Nu comme l âge de l eau
59 pages
Français

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Nu comme l'âge de l'eau , livre ebook

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Description

Nous avions publié de cet auteur, en 1990, L’Ivre de M’hors.

Nu comme l’âge de l’eau, est un longue méditation sur l’île, pas de l’homme vers l’ailleurs, l’infini, ou pas de Dieu vers l’homme, vers la terre, correspondance physique de il, pronom personnel, évocation abstraite de l’identité de l’homme, à la fois dénominateur de conscience et opinion public.

23 stances, 23 temps méditatifs, où le narrateur est tantôt sur la berge et observe, tantôt sur l’île et subit le regard du continent, comme tantôt débordé par la nature de l’eau, et tantôt l’au delà de la mer et son cri.

Contrairement à L’Ivre de M’hors, poèmes diffractés, explosés, en ruptures constantes de langage et aux entrées multiples, les poèmes de Nu comme l’âge de l’eau, comme l’horizon qu’ils observent et dont ils sont en même temps issus, sont écrits dans un style méditatif, quasiment incantatoire, plane, à la mesure du paysage et des éléments qui le débordent.


Des études de philosophie, de linguistique et de sémiologie conduiront Thierry de la Croix (né en 1952) au professorat qu’il abandonnera très vite pour la peinture, la critique d’art et de philosophie. Après quelques expositions, il sera, entre autre, l’un des animateurs de la revue l’Art Vivant (revue de la fondation Maeght).?Plus tard, il crée la revue musicale Silences.?Écrivain et éditeur, Thierry de la Croix a publié dans de nombreuses revues depuis vingt cinq ans.?Ce recueil est son vingtième.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 1997
Nombre de lectures 22
EAN13 9782876235786
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0063€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
H OMMElarme, ébauche, empreinte, crâne-t-il seulement pour refermer l’histoire et créer le chant syllabaire de l’iode ? ou pour détacher du ciel l’aile sans présence, sans absence, l’objet sans nom, sans pierre, la solitude aînée ? La brise araire, l’offrande schismée et la blessure. Cette terre, dans son ampliation, insurge ses môles comme des odes de style, en rébus, hors lices et hors prismes. La clause de sens macle la mer, immerge le phare et la cornue.
9
La colère gage. La haine s’agite. Alors partir, puis meurtrir pour mettre à jour le fou qui ne résiste plus d’être et qui boursoufle la crise imaginaire de la trêve. Meurt-il disciple ou phénomène ? Le doute pré-cise la création affective de l’île, glisse son corps insi-tué, exprime un départ ou une chute. Matrice ou fissure ? Un champ de songe où le litige comme un halage ensemence la vue, où une poudre d’os embrume la lumière comme sa parabole. Et la nature s’abat, malaxe les cendres à même la mer, elle-même brisant toute biographie fixe le voyage sur le cap du vol.
10
2
L Echemin à décliner, d’autant qu’il cèle l’entachement de la terre, porte l’arche. Tracé trompe-l’œil d’utopie et d’usure. L’emploi du drame se fixe en ce contrebas et sur cet acte oblique, grâce au paradoxe de latitude où l’homme s’émascule de la permanence de la servitude et de l’issue, du libre arbitraire que sa langue mortifie dans le dédale aigu de la phonation, et que l’image infléchit à son expressivité.
11
Il y a jeu d’homme comme vœu d’au-delà. Rien de plus, l’aspect d’un pacte où en creux il roque, persiste et croit. Pour un certain envoûtement de l’exil que monade il geint ? où il affecte de localiser l’aventure et l’ordonne humanité alors que, vue de l’esprit, il se fourvoie en nomade de l’état ? Surtout, le secret l’enivre pour déposséder le sens du rituel, libère en termes l’affliction. In décence du relief, li cen ce de la voi x, et l’égarement dans la correspondance. Com m e l i eu-dit u n i voqu e, i l n eu t r alis e l’imper-sonnel effet de lui sur l’île. Comme la traînée muette de l’oiseau sur la vague, il fait celui qui ne se connaît pas. Et cet affront-là en définit la beauté.
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3
F ACE, l’arbre déracine l’air moins pour nouer le fleuve, l’affect, que décorder l’orage et débucher l’homme de sa cause. Encore dans l’éveil, la brume accoude les limites, fige le baptême, la part êtrique. Loin des écueils, plus loin toujours, l’archipel ne préserve en ses fouilles que le parfum, le râle, l’ivresse, possède de renoncements le voyage endogène de l’homme.
13
Puis enfin cet enclos. Une pénombre restitue aux murs de blé les vertèbres impudiques, et le regard ambre et engorge le commerce dans un sort d’exil. Défauts du bois, il profane, au repos emporte, solive du geste. D’isoler, jette l’enchère pour que l’homme lignifie le temps en sa souche et rassemble les étapes réfractaires. Or, il s’ennuie, nu comme l’âge de l’eau, locution, réquisit. Il stigmatise ceux qui le maculent de clous et l’embarquent vers l’abolition des dieux, l’acception ondoyante. Un nom suffit désormais à détruire le récit tandis que l’arbre fixe l’agonie et ronge de son ombre portée tout un fragment de l’île.
14
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