Créations II
226 pages
Français

Créations II , livre ebook

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226 pages
Français

Description

Relativement moins familier du lecteur européen que les autres poètes russes du XXe siècle Khlebnikov, à cause de certains aspects de son oeuvre est une des figures majeures de la mouvance poétique du début du siècle dernier. Non seulement par le rôle clef qu'il joue dans la formation des théories et pratiques futuristes et formalistes, mais par tout ce qui le lie aux sensibilités symbolistes, akméistes et imaginistes. La présence du texte en russe est spécialement indispensable étant donnée l'importance propre de la langue dans la démarche poétique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2003
Nombre de lectures 225
EAN13 9782296319240
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Velimir Khlebnikov
CRÉATIONS II
Présentation et traduction
de Claude Frioux
L'Harmattan L'Harmattan Hongrie L'Harmattan Italia
7, rue de l'École-Polytechnique Hargita u. 3 Via Bava,
37575005 Paris 1026 Budapest 10214 Torino
FRANCE HONGRIE ITALIE@L'Hannatlan,2003
ISBN: 2-7475-4266-1POÈMES. 3BEPHHE~
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Où le fer est semblable à un père qui rappelle aux frères qu'ils
sont frères et qui arrête une empoignade sanglante,
Oùles Allemands viennent boire de la bière.
Et les beautés vendre leur corps.
Où les aigles sont posés comme une éternité signifiée par le jour
d'aujourd'hui
encore privé de soir.
Où le chameau dont la haute bosse est sans cavalier connaît la
clef de l'énigme du bouddhisme et recèle la minauderie de la
Chine.
Où le cerf est tout effroi, fleuri en large pierre.
Où les parures des gens sont pimpantes.
Où les Allemands rayonnent de santé.
Où le regard noir du cygne, qui tout entier ressemble à I'hiver
tandis que son bec noir et jaune fait penser au bosquet
d'automne, est un peu prudent et méfiant à l'égard de lui même.
Où le col bleu laisse tomber sa queue qui ressemble à la Sibérie
vue du haut du rocher de Pavline quand sur l'or des brûlis et de
la verdure des forets est jeté le filet bleu des nuages et quand
tout ceci est diversement nuancé par les inégalités de terrain.
Où on a envie de prendre par la queue les oiseaux d'Australie et
d'en frapper les cordes pour chanter les exploits des Russes.
Où nous serrons le poing comme s'il tenait un glaive et
murmurons le serment de défendre la race russe.
Où les singes se fâchent diversement et montrent les diverses
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12tronc et, à l'exception des tristes et des tendres, sont
éternellement agacés par la présence de l'homme.
Où les éléphants, se contorsionnant comme les montagnes
pendant un tremblement de terre, demandent à manger aux
enfants, donnant son sens à l'antique «J'ai faim» et
s'accroupissent comnle pour l'aumône.
Où les ours gritnpent agilement et regardent d'en haut,
attendant les indications du garde.
Où les vampires sont suspendus à l'envers COlTIme le cœur du
Russe d'aujourd'hui.
Où la poitrine du faucon rappelle les nuages avant l'orage.
Où l'oiseau qui vole bas traîne derrière lui l'or du couchant
avec toutes les braises de son incendie.
Où sur la face du tigre encadré de barbe blanche et avec les
yeux d'un vieux musulman, nous honorons le premier disciple
du prophète et lisons l'essence de l'Islam.
Où nous commençons à penser que les religions sont les
courants, allant ralentissant, d'une volonté dont l'élan sont les
formes diverses de foi
Et qu'il y a au monde tant de bêtes parce qu'elles savent voir
dieu différelTIlnent.
Où les bêtes, fatiguées de rugir se lèvent et regardent le ciel.
Où le phoque qui arpente sa cage en hurlant rappelle tout à fait
les souffrances des pêcheurs.
Où les drôles de poissons volants se soucient l'un de l'autre de
façon aussi touchante que les« propriétaires d'autrefois» de
Gogol.
Jardin, jardin où le regard d'une bête signifie plus que les tas de
livres lus.
Jardin
Où l'aigle se plaint de quelque chose comme un enfant fatigué
de le faire.
Où le chien de traîneau dépense toute sa flamme sibérienne en
accomplissant le rite antique d'une fureur ancestrale à la vue
d'un chat en train de faire sa toilette.
Où les boucs implorent en faisant passer à travers la grille leur
sabot fendu et
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