Plus vif que la mort
108 pages
Français

Plus vif que la mort , livre ebook

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108 pages
Français

Description

Dans son recueil Plus vif que la mort, Bouzid Herzallah ose la transgression qui est l'essence de toute poésie. Ce recueil d'humanité profonde témoigne de la déchirure de soi et du monde, déborde la géographie d'un pays que le poète ne cesse d'évoquer avec humour ironique, chevauchant avec passion le désir et l'amour de la vie.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2014
Nombre de lectures 6
EAN13 9782336356891
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Bouzid Herzallah
Plus vif que la mort
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Bouzid Herzallah
Plus vif ue la mort
Traduit par Abdecelem Ikhlef Préface de Daniel Leuwers
Accent tonique  Poésie
Plus vif que la mort
« Accent tonique » Collection dirigée par Nicole Barrière « Accent tonique » est une collection destinée à intensifier et donner force au ton des poètes pour les inscrire dans l’histoire. Dernières parutions JE VAIS AU NOIR SILENCIEUX Mounir Serhani PELERINS DU BONHEUR Marie Ketline Adodo PARFUM DE LIBERTÉ. EGYPTE 2011-2013 Mona Latif-Ghattas VISAGES RÉCHAPPÉS DE LA NUIT Christophe A. Meyer LES IMAGINATIONS, Luis Benítez COMME LE NOIR SE REFERME SUR UNE ETOILE,Nacera Mohammedi SONNETS INTUITISTES,NUOJAUTOS SONETAI Giovanni Dotoli UNE PASSANTE SUR LE PONT Raphaël Ségura LES ÉNIGMES SENSITIVES Anne de Commines STELLA ROGA Anne Michel ET UN CIEL DANS UN PÉTALE DE ROSE, POÈMES ENTRECROISÉS Jacques Herman, Maria Zaki
Bouzid HERZALLAH
E LA MOR PLUS VIF QU TTraduit par Abdecelem Ikhlef Préface de Daniel Leuwers
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-01471-5 EAN : 9782343014715
Préface L'hédonisme torturé de Bouzid Herzallah On croit d'abord saisir un message, une confidence, un aveu, mais l'aveu capital survient quand la plume du poète se révolte, se révulse, conteste ce qu'elle a eu l'envie trop simple et trop rapide de coucher sur le papier. La page du poète n'est jamais blanche, comme le voudrait certain idéal mallarméen de pureté. Elle brûle -et elle ne vaut que lorsqu' elle est en flammes. Elle se consomme et se consume dans l'excès. Bouzid Herzallah est de ces poètes qui obéissent à une secrète stratégie pour extraire d'eux une vérité profonde, intime et comme universelle. Cela est d'autant plus difficile que le lecteur de poésie peut être tenté d'attendre seulement du poète un lyrisme inspiré, prompt à transformer le malheur en bonheur. Non, Bouzid Herballah ne se range pas à la simple image d'un poète amateur de bons vins et de femmes aimantes. Son hédonisme est torturé. Bouzid Herzallah se donne à lui-même ce conseil: « Déchire les habits de la chasteté et de la pureté Prends-la entre tes bras Roule tes nostalgies entre ses seins. » Le poème hâte l'accès à l'autre, mais le désir qu'il suscite et recherche n'échappe guère à l'écueil de la culpabilité, au sentiment troublant de mordre « la pomme du péché » tandis que « les gens » alentour vous « obligent / A porter l'habit de sainteté ». Bouzid Herballah ne vise nullement à la sainteté, lui qui est en butte à une constante perplexité et se sent
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fondamentalement « seul », livré à « la fièvre de sa débâcle », reclus « dans l'ombre du sens d'une existence / Qui aboutit an néant ». Pour sortir de ce carcan inaugural, il faut ruser et se faufiler entre les mailles du filet de la religion, faire de Dieu son allié dès lors que l'amour devient intense. Amoureux d'une femme, Bouzid Herzallah n'hésite pas à confier: « c'est son Islam à elle que j'ai adopté ». Le poète est un fin stratège pour mieux assurer sa liberté et sa disponibilité -et nous en faire don par mimétisme. Il écrit très lucidement: « Je fais dans la duperie Pour que vienne la langue vers Moi. » Il lui faut courir plus vite que lui-même pour toucher au secret de son existence -aspiration à l'amour, et plus précisément au « vif » de l'amour, mais aussi menace de la mort qui aiguise les tenailles de notre solitude. Aussi Bouzid Herzallah consacre-t-il de beaux et longs poèmes à sa fille Chiraz et à son fils Wadie. Aussi voue-t-il un culte à ses amis poètes auxquels il dédie maintes pièces de soutien fraternel et compréhensif. A ceux qui attaquent Adel Sayad, il clame: « Laissez-le tranquille Adel a dit non au fanatisme. » Le poète n'est jamais celui qui se range à l'ordre établi. C'est sa façon à lui -paradoxale- de se purifier: « À la fin j'étais surpris Par la poésie. J'étais heureux Purifié par le péché. »
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Le poète, c'est celui qui cherche. « Un contraire Pour que l'ambigüité Ne se détraque pas. » Il lui faut donc jouer d'un clavier dissonant qui atteint des sommets quand, après tous les remparts protecteurs de la famille et de l'amitié, le poète en arrive à des poèmes très courts, presque des aphorismes, où s'exprime sans pathos le drame fondamental de la mort de la femme aimée -mère et épouse. Ce sont alors comme de poignants flashes qui traduisent l'insupportable : « Elle s'est absentée Pour moi de la voir Absence » Ou « La marche vers elle Comme l'oubli Bande mes déceptions. » (Habitude). Quand « la mort saisit le vif » (pour reprendre la célèbre expression française), il convient alors d'être « plus vif que la mort » (titre admirable où la vie s'assimile à la rapidité, à la vivacité avec laquelle on peut, croit-on, la conjurer). De cette terrible « Épreuve », le poète tire le constat suivant : « Le galop me tente Et je n'arrive Jamais. » Comment, dès lors, redonner à la vie son primat ? Le poète, une nouvelle fois, se fait stratège, comme le prouve
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