Les morsures de la terre
65 pages
Français

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Les morsures de la terre , livre ebook

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Description

Infatigable voyageur, il marche le long des chemins, à travers les pays, à la rencontre de cultures différentes mais ô combien enrichissantes. Confronté au milieu et non plus spectateur passif, son analyse revêt d'autant plus de pertinence qu'elle est en prise avec une certaine réalité. Un recueil qui révèle, par une écriture sensible, la beauté sauvage des paysages du Burkina Faso et les souffrances de son peuple.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 129
EAN13 9782296683822
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les morsures de la terre
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09952-4
EAN : 9782296099524

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Jean-François Sabourin


Les morsures de la terre

Poésie


L’Harmattan
Ouvrages du même auteur :

• Fragments de vie
(Roman)

• Rimes en voyage
dans les entrailles de la Cordillère
(Recueil bilingue de poésie publié aux éditions Société des écrivains)

• Paroles d’ombre et de lumière
(Recueil de poésie publié aux éditions Société des écrivains)

• Souffle du monde
(Recueil de poésie publié aux éditions Amalthée)
Note de l’auteur
Dans le don de soi, on quitte un instant sa vie, on l’échange contre la flamme du vent. Une vie sans partage est une vie que l’on ne quitte jamais, étouffée de tout ce qu’elle retient. Alors, explorer le don de soi dans le choc des cultures et des rapports à la vie est une manière de tendre le fil d’Ariane entre deux mondes si éloignés et si proches à la fois. Se plonger, empli de doutes et de certitudes, dans le vivant d’une autre culture, où le quotidien frappe chaque jour à la porte de la survie, c’est se mettre à nu le temps de se dépouiller de l’inutile pour rejoindre l’essentiel.


Aujourd’hui encore, la nuit entre comme un cri dans le silence des murs des maisons en adobe rouge, ouvrant de multiples brèches aux margouillats, comme le tonnerre par les brisants de l’existence. Mais la volonté de vivre est plus forte que tout et la beauté redevient rapidement familière, se fondant dans la mémoire de ces pierreuses cicatrices du passé. Les visages illuminent alors l’humain et disent la beauté des choses tranquilles qui éclairent la raison quotidienne dans le regard brillant des visages enfantins.


Sur cette terre poussiéreuse c’est un peu le « sel » de la sagesse humaine qui nous enveloppe au moindre souffle de vent de l’harmattan : inspirante, apaisante, voire stimulante, dans la diversité de ses couleurs, elle est chaque fois une invitation au voyage.


Réussir à capter ces échanges et ces partages c’est aussi respecter la lenteur des choses, le rythme de leur temps, les chemins sinueux des dialogues, l’ancrage dans les rites dominants et s’imposer à discerner en toutes circonstances le visible de l’invisible.


A la fois fatalistes et combatifs, les habitants du Burkina Faso acceptent le malheur, la maladie ou la mort avec sagesse et résignation. Dans le cœur de ces êtres attachants et souriants, ce qu’on y trouve, c’est ce qui est en chacun d’eux : l’espérance et les ruines, l’inquiétude et la grâce, l’éternelle plaie de vivre. Ici, point de place à l’abandon de soi, à l’abandon de l’autre, la culture de castes se confond avec celle de la famille aux nombreuses ramifications semblables aux robustes racines des baobabs géants. Dans ce pays aux « hommes intègres », la moindre parcelle de vie illumine l’espoir de lendemains meilleurs.


Jean-François Sabourin
« Les pas vont là où le coeur résonne »

à Zalia…
Survivre
Ici, le monde semble nu
en ces lieux
vastes, stériles et poussiéreux
jusqu’aux confins sableux.


Aux terres rouges sans nom
le vent disperse les rides
dressant le spectre profond
des murs en adobe grise.


Survivre dans la brûlante pauvreté
sur cette planète de pierres océanes
c’est exhumer à force de courage
les graines végétales déitées.


La vie y est espace plat et solitude
dans l’étendue du vide originel
où l’homme mord la terre
de ses mains ardentes et rudes.
La terre
Lorsque tu auras parcouru
tous les « ailleurs » du monde
tu découvriras que le meilleur
est encore ici
à la fois appauvri
et plein de richesses.


Sur cette terre en latérite rouge
toujours en grossesse
où poussent les augustes baobabs
et reposent les ancêtres
tu découvriras
que l’âme a la couleur de l’ébène.


Tu songeras alors
qu’au fil du temps
on devient plus profondément
ce que l’on est
lorsque le mot "racines"
épouse les formes
d’une pinasse libre.
Kompienga
Sur le miroir
de ce lac endormi
une île accroche mon regard
Kompienga me sourit.


Les oiseaux bercent l’infini
en chantant le lac
qui embrasse le sable
offrant à chacune de ses vagues
des dentelles de neige
à chaque flux et reflux
qu’il est donné de naître
au bord du rivage.


L’air chante la vie
le long de ce lac endormi
emplissant mon cœur
d’une calebasse de délices
mêlés aux parfums de la brise.


Du haut de sa majestueuse silhouette
une île accroche mon regard
Kompienga me sourit.
L’arbre
On aurait souhaité
qu’elles tremblent, qu’elles frémissent.

On aurait souhaité
qu’elles flambent, qu’elles jaunissent.

Les feuilles des arbres
auraient-elles peur de verdir
aurait-on peur qu’elles parlent ?

De quoi a-t-on peur ici
dans la case noircie
où se côtoient le

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