Coups d'œil

Saul Mouveroux, Bertrand Joliet

Description

Saul Mouveroux est né à Ussel en 2002. Il est en terminale au lycée d'Aubusson et il vit et écrit sur le Plateau de Millevaches, dans la Creuse.
"Coups d'oeil" est son premier recueil publié.

"Et voilà qu'un gamin des confins de la Corrèze et de la Creuse, né avec le nouveau siècle, se mêle d'évoquer son petit pays, l'eau, les sapins, les châtaignes, le grand émoi de l'adolescence sous le ciel changeant.
Suivons-le."
Pierre Bergounioux

Sujets

• Nature
• Poésie
• Lycée

Informations

• Publié par: ACT éditions
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9791091599191
• Langue: Français

Extrait

Saul Mouveroux
COUPS D'ŒIL
© Saul Mouveroux / ACT éditions, 2019 Couverture et frontispice © Bertrand Joliet / ADAGP
Tout est hors d’atteinte, Et pourtant, je suis proche de cette encre-lueur. Le reste est un secret, je le vis heure par heure.
Avant-lire
Nous gardons tous, comme marqué au fer rouge, le souvenir du chapitre 6 du Pantagruel. Rabelais, vendéen, francophone, médecin y détaille la déconfiture d'un “escholier lymozin” hasardé sur le pavé parisien. Il fait l'intéressant -– “l'availlant”, en patois –, singe les langages savants, irrite, à la fin, le bon géant qui menace de l’“escorcher tout vif”. Le malheureux, sous l'effet de la peur, invoque saint Martial, notre patron local et retrouve sa “parlure naturelle”, l'occitan. “Ne me touquas grou”. S'il m'est permis, cinq siècles plus tard, de reprendre Rabelais, ce n'est pas “grou”, qui ne veut rien dire, qu'a proféré notre compatriote, mais “gran”. Ne me touche pas, pas même un grain. Le Limousin est une région pauvre, obstinément patoisante, dont les ressortissants étaient voués au mutisme ou, lorsqu'ils s'exprimaient, à des ridicules retentissants. Il s'efface, à petit bruit. Villes et villages se vident de leur population. La forêt gagne. Le loup est revenu. Et voilà qu'un gamin des confins de la Corrèze et de la Creuse, né avec le nouveau siècle, se mêle d'évoquer son petit pays, l'eau, les sapins, les châtaignes, le grand émoi de l'adolescence sous le ciel changeant. Suivons-le. Pierre Bergounioux
À mes parents, Éric et Natalie, et mes quatre frères et sœurs, Ézilda, Lud, Noémie et Ismaël.
COUPS D'ŒIL
Un premier pas vers la grande trace
Le jour premier, jour du Jugement ? Certes, je suis mal aisé lors de ce jour premier Où je rame avec ceux dont je recroise l’œil. Premier cours, ça y est ! à moi tous les cercueils. Premier mot, nom de Dieu ! Suis-je ainsi estropié Par mon seul jugement que je tenterais bien De ne pas appliquer sur une poignée de main ? Pourtant, oui, vous aussi, élèves, vos regards Minimes, à peine discrets ont la même intention – Sûrement pas la mienne – que la morsure du jars. Nous sommes tous des oies dans une ferme à cons. Certaines enragées, d’autres mal éveillées Mais, tant qu’à faire ici, filons droit sur nos pieds !
Traces
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