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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 septembre 2011 |
Nombre de lectures | 56 |
EAN13 | 9782296464308 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
C ÔTE D ’I VOIRE
BLESSURES SECRÈTES
Poèmes
Manchini D EFELA
C ÔTE D ’I VOIRE
BLESSURES SECRÈTES
Poèmes
© L’H ARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54869-5
EAN : 9782296548695
Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
D ÉDICACE
Aux peuples africains : prenez enfin conscience des équarrissoirs de nos Pères, des phénoménaux blasphèmes de ces Gens d’ailleurs qui disent nous aider pendant que nos impératifs ne cessent d’accroître et, les charmes émollients du ressassement et des guerres d’insouciance nous poursuivent comme un destin. L’Afrique ne doit plus paraître un sujet de dissertation !
Au peuple ivoirien qui marche désormais avec des béquilles, endeuillé par la terreur et les pleurs, que l’orage n’anticipe plus sur la gloire !
À ma très chère nation, ma côte, mon génie, mon prestige, mon seul vent, ma Côte d’Ivoire que déshonneur de l’armée, extermination de la liberté, négation des masses, massacres, guet-apens, abaissement, parjure, avanie, guillotine politique, étranglement du droit, viol des lois, terreur des urnes, tribune à terre, suzeraineté du sabre ont colorée, que les Prières et les Pères t’accompagnent vers la souveraineté, la démocratie et des représentations inviolables, et que la guerre soit désormais bornée à la défense de tes territoires.
À tous ces sangs versés, victimes sans cimetière, cibles des exactions, proscrits et incarcérés innocents des affreux bagnes et pontons, ô je ne sais quoi vous dire… J’espère seulement que cette immense et immonde tache de honte ne volera pas encore les vies de vos frères et sœurs vivants.
À tous ces criminels, ces soldats qui fusillent les foules sans jugement, à tous ces Hommes qui massacrent impunément les lois et déportent tout à leur fantaisie : s’il existe vraiment une justice, vous devez avoir peur !
À mon père et ma mère, mon frère Gilbert, mon ami Sam, reposez en paix !
À ma nièce Kilt violée à mort par un homme armé sans éthique alors qu’elle n’avait que huit jours de soleil : je suis hanté par l’écho des blessures, que signifie sincèrement le Pouvoir ?
À Marc et sa mère, j’espère que vous entendez ma voix, je veux vous revoir même si la terre a du mal à me donner une sphère, une piste.
À mes Pères : j’attends de vous le grand pardon… Le mot République ne suffit pas ; il faudra aussi avoir la chose république. Recherchez la vérité et fusillez l’impunité, que ceux qui sont la force, le carnage et le crime fassent désormais la morale. Nous exigeons ne plus revoir un Empire honni et un peuple mutilé et trahi. Que l’Ordre arrête désormais de signifier faux serments, pillages des deniers publics, sénat muet, guerre civile, conseils de guerre, censure, fusillades, confiscation, séquestration, déportation, transportation, proscription… Et encouragez à la résistance voire à la réconciliation, car ce ne sera pas troubler le pouvoir, mais donner des raisons d’espérer.
Manchini Defela
S YSTOLE
Héroïne du Léviathan
Héroïne des lévuloses
Entresol des boniments
Xylophone des balèzes
Mansarde à soleil
Amont des merveilles
Mon amende honorable
Mon rayon du possible
Côte d’Ivoire des sceaux
Mon âme dans tes ruisseaux
Gyrophare du prénatal
Mon présage te baise les ailes
Adversaire de l’asthénie
Amiral de l’harmonie
Amiante à rimes
Mon bonheur intime
Décor de joailleries
Balalaïka des coolies
Staphylocoque des amours
Ma vedette prière
Caresse mes vies dans ton arène
Pour moi tu seras la seule reine
Ô tes yeux tes yeux de louve
J’exalte j’éprouve tes sèves !
Ma vie sans toi aucun sens
Automation de mes cadences
État pur de l’Or noir
Litanie de mes devoirs
Flamme des agences
Tiens ma présence
Inspiration secrète
Mon arrimage à poètes
Côte d’Ivoire des Beaux
Mon cœur dans tes flots
Cataracte à doux reflets
Je t’aime à m’essouffler !
L E MITRON
Anges de mes saveurs, ô Pères de mes pains
Me voilà au clair des seize soleils parrains
Vous météores aux creux de vœux saints
Voici rétablies les voix de mes crins
Litanie des lettres, nouvelles cordes de satins
Que le coq chante, ô elle parlera ma Sentinelle !
Que les mers vacillent, ma foi tiendra debout éternelle
Mes lèvres inaugureront la neuve époque
Dans les cavités de mes chairs sans choc
Ô je vous ferai compères lumières très paires
Rossignols, vous qui tournez autour de mes fours
Ah ! quand deux Pères me demandent retour
Je réponds au vœu positivement, nul détour !
Entendez pourtant mon chant, carnet de cœurs frères
Dansez incessamment avec moi le nouveau royaume ouvert
Peuples des quatre chœurs pris de peur
Voici, les alarmes ont désormais des frayeurs !
Tenez ma main, je tiens les vôtres dans les racines des beurres
Chantons les bouts larges de la Sentinelle en passion et fanfares
Ô je vous reçois confrères, vous Hommes aux deux plants compères !
Car j’ai vu mourir cent mille Tours
Pire, ô j’ai vu étinceler dépôts des lunes luxant ce long jour
Yeux voient encore le corps coloré de Cyrille mon frère
Mal, je me retrouve sur l’île morte de Cap-Vert
Noirs ces mois pervers au-delà des amers
Pourtant la veille, je courais chercher l’amour
Les Tours jamais ne rêvaient détours
L’air criait aux parenthèses ce soir de juin
Et les vagues requinquaient enfin
Mes copains et seings n’imaginaient pas défunts
Aux matins devant étangs, les tentes ne pouvaient asphyxier
Les proues des végétations étaient attentionnées
D’oranges désirs acclamaient ponctualités aux rythmes d’art
Mille fentes observaient droites parts
Et voilà sonna ce soir barbare
Au noir quintal de tams-tams maléfiques pas avares
Me plongeant dans les symphonies de Dakar
Et me voici au fin fond du Sénégal de Sérigne Touba
Car ils ont fait des péchés encroûtés à tout-va
Foudroyant toutes ces belles lies de bière
Ô celles faites de lifts aux tétines de serres !
Ma conscience vous parle, ne soyez pas illicites !
Regardez Pères à ces cantiques des ligots d’aubades licites
Voici je recolle l’or fendu de lauriers
Que faux pères et faux fils ont maladroitement orné
Vous verrez finalement des quincailleries de lais
Que la vie formate assurément outrageant délais
Je jure ô Pères de mes prières de faire délicieux portraits
Prophétie à une Côte d’Ivoire nid de paix !
S AVEUR CIMENTÉE
Des myopes ont renversé, banalisé les urnes
Et des armes se tiennent debout au clair de lune
Des Commandants d’armée de paysans
Des Chefs d’une artillerie d’artisans
Une poignée d’hommes libres comme le vent
Quand on les sent avec la guerre dans le sang
Ils sont si fiers de défendre leurs différents camps
Moi qui rêvais d’être architecte à Abidjan
Je passe ma jeunesse dans le camp des résistants
La fureur des élections renifle avec agressivité
Et l’ascension violente des martyrs vient de sonner
À des tâches apocalyptiques, tous s’y mêlent
Des hommes politiques à têtes et pieds idylliques
Des chefs de guerre, des figures emblématiques
Un camp accuse un autre de frêle et drôle
Des familles, mon père, ma mère et des frères
Condamnés à mourir cruellement comme des déments
À mon tour maintenant, ils appellent ma mort
Et comme de puissants cannibales, ils me veulent Amant
La capitale est sous contrôle d’étranges mercenaires
Assoiffés de sang et de piètres dollars
Des fils d’ici et d’ailleurs, de surcroît mineurs
Des étudiants du livre qui comprennent comme des ânes
Ainsi toute une nation part en fum&