Ombre
35 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Ce roman retrace l’histoire de Steeve et Ibih, un couple de jeunes amoureux séparés par le destin, la malveillance de certains ainsi que les traditions familiales, et qui n’auront jamais la chance de se retrouver. Vous découvrirez au fil de la lecture de cette œuvre une intrigue aussi intéressante que réaliste, des personnages emblématiques et une thématique universelle qui vous séduiront sans nul doute.

À PROPOS DE L'AUTEUR

De nationalité gabonaise, Igalo-Guiaba Assa-Edier est né en 1998 à Port-Gentil. Après l’obtention de son Bac littéraire au lycée Mgr André Raponda Walker, il intègre l’Institut National des Sciences de Gestion. Ombre est son premier roman.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 septembre 2020
Nombre de lectures 4
EAN13 9791037712424
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Assa-Edier Igalo-Guiaba
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ombre
Roman
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Lys Bleu Éditions – Assa-Edier Igalo-Guiaba
ISBN : 979-10-377-1242-4
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
I
 
 
 

—  As-tu encore peur ? lui demanda-t-elle.
—  Bien sûr que oui, lui répondit Steeve en lui donnant un baiser sur le front. Et toi ?
—  Oui… tu sais quoi, assieds-toi j’ai une idée, rétorqua Ibih, le sourire aux lèvres, en se redressant pour s’asseoir également. Allez, donne-moi ta main.
—  … Que veux-tu faire comme ça ? la questionna-t-il d’un air étonné.
—  N’as-tu pas confiance en moi ? Allez !!! Donne-la et tu verras.
Elle prit sa main dans la sienne puis enleva l’une de ses boucles d’oreilles et, avec vivacité, elle enfonça le bout de celle-ci dans le pouce de son jeune compagnon. Il fit la grimace, mais n’osa pas l’interrompre, car il tenait à voir où allait aboutir tout ceci. Elle fit de même sur son pouce puis imbiba un bout de papier avec du sang sortant des deux blessures.

—  Passe-moi mon briquet, il est dans la sacoche derrière toi, lui ordonna-t-elle pendant qu’elle se chargeait de plier au mieux le bout de papier imprégné de sang.
—  Tu n’as pas encore arrêté de fumer alors ? l’interrogea-t-il en lui tendant le briquet.
—  Aller avance encore un peu, maintenant tu vas faire ce que je te dis, lui dit-elle en ignorant sa question et posa le papier entre eux. Tu vas penser à cette peur, à nous deux, tu vas y penser profondément en regardant ça, rajouta-t-elle en pointant la boule de papier du doigt.
Ils la fixèrent ensemble tandis que le silence s’installait. Il n’aurait pu donner un nom à ce qu’ils faisaient, tout comme il en ignorait le but, mais ils le faisaient tous les deux alors il y trouva un certain plaisir et, même s’ils ne se connaissaient pas depuis si longtemps que ça, il était conscient qu’elle occupait déjà au fond de son cœur une place importante.
Ibih releva le visage et croisa son regard interrogateur, mais elle fit mine de n’avoir rien remarqué. Elle s’empara de bout de papier, l’éloigna un peu d’eux et l’enflamma.
 
*
 
Il se réveilla considérablement en retard ce matin-là, mais se décider à sortir de son lit, des frontières de son univers, de cette chambre qui la nuit d’avant encore l’avait vu anéanti, était plutôt difficile.
Mais après tout, ce ne sera qu’un jour de plus, un jour de plus où il devra faire face à l’indifférence de certains et aux jugements de tous…

—  Steeve, n’y a-t-il pas cours aujourd’hui ? demanda sa mère en cognant à sa porte.
—  Si !!!
Les choses ont toujours été ainsi entre eux, ses parents ne laissaient transpirer aucune affection à son égard et le peu qu’il avait pu entrevoir dans son enfance s’est tout à fait dissipé avec la venue au monde de sa petite sœur. Au début, son travail acharné à l’école lui permettait d’oublier cet état de solitude dans lequel il se sentait constamment, puis il fit la rencontre d’Ibih. Elle n’avait rien d’exceptionnelle si ce n’est la tristesse que révélaient parfois ses yeux même lorsqu’elle semblait tout à fait heureuse. En fait, c’était surtout dans ces moments-là qu’on pouvait voir dans son regard cette douleur. Ce chagrin faisant naître, chez ceux qui savaient le distinguer, une envie de la protéger de tous les dangers, de la protéger d’elle-même notamment.

—  Steeve !
—  Je me lave.
Petit-déjeuner au complet, ou incomplet c’est selon, étant seul à table, puis direction le lycée. Ce monde, aimé des parents naïfs cependant condamné par l’autre catégorie d’individus qui vit continuellement dans le passé : « à notre époque… ». Un lieu régit par des tortionnaires en tout genre et où de nos jours les crimes intellectuels et moraux représentent le quotidien de tout un chacun.
À peine descendu de la voiture, son retard se fait de nouveau sentir quand il voit d’autres élèves se précipiter aux portails de l’école avant leur fermeture. Parvenant sans trop de difficultés dans sa classe, c’est un tollé qui l’accueillit, mais dans ce foutoir son premier réflexe fut de regarder si elle était déjà arrivée et voir ce qu’elle pouvait bien faire en ce moment.
Perdue au fond de la classe, les cheveux dans un chignon serré et dont le voile qui les couvrait auparavant faisait à présent office de pompon, elle semblait être l’animatrice au sein de son groupe d’amis. En dépit de l’heure avancée, le professeur avait quelques minutes de retard et, pour des élèves à la carrure de ceux-ci ce, retard était synonyme de vacances malgré les examens de fin d’année. Combien de profs se plaignaient de l’attitude de ces élèves ? On ne comptait plus. Il n’y avait pas moins de trois clans remontés les uns contre les autres dans cette classe transformant ainsi les heures de pause en cour d’assise, avec la différence que dans celle-ci l’hypocrisie et le mensonge étaient de mise. Mais quand ces mésententes prenaient fin, c’était pour le plus grand malheur des profs, car à ce moment un acharnement à l’unisson avait raison du cours.
Il prit place alors et se décida à entamer le roman qu’il trimbalait depuis quelques jours déjà dans son sac. Cependant, l’occasion de le lire lui glissa d’entre les doigts.

—  Salut monsieur, dit une voix derrière lui. Il n’avait pas besoin de se retourner pour savoir de qui il s’agit… mais il le fit tout de même.
—  Salut toi !!! répond-il un peu surpris de l’air engoué avec lequel elle l’accrochait aujourd’hui. Ce n’est pas qu’elle n’était pas bien avec lui, c’est juste qu’il en faisait un peu trop à ses yeux, ce dont elle avait absolument besoin c’était de s’amuser lui disait-elle souvent. « Alors bien dormi ? » demanda-t-elle. Mais dans sa lancée elle n’attendit pas sa réponse, après tout, une autre chose lui importait en ce moment, alors elle enchaîna.
—  Dis, pourrais-tu emprunter la voiture de ton père ce soir ?
—  Pour ?...
—  Euh… voilà nous sommes vendredi et je me disais que… on pourrait se faire une sortie. Qu’en dis-tu ?
Le prof fit, à ce moment, son entrée dans la salle de classe alors elle regagna sa place et pour toute réponse elle se contenta d’un signe de tête qu’il lui fit ; après tout, qu’avait-il d’autre à faire ce soir ?
La matinée fut calme dans l’ensemble. Ibih n’assista qu’au premier cours puis disparu. Steeve rangea ses affaires et sortit de la classe. Écouteurs aux oreilles, musique à fond, l’un des critères de la jeunesse du XXI e  siècle, il prit la direction du CDI. Pourtant, il ne fut pas arrivé qu’il dû s’arrêter. Là, devant lui, dans un coin toute seule, recroquevillée et en larmes, il y avait une fill

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