Les cent plus beaux poèmes sur le deuil et la mort
243 pages
Français

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Description

Les 100 plus beaux poèmes sur le deuil et la mort

Anthologie réalisée par Culture Commune
Cet ouvrage a fait l'objet d'un véritable travail en vue d'une édition numérique. Un travail typographique le rend facile et agréable à lire.
En fait, ce sont plus de 230 poèmes consacrés au deuil et à la mort pour vous faire réfléchir, se consoler, et ne pas oublier. Chagrin, désespoir, mais aussi espérance, toute la palette des sentiments concernant la perte d'un être cher se retrouve dans ce livre qui rend hommage au génie créatif de nos poètes.

Les poèmes sont classés par ordre chronologique (date de naissance de leur auteur).
Retrouvez l'ensemble de nos collections sur http://www.culturecommune.com/

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 décembre 2013
Nombre de lectures 174
EAN13 9782363078230
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les 100 plus beaux poèmes sur le deuil et la mort Ouvrages parus dans cette collection : • Les cent poèmes français les plus célèbres • Les cent plus beaux poèmes sur l’Amour • Les cent plus beaux poèmes sur le deuil et la mort • Les cent plus beaux poèmes sur les fleurs • Les cent plus beaux poèmes sur les mois et les saisons Lorsqu’un poète est cité de nombreuses fois, nous reprenons en bas de chaque poème son nom. Les poèmes de cette anthologie sont classés par ordre chronologique de la date de naissance de leur auteur.
Alain Chartier 1385-1433 Ballade de l'amie perdue Je ne fu nez fors pour tout mal avoir Et soustenir les assaulz de Fortune. Qu'est ce de bien ? Je ne le puis savoir, N'oncques n'en eus ne n'ay joie nesune. Je fusse mieulx tout mort cent fois contre une Que de vivre si doulereusement. Ce que je vueil ne vient tout autrement, Car Fortune a pieça ma mort juree. Il me desplaist de ma longue duree Ne je n'ay plus de vivre grant envie, Mais me murtrit douleur desmesuree Quant je ne voy ma doulce dame en vie. J'ay perdu cuer, sentement et savoir. Plourer a part, c'est mon œuvre commune. Plains et regrez sont mon plus riche avoir, Ne je ne compte en ce monde une prune. Tout m'ennuye, ciel et soleil et lune, Et quanqui est dessoulz le firmament. Je desire le jour du jugement Quant ma joie est sous la tombe emmuree Et que la mort m'est rude et aduree Qui m'a tolu celle que j'ai servie, Dont j'ay depuis longue peine enduree, Quant je ne voy ma doulce dame en vie. Je n'attens rien que la mort recevoir. Mon cuer a pris a ma vie rancune. La mort en fait lachement son devoir Quant el n'occit et chascun et chascune, Sans espargnier ne beauté ne pecune. Mais, malgré tout lour efforceëment*, Je la requier craignant duel et torment Et elle soit par rigueur conjuree. Elas ! pourquoy m'a elle procuree Mort a demy sans l'avoir assouvie ? Vie en langueur, telle est ma destinee, Quant je ne voy ma doulce dame en vie.
Charles d'Orléans
Las ! Mort, qui t'a fait si hardie Las ! Mort, qui t'a fait si hardie De prendre la noble Princesse Qui était mon confort, ma vie, Mon bien, mon plaisir, ma richesse ! Puisque tu as pris ma maîtresse, Prends-moi aussi son serviteur, Car j'aime mieux prochainement Mourir que languir en tourment, En peine, souci et douleur ! Las ! de tous biens était garnie Et en droite fleur de jeunesse ! Je prie à Dieu qu'il te maudie, Fausse Mort, pleine de rudesse ! Si prise l'eusses en vieillesse, Ce ne fût pas si grand rigueur ; Mais prise l'as hâtivement, Et m'as laissé piteusement En peine, souci et douleur ! Las ! je suis seul, sans compagnie ! Adieu ma Dame, ma liesse ! Or est notre amour departie, Non pourtant, je vous fais promesse Que de prières, à largesse, Morte vous servirai de cœur, Sans oublier aucunement; Et vous regretterai souvent En peine, souci et douleur. Dieu, sur tout souverain Seigneur, Ordonnez, par grâce et douceur, De l'âme d'elle, tellement Qu'elle ne soit pas longuement En peine, souci et douleur !
1394-1465
Octavien de Saint-Gelais 1468-1502 Tout m'est deuil, tout m'est desplaisir Tout m'est deuil, tout m'est desplaisir, Car, jour de ma vie, ung plaisir Je n'eus d'Amours ne de Fortune. Je me voys offrant à chascune, Mais nulle ne me veult choysir. Puisqu'Ennuy faict mon cœur moysir, Et Rigueur me faict bas gésir, Et que tel mal sur moy impugne, Tout m'est deuil. Mort sans pitié, viens moy saisir, Plus tost que tard, si as loysir, Puisqu'à chascun tu es commune ; Car, pour en aymer bien fort une Qui ne veult plaire à mon désir, Tout m'est deuil.
Germain-Colin Bucher 1475-1545 Épitaphe d'un ivrogne Ci-dessous gît, or écoutez merveilles, Le grand meurtrier et tirant de bouteilles, L'anti-Bacchus, le cruel vinicide Qui ne souffrit verre onques plein ni vide ; Je tais son nom, car il put trop au vin. Mais il avait en ce l'esprit divin Qu'en le voyant il altérait les hommes, Et haïssait lait, cerises et pommes, Figues, raisins, et tout autre fruitage, Sinon les noix, châtaignes et fromages ; Il y dolait tant fort le gobelet Qu'il ne mangeait viande que au salé, Et ne priait Dieu, les saints ni les anges, Fors pour avoir glorieuses vendanges. Par ce moyen, humains, vous pouvez croire Qu'il n'était né pour vivre, mais pour boire. Ainsi ne vient à regretter sa vie Puisqu'elle était au seul vin asservie, Mais vous ferez à Bacchus oraisons Qu'il le colloque en ces saintes maisons, Tout au plus bas de la cave au cellier, Car oncq ne fut de meilleur bouteillier.
Mellin de Saint-Gelais 1487-1558 Épitaphe de Marie Compane femme de Nicolas de Herberay Cy gist le corps de la plus heureuse âme Qui oncques fut ou soit pour sa beauté, Ou pour ses meurs, ou pour sa loyaulté, Ou pour avoir esté d'un amy femme. Amy qui a or le bruyt et la fame D'un vif exemple et seur de fermetté, Qui ce corps mort, ce corps tant regretté, Plus mort luy mesme a mys soubz ceste lame. Pas n'eust voulu seul demeurer vivant, Et seul sans elle au monde il pensoit estre, Dont vif voulut s'enterrer la suivant. L'ombre de luy seulle on veoit apparoistre, Et est ce lieu heureux sur toute chose, Où il languit et morte elle repose.
Lazare de Baïf 149?-1547 Adieu Faire ne puis sans deuil et déplaisir Ce qu'il convient et force est que je fasse. Devoir requiert ce qu'empêche désir ; Amour retient ce que raison pourchasse. Un bien me rit et l'autre me menace ; Dont entre deux convient que je soupire. as ! je veux trop ; mais crainte me retire, Qui ne permet que mon mal je découvre. En ce tourment adieu je viens vous dire, a larme à l'œil, sans que ma bouche s'ouvre. *** Autre adieu Ô quel ennui à ceux de départir Où ferme amour ne peut être offensée ; aquelle vient toutefois nous partir Joie et douleur en secrète pensée. Il est bien vrai que n'est pas compensée a joie au mal qu'un chacun de nous porte. Mais sûre foi de tant nous réconforte Qu'il n'y a temps, longue absence ou demeure Qui puisse clore à nos désirs la porte, Car, sans nous voir, nous voyons à toute heure. Voyant souffrir celle qui me tourmente, J'oublie mon mal pour consoler le sien. Car son ennui trop plus me mécontente Que celui-là que pour elle soutien ; Et toutefois elle savait combien J'ai de travaux pour elle supportés ; De nos deux maux pourrait former un bien Dont elle et moi serions réconfortés. a venimeuse et trop poignante épine En quelque temps voit-on belle et fleurie, e fort venin confit en médecine Réduit souvent l'homme de mort à vie : e feu par qui toute chose est ravie Restreint tel fois plaie bien violente. Si donc tel vivre en confort se varie Salut j'espère au mal qui me tourmente.
Puisque je n'ai de me plaindre raison, Raison voudrait que ma douleur je tusse ; Et que si j'ai des ennuis à foison, Secrètement supporter je les dusse. Car je ne vois qu'amour blâmer je pusse, Ni ses effets qu'on dit pleins de rudesse ; Vu que des biens dont il me fit promesse J'en ai reçu plus honnête partage Que je ne vaux, il faut que le confesse. Mais c'est la mort qu'un autre a davantage. Main, plume et bouche entendaient s'excuser D'eux employer en ce que sais nous plaire ; Disant qu'avez vers eux voulu user De toute aigreur, et toujours leur déplaire, Ma main premier montre bien et déclaire e mal qu'elle a de vos ongles reçu. Ma bouche et plume ont assez aperçu Que peu ou rien faut que de vous s'attende. Mais pour cela faire n'ont pu ni su Qu'ils n'obéissent où le cœur leur commande. Si vous avez tel désir de me voir Que le chantez, pour me rendre content Et vous aussi ; sauriez très bien prouvoir À ce peu là que je désire tant. Mais je vois bien que celui qui attend Jusqu'à minuit, et qui chauffe la cire, Aura ce bien ; que, s'il est mal content, Pour le guérir vous n'en ferez que rire. Qui veut d'amour savoir tous les ébats S'adresse à moi ; car je suis bien appris. Premier, ce sont accords pleins de débats, Chasse pénible où le veneur est pris, C'est le métier dont le maître est repris, Aigre plaisir mêlé de douce rage, 'honneur aussi qui se tourne à dépris Où plus est sot celui qui est plus sage. Vénus partout cherche son fils perdu ; Mais lui caché dedans mon cœur se cèle. Affolé suis, car, tout bien entendu, Apre est le fils et la mère cruelle En le celant, de sa vive étincelle, Tous mes os brûle et le mien cœur enflamme ; e décelant, pour se venger du blâme, Pis me fera ; or doux fugitif dieu, Sois cy caché ; mais tempère ta flamme, Et tu n'auras jamais un plus sûr lieu.
Marguerite de Navarre 1492-1549 Autres pensées faites un mois après la mort du roi Las !tant malheureuse je suis, Que mon malheur dire ne puis, Sinon qu'il est sans espérance : Désespoir est déjà à l'huis Pour me jeter au fond du puits Où n'a d'en saillir apparence. Tant de larmes jettent mes yeux Qu'ils ne voient terre ni cieux, Telle est de leur pleur abondance. Ma bouche se plaint en tous lieux, De mon cœur ne peut saillir mieux Que soupirs sans nulle allégeance. Tristesse par ses grands efforts À rendu si faible mon corps Qu'il n'a ni vertu ni puissance. Il est semblable à l'un des morts, Tant que le voyant par dehors, L'on perd de lui la connaissance. Je n'ai plus que la triste voix De laquelle crier m'en vois, En lamentant la dure absence. Las ! de celui pour qui vivais Que de si bon cœur je voyais, J'ai perdu l'heureuse présence ! Sûre je suis que son esprit Règne avec son chef Jésus-Christ, Contemplant la divine essence. Combien que son corps soit prescrit, Les promesses du saint Écrit Le font vivre au ciel sans doutance. Tandis qu'il était sain et fort, La foi était son réconfort, Son Dieu possédait par créance. En cette foi vive il est mort, Qui l'a conduit au très sûr port, Où il a de Dieu jouissance. Mais, hélas ! mon corps est banni Du sien auquel il fut uni
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