Cahier de confinement « Recueil de confidences »

Yves Untel Pastel

Description

Ce printemps 2020 avec l’immixtion du coronavirus, le monde a vécu une expérience pandémique inédite. Pays par pays, continent par continent, notre planète fut réduite à la dimension symbolique d’un village, où le même fléau menaçait chacun, sans distinction de classe, d’origine, de couleur de peau, de confession, franchissant allègrement toutes les frontières censées nous distinguer, nous séparer où nous protéger.
Pendant le confinement brutal qui nous a été imposé, je fus heureux d’assister à de très beaux gestes de bienveillance. Comme à bien d’autres, cette question s’est imposée à moi : Comment être utile à chacun de mes frères humains plongés dans cet enfermement si angoissant ?
Durant un peu plus d’un mois, j’ai décidé de partager une pensée journalière, poétique ou non, avec les personnes de mon réseau relationnel. Je souhaitais ainsi briser cet isolement qui nous affectait tous. Écrire pour nous relier, écrire pour nous garder tous dans l’indispensable espérance. Quelques-uns de mes correspondants m’ont persuadé de proposer ces textes à un plus grand nombre.
Ce présent « Cahier de confinement, recueil de confidences » rassemble ces pensées circonstancielles sur cette expérience singulière qui laissera une trace indélébile dans notre mémoire collective. Dépassant cette parenthèse pandémique, chacun pourra trouver dans ce livret des mots pour aller mieux et rebondir face à l’épreuve.

Informations

• Publié par: Les Éditions du Net
• Date de parution: 20 juillet 2020
• Nombre de lectures: 14
• EAN13: 9782312074320
• Langue: Français

Extrait

Cahier de confinement « Recueil de confidences »
Yves Untel Pastel
Cahier de confinement « Recueil de confidences »
Des mots pour aller mieux… Poésie et art Thérapie
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2020
ISBN : 978-2-312-07432-0
Avant - propos
Ce printemps 2020, le monde a vécu une expérience inédite. La pandémie mondiale du coronavirus. Pays par pays, continent par continent, notre planète fut réduite à la dimension symbolique d’un village, où le même fléau semblait pouvoir potentiellement frapper chacun, sans distinction de rang, de classe, d’origine, de couleur de peau, de confession, franchissant allègrement toutes les frontières censées nous distinguer, nous séparer où nous protéger. Toutes les nations à leur façon, certaines plus radicalement que d’autres, ont observé ce mouvement de repli sur soi, tentant de se préserver du mal invisible, en se confinant bon gré mal gré, acculées par l’impuissance. La maladie a fragilisé beaucoup ; bien des familles ont connu le deuil ; et la peur plus insidieusement n’a épargné personne. Le coronavirus nous a ramenés à notre dénominateur commun, notre humanité fragile, notre commune finitude. Pendant l’épisode de confinement que nous avons vécu en France, comme tout un chacun, je fus mis face à moi-même. Une question brûlante s’est imposée à moi. Devant cette épreuve inédite, que puis-je faire, que dois-je faire pour être utile à moi-même et à chacun de mes frères humains plongés dans ce retranchement inattendu et à bien des égards angoissant ? Pendant un peu plus d’un mois, j’ai choisi d’écrire un texte, une réflexion poétique ou non, une pensée journalière que j’ai décidé de partager avec les personnes de mon réseau relationnel. Il s’agissait pour moi de maintenir l’indispensable contact, tant il me semblait que l’épreuve nous plongeait dans un préjudiciable isolement. Maintenir le lien, conserver ma faculté de bienveillance, ultime recours pour sauvegarder ce qui fait que nous sommes tous ensemble, parcelles d’une seule et unique humanité, notre fraternité. Écrire pour relier, à l’inspiration du jour, modestement, pudiquement, imparfaitement, humainement. Écrire pour nous garder tous dans l’indispensable espérance. Ce présent « Cahier de confinement, recueil de confidences » est une méditation personnelle sur cette expérience singulière qui certainement laissera une trace indélébile dans notre mémoire collective. Dépassant cette parenthèse pandémique, chacun pourra trouver dans cet ensemble de textes des mots pour aller mieux et rebondir face à l’épreuve.
1 – P APILLON FRAGILE
Entre l’instant et l’éternité
Miraculeux infiniment petits
Nous voici parcelles d’humanité
Au cœur de l’infiniment grand
Jour après jour
La vie nous est donnée
Nous y sommes attachés
Car nous la savons fragile !
Aussi éphémère qu’un papillon
Nous ne savons pas la créer
Nous pouvons juste l’accueillir
Et rendre grâce à la VIE elle-même !
Soyons précautionneux et intelligents
Préservons nos vies et celles des autres
Prenons soin de nous, les uns les autres
Restons confinés le temps qu’il faut !
6 avril 2020
2 – L E TEMPS DEBOUT
Le temps debout
N’est pas le temps inerte
Dans le repos, la vie se réinvente
Quand le manège s’arrête
Et que les bruits se taisent
Les yeux enfin se tournent
Vers l’en dedans de soi
Ne crains pas le silence
Accueille-le, c’est la matrice
Pour la gestation des miracles
De notre génie qui se réveille.
Le temps debout
N’est pas le temps perdu
C’est dans la vérité de l’instant
Le temps gagné pour soi !
7 avril 2020
3 – J’ OFFRE À L ’ UNIVERS MA GRATITUDE
L’air vient dans nos poumons
Fluide magique qui nous relie à la Vie
N’est-ce pas une grande énigme
Que celle de l’existence ?
La vie chaque seconde
Généreusement nous inonde
Blasés, nous ne mesurons plus
La valeur de cette offrande
Je me tourne vers l’Invisible
J’incline mon âme et rends grâce
J’offre à l’univers ma gratitude
Pour ce miracle qui me dépasse.
Je prends grand soin des miens
Attentifs à ceux qui m’entourent
Et je tourne mes pensées bienveillantes
Vers tous les hommes vivant ici-bas.
8 avril 2020
4 – M ON AMI , L ’ ENNUI !
Je me souviens au temps d’enfance
De ces moments de solitude
Où l’ennui était mon ami
L’ennui, me laissait le temps
De ne rien faire d’obligatoire
Ni pressante corvée, ni devoir
J’avais du temps pour jouer à des jeux insignifiants
Que j’inventais candide dans mon cerveau d’enfant
Avec une pelure de fruit, une feuille, une brindille
Je faisais un navire et je parcourais les océans
À l’instant de la sieste quand venait la torpeur
Couché sur le dos je voyageais avec les nuages
Libre, voguait mon esprit sans contrainte ni entrave
Je n’avais de frontières que celles de mon imaginaire
Je créais de toutes pièces le monde qui me plaisait
J’étais un capitaine, un grand aigle ou bien un dieu
Toujours heureux d’être là, maître de mon univers
Je vivais l’instant, ne songeais point à demain ni hier
Dans le monde d’aujourd’hui tellement rempli de bruit
Où l’adulte coure toujours les yeux rivés sur sa montre
J’aspire à cet ennui qui me laissait tout le temps
Confiné en moi-même de goûter au bonheur.
9 avril 2020
5 – L ES GUERRIERS HARASSÉS
Après s’être livrés à d’impitoyables batailles
Pour l’honneur, la gloire ou encore la fortune
Faisant couler le sang, semant la désolation
Et laissant les terres jonchées d’ossements
Les guerriers harassés descendent vers le soir
Les armes trop lourdes et l’âme insatisfaite
Qu’ils aient été vainqueurs ou qu’ils furent vaincus
Ils ne se souviennent plus pourquoi ils se sont battus !
Ayant usé le temps à s’inventer des guerres
Ils s’en vont vers la mort aspirant à la paix
Nous sommes ces chevaliers jetés dans la bataille
Notre réel est tel qu’ensemble nous le construisons
Le grand horloger laisse patiemment tourner le sablier !
Que ferons-nous du temps qu’il nous reste en sursis ?
N’est-il pas raisonnable avant l’heure du crépuscule
D’arrêter la folle course de notre infernal manège ?
10 avril 2020
6 – H OMMES QUE FERONS - NOUS DE L ’ HOMME ?
Il a suffi de trois fois rien pour que nos vies s’arrêtent
Pareilles à d’antiques horloges aux aiguilles brisées
Pourtant si bien réglés en nos laborieuses routines
Nous voilà dès lors, multitude folle et sans boussole
Dans ce vaste monde où nous nous croyions souverains
Un ennemi minuscule et sans visage nous tient en haleine
Chacun en son logis, luxurieuses villas ou tristes masures
Nous voilà pareillement retranchés dans nos pays prisons
Il n’est à nos poignets nulle autre entrave que la peur
Mesurant désormais à quel point nos vies sont fragiles
Mais peu importe l’adversaire et le sort qui nous guette
Bon gré mal gré, il nous offre une occasion inespérée :
Reprendre en main les folles pendules de nos vies
Que nous menons aveuglément au suicide collectif !
La vie se fait indulgente malgré l’obstination des humains
À semer partout où ils passent le mal, la brisure et la mort.
Participent à nos malheurs des mains aux actes inavouables
Mais le procès d’un microbe nous semble plus confortable !