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Description
Sujets
Informations
Publié par | Le Lys Bleu Éditions |
Date de parution | 12 avril 2019 |
Nombre de lectures | 1 |
EAN13 | 9782378779757 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Naciri Charaf-Eddine
L’homme Obscur
Roman
© Lys Bleu Éditions – Naciri Charaf-Eddine
ISBN : 978-2-37877-975-7
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayant cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivant du Code de la propriété intellectuelle.
Préface
C’est comme si l’intimité de l’être lui était apparue...
À cet homme obscur dont parle le roman, comme à son auteur – surtout, souvent.
Comme si, à travers ce personnage troublant, accablé et touchant, l’auteur nous livrait ses propres pensées, ses expériences, ses vérités… Celles d’une existence difficile, complexe, profonde et… intime. Intime : c’est l’intimité du personnage que l’on découvre de fil en fil, avec ses doutes, ses angoisses, ses élans, ses extases, ses déceptions, ses illusions – et tout ce qui, à terme, définit son être.
L’homme obscur , c’est d’abord une histoire : celle d’un homme plongé dans l’obscurité, la solitude et la confusion. Le poète fait une rencontre et tout est changé. C’est l’Inspiration : elle vient de le bouleverser. Le poète la rêve, la voit, la vit, et puis s’endort, rassuré d’un espoir qu’il n’a jamais connu. Puis la muse l’abandonne et tout, de nouveau, est confus. Cette lumière, cette lueur, cet espoir, c’était une éclipse. Elle a disparu, aussi vite qu’elle était apparue… Destin tragique ! Et le poète est perdu.
Ce poète, ça pourrait être moi, ça pourrait être lui ou bien nous : chacun s’y reconnaîtra. Parce que ce poète, il parle de la vie, de la solitude, des complexes, du destin, de l’absurde, et de tous ces mystères qui font que la vie, parfois, se vit en clair-obscur.
« Il a dormi. Il a rêvé. Il a vu. Il a vécu ». Et il ne sait plus : est-ce qu’il rêve, est-ce qu’il vit, est-ce que c’est un songe ou bien la vie ? « Je vis dans la réalité et je vis dans le rêve, je rêve dans la réalité et je rêve dans le rêve » ... « Est-ce que je vis dans un rêve ou dans la réalité ? » Le doute le surprend, le doute l’a ravi : il faudra vivre avec. Avec ce doute, constant, il faudra vivre, avec ou sans. Et qui n’a jamais douté ?
Et pourtant, c’est ce doute qui va le sauver. L’inspiration, c’était une rencontre, et il suffit parfois d’une rencontre, pour tout changer. Et d’ailleurs, elle n’a pas tout à fait disparu : ses mots le guident, ses mots l’accompagnent... L’inspiration est une philosophe, et ses pensées sont restées. Elles lui sont restées, à lui, le poète, qui peu à peu prend conscience – et de lui, et de sa vie, et de l’existence aussi. Dès lors, il s’est élevé, à un niveau de pensée décalé. Peut-être plus complexe, peut-être plus abstrait, mais tellement plus sensé !
Il fallait trouver le sens... Le chemin... La direction... Et le sentier... Au mot près : la sagesse. Dans toute sa vérité... Le poète a compris qu’il ne peut plus se contenter de vivre ni de la solitude ni de l’obscurité : il doit d’abord comprendre la vie, se comprendre lui-même. Lui, le poète, c’est-à-dire le penseur, le mystique, l’artiste et le rêveur. Le poète s’est retrouvé lui-même, face à cet univers dont il redoutait les mystères. Il a trouvé une muse, précisément celle qui lui manquait, et avec elle, une croyance nouvelle : celle de la vérité.
Dans toutes ses rimes.
Et dans tous ses versets…
Car le poète pense, doute et sublime : c’est dans sa nature. Sans doute, il est malheureux. C’est le fardeau des gens lucides : ils doutent trop. Ils en savent trop. Ils y pensent trop. Alors non, ils n’en savent pas beaucoup plus que les autres. Mais ils savent bien qu’ils n’en savent rien : alors ils en savent déjà un peu plus. Disons qu’ils savent mieux…
À quel point, il faut se couper du monde, pour le retrouver ! Et le poète retrouve : les vérités premières, l’innocence et le monde oublié. Celui de la nature, de nouveau sublimée, chérie et vénérée : c’est dans la nature que le poète trouvera les réponses aux questions qui l’avaient plongé, peu à peu, dans la confusion de l’obscurité.
Ici, l’auteur explique le poète, plus qu’il ne le décrit. À sa façon propre, c’est-à-dire avec poésie. Et d’une façon plus personnelle peut-être, comme un amoureux de la pensée, des sentiments et de la nature (plus que des hommes peut-être !) Car « la nature est une terre sans mensonges, un monde sans hypocrisies ni nuisances », parce qu’elle « expose la réalité telle qu’elle est », c’est-à-dire, dans sa vérité. Et le poète, devenu penseur, c’est de vérité dont il a besoin. La vérité est une lumière.
L’homme obscur , c’est donc l’histoire d’un poète qui a rencontré l’espoir, mystique, dès lors qu’il a trouvé l’inspiration. Et avec elle, personnifiée, la lumière de la vérité. Et qui, dès cet instant déjà, s’est affranchi de la solitude. Avec lui, la nature, souveraine et sage. En lui, le doute, l’espoir, l’attente et la déception, mais l’amour aussi. Il a dormi. Il a rêvé. Il a vu. Il a vécu. Et il a aimé. Il a aimé comme seuls les poètes savent aimer : de tout leur être. L’auteur est sans doute poète lui-même : ici les mots résonnent, la poésie se mêle à la prose, et les sentiments sont complexes. Et ils sont forts. Ils sont tragiques ! Comme dans les tragédies grecques… Les mots sont précis. Le poète a aimé, désespérément, et puis avec passion, et puis tout doucement, avec sagesse. Parce que l’amour rend sage… Apparemment.
Et quand on aime, c’est en couleurs ! comme dit l’auteur. C’est en lumières, c’est en lueurs : quand on aime, on est sauvé. Et quand c’est la nature, la terre mère que l’on se surprend à aimer, l’improbable se produit. Les arbres parlent, les fleurs dictent, et ce qui n’avait aucun sens jusqu’alors, captive et rassure. Il y a quelque chose du panthéisme dans cette ode à la nature – un nouveau sentier de pensées, aussi.
Pensées nouvelles, poésie pensante, mots précis et posés, L’homme obscur réemprunte les thèmes classiques de la littérature romantique – celle de Verlaine et Rimbaud, Rousseau, Hugo ou de Nerval, à l’aune de réflexions et enjeux plus contemporains.
Et avec autant de poésie… qu’un poème, à proprement parler.
« Tu mets de la poésie dans la prose ! », me disait Charaf, l’autre soir. Il venait de lire un de mes textes et me parlait de Le Clézio, tout à coup inspiré. Je profite de cette occasion pour lui retourner le compliment. Mieux, peut-être : tu as fait de la prose, Charaf, un autre genre de poésie. Mélodique et sage…
Il fallait y penser.
Julie Fontaine, 14/01/2019.
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