtel Princess Azul
Sommaire : t. 2. Pinata, dauphins et Ritalin.
ISBN 978-2-89 455-793-8 (vol. 2)
I. Turenne, Martine, 1964- . Pinata, dauphins et Ritalin. II. Titre. III. Titre : Pinata, dauphins et Ritalin.
PS8639.U727H67 2013 C843'.6 C2013-941490-8
PS9639.U727H67 2013
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition. Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC
© Guy Saint-Jean Éditeur inc. 2014
Édition : Isabelle Longpré
Révision : Lydia Dufresne
Correction d’épreuves : Claire Jaubert
Conception graphique de la couverture : Christiane Séguin
Infographie : Olivier Lasser
Illustration de la page couverture : Lucie Crovatto
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada, 2014
ISBN : 978-2-89 455-793-8
ISBN ePub : 978-2-89 455-794-5
ISBN PDF : 978-2-89 455-795-2
D ISTRIBUTION ET DIFFUSION
Amérique : Prologue
France : Dilisco S.A./Distribution du Nouveau Monde (pour la littérature)
Belgique : La Caravelle S.A.
Suisse : Transat S.A.
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
Lorsque l’alarme de son iPhone sonna à deux heures du matin, comme chaque dimanche depuis son arrivée au Princess Azul, Geneviève Cabana était en train de faire le plus étrange des rêves.
Elle circulait en voiture sur le boulevard René-Lévesque Ouest, lorsqu’elle remarqua un bus qui collait dangereusement son pare-chocs arrière. Elle n’était pourtant pas dans la zone réservée aux bus de la STM, alors quel était le problème ?
Soudain, le bus enfonça l’arrière de sa voiture. Par exprès , semblait-il. Geneviève tenta d’arrêter son véhicule pour aller constater les dégâts, mais le bus continuait d’enfoncer son pare-chocs. On entendait le bruit de la tôle qui s’écrasait.
« C’est quoi ce malade ? » se dit Geneviève. Elle réussit tant bien que mal à sortir de sa voiture, toujours poussée par le bus fou, et prit une grosse roche qui traînait dans la rue. Elle la projeta dans le pare-brise du bus, qui vola en éclat. Elle vit le chauffeur. Il était hilare.
Aussitôt, elle entendit le bruit d’une sirène de police et se dit que la meilleure option était la fuite.
Elle embarqua dans sa voiture, qui s’était finalement immobilisée, puis partit en trombe. Elle alla se réfugier dans une buanderie. Elle se mit à y faire la conversation avec tout un chacun, tout en feignant de laver des vêtements. Lorsqu’elle vit les policiers débarquer, elle s’envola au plafond de l’établissement et devint invisible. C’est au moment où elle circulait incognito à travers la demi-douzaine de membres des forces constabulaires que l’alarme la tira de son étrange position…
Ça n’était pas la première fois qu’elle faisait ce genre de rêve déjanté lors de ses nuits écourtées du dimanche, alors qu’elle devait aller accueillir son nouveau groupe de la semaine, à l’aéroport de Punta Cana.
Ces quelques heures semblaient propices à lui envoyer d’étranges signaux. Dans ce cas-ci : l’agression, la fuite, puis la disparition de la scène publique. Était-ce ainsi que la psy en elle pouvait interpréter son séjour à l’hôtel Princess Azul ?
Elle chassa vite de son esprit ses pensées noires et s’habilla rapidement. La cohorte n o 28 était à la veille d’atterrir. Et le vol TA632 transportait des passagers bien spéciaux.
— Ton père et ta belle-mère ? Mon Dieu, tu ne vas pas t’ennuyer cette semaine, ma belle !
Rosie, la collègue de Geneviève, avait toujours de ces petits mots d’encouragements.
— Mon ex-belle-mère, rectifia-t-elle. Je suis séparée de son fils depuis quinze ans. Ça fait des relations beaucoup plus harmonieuses, crois-moi. Et puis elle s’entend tellement bien avec papa. C’est un soulagement pour moi qu’elle ait accepté de venir célébrer avec lui ses quatre-vingts ans au Princess Azul.
— Ton père va avoir quatre-vingts ans… Ça ne nous rajeunit pas tout ça.
« En tout cas, ça ne me rajeunit pas, moi », se dit Geneviève, soudain atterrée par cette évidence. Dans quelques mois, elle fêterait ses quarante-neuf ans. Dernière année avant le terrifiant changement de décennie. Quarante ans, c’était une promenade dans le parc, à côté de ce qui l’attendait.
Les deux femmes étaient plantées aux abords des arrivées à l’aéroport international de Punta Cana. Le groupe qui venait de quitter l’avait fait sans encombre, ce qui était aussi rare qu’apprécié. Il est vrai que l’un des fauteurs de troubles de l’aéroport était désormais à la retraite forcée.
Chorizo…
Des sons de verre brisé provenant du coin sud de l’aéroport rappela à Geneviève l’existence du berger allemand. Il venait de renverser une poubelle et l’un des policiers de l’aéroport, était-ce R. Ezbequiel qui le réprimandait tout doucement ?
Après plusieurs fâcheux incidents impliquant le chien renifleur de drogues et explosifs de l’aéroport, celui-ci avait dû subir un examen complet chez un vétérinaire. Chorizo avait été déclaré inapte au travail. Il souffrait de stress, dû sans doute à un état semi-épileptique asymptomatique et donc non diagnostiqué. Cette pathologie compromettait son jugement. Il confondait les odeurs et était devenu paranoïaque.
Mais les policiers de l’aéroport de Punta Cana lui étaient très attachés. Ils avaient embauché un jeune chien pour faire le boulot, un dénommé Salsichon, et avaient gardé Chorizo comme mascotte. On lui avait enfilé au cou un coquet foulard aux couleurs du drapeau dominicain, bleu et rouge. Le chien prenait désormais des barbituriques, ce qui régularisait ses humeurs, mais lui ouvrait l’appétit de manière excessive. Il faisait littéralement les poubelles, ses nuits de – fausse – veille.
C’était adorable.
— Je suis tellement contente que ce chien ne soit plus en service, dit Rosie, en observant Chorizo mordre à pleines dents dans un restant de ce qui semblait être un burger. Les derniers temps, je craignais le pire à chaque fois qu’il reniflait la valise d’un client… Tu te souviens avec ton cousin ?
Là-dessus, Rosie pouffa de rire. Il faut dire que l’arrestation du docteur Pierre Sansregret, survenue cinq mois plus tôt, avait bien fait rigoler les deux femmes après coup, car Geneviève avait dû gérer la « crise » de sa valise pleine de « drogues ».
— Bon, les voilà.
Les portes automatiques s’ouvrirent sur une centaine de passagers hagards, visiblement épuisés, et de mauvaise humeur.
C’était un groupe standard, de tous les âges, contrairement à la horde d’enfants débarqués la semaine précédente, lors de la relâche scolaire. Un moment difficile pour Geneviève, non seulement parce que les demandes des clients étaient inhabituelles (« Y a-t-il du beurre d’arachide dans ce poulet dominicain ? », « Pourquoi n’y a-t-il pas de crayons à colorier au buffet ? », « Mon enfant a peur des poissons. Peut-on trouver un coin où il y en a moins ? »), mais aussi parce que la vue de ces bambins l’avait rendue nostalgique. Elle avait vécu de ces doux moments dans un tout inclus avec les jumeaux lorsqu’ils étaient petits. Certes, ça n’avait pas toujours été de tout repos, surtout le séjour à la Riviera Maya, en 1996, lorsque la varicelle avait frappé coup sur coup Anne, puis Balthazar. Ils avaient dû passer des heures dans des bains d’Aveeno plutôt que de profiter de la plage. Quand l’un était dans sa phase aiguë, l’autre devait patienter en regardant à la télé des émissions mexicaines. « Mais c’est fou comme la m
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