Poêmes et histoire du Pays Toy
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Description

Petits Poèmes de montagne et histoire d'un pays méconnu qu'est le Pays Toy, ouvert au sud sur la vallée de Lourdes et à l'est par le col du Tourmalet. Histoire des plus grands pyrénéistes.

Informations

Publié par
Date de parution 18 novembre 2014
Nombre de lectures 2
EAN13 9782312031941
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Petits poèmes et histoire du Pays Toy

Daniel Deillac
Petits poèmes et histoire du Pays Toy








LES ÉDITIONS DU NET 22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2014 ISBN : 978-2-312-03194-1
Avant-Propos
Arraché à mes Pyrénées qui m’ont fait grandir et élevé, jusqu’à l’âge de vingt ans, j’ai suivi un père gendarme, muté à Bordeaux où il finit sa carrière. Exilé quarante ans durant dans la région bordelaise, mon cœur est resté accroché à la montagne…
Pour nous poser et reposer dans les bras de Pyrène, nous décidons avec Jo mon épouse, de reprendre et rénover une vieille grange familiale, située à 1320 mètres d’altitude que nous baptisons « la Lountère ». Nom patois désignant la porte du fenil par laquelle les paysans rentrent le foin pour nourrir les bêtes durant la longue période hivernale.
Le Pays Toy dont je conte brièvement l’histoire, est situé dans le département des Hautes-Pyrénées, constitué par les trois vallées de Luz Saint Sauveur, Gavarnie et Barèges et traversé par la route du mythique col du Tourmalet.
Retour


En échappant têtu, à la plaine landaise,
Sous la voûte aiguillée qui court à l’infini,
Délivré matinal, de la nuit bordelaise,
Je me laisse glisser vers les sommets bénis.


Comme le fil de soie tendu par l’araignée
Qui s’étire toujours pour toujours revenir,
Je vibre de ce mal qui me fait tant saigner
Qui me caresse l’âme et la fait resplendir.


Enfin s’étale au loin la plaine de l’Adour,
Je cherche à délier aux brumes confondues
Mille douceurs secrètes, les formes et les contours
Qui me comblent toujours d’un plaisir assidu.


Et Pyrène au levant s’enveloppe de braise
Pour s’offrir toute entière, faire cérémonie,
D'une douce lumière aux lueurs qui me plaisent,
Me gratifie enfin d’une nuit d’insomnie,


En échappant têtu, à la plaine landaise,
Sous la voûte aiguillée qui court à l’infini.




A ta mémoire ... grand-père

Sous l'énorme bâton
Qui te sert de levier,
Faisant goutter ton front,
Tu as su défier
L'immense bloc de gré,
Roulé le long des prés.

Pour te faire un abri
Des rudesses du temps,
Pour soigner tes brebis,
Protéger tes enfants,
Tu bâtissais toujours
Avec peine et amour.

Les heures ni les jours
Ne sont guère comptés.
Tu vis dans l'irréel,
Et comme un immortel
Ton travail est amour...
Frappé d'éternité.

Tes brebis paissent au loin,
Sur les versants pentus.
Tu as rentré ton foin
Pour l'hiver attendu.
Courbé sur ton bâton,
Le béret sur les yeux,
Ta vie n'a de raison
Que dans l'hommage à Dieu.




PRINTEMPS

Aux premiers jours de Mars la douceur matinale,
D'un souffle de velours caresse la montagne,
Efface doucement la blancheur impériale
Qui l'avait momifiée sous la blancheur d'un pagne.

Les arbres dépouillés sortent d'un mauvais rêve,
D'un long sommeil glacé. Et pour renaître au monde,
De leurs bourgeons gonflés par les poussées de sève,
Vont faire hymne à la vie, à la terre féconde.

Sur les prés réchauffés par les premiers rayons,
Des tapis d'un vert cru de multiples hayons,
Trahissent la naissance des premiers mousserons
Blottis frileusement dans l'épais molleton.

Heureux de dérober un nid pour sa couvée,
Comme un pirate fier qu'un trésor a trouvé,
Le coucou par son chant égaye la contrée,
Invitant près de lui la belle rencontrée.

Sorties des bergeries où l'hiver les cloîtrait,
Les brebis confinées depuis de trop longs mois,
S'enivrent d'herbe grasse et se saoulent d'air frais,
Gambadant follement à l'orée du sous-bois.

Le berger, l'œil inquiet, sur son bâton courbé,
Suit avec attention ses plus jeunes agneaux,
Fous comme des enfants qui pourraient succomber
Aux multiples dangers qui guettent le troupeau.

Aussitôt qu'apparaissent, poussés du Mount Agut,
D'épais nuages lourds, venus de Gavarnie,
A l'aide de son chien, dans un patois aigu,
Le pâtre protecteur rentre sa colonie.

Dans le ciel obscurci, la lune vagabonde
Fait poindre dans les prés et le long des sentiers
Les tout premiers crocus et les jonquilles blondes,
Comme un enchantement de baisers par milliers.























F E N A I S O N S

De son sommet l'Ayré me donne des nouvelles
De ceux qui avant nous ont caressé ses flancs
De leurs râteaux de frênes, d'un geste nonchalant,
Coiffés de leur béret et ceints de leur flanelle.

A la pointe du jour, d'un geste généreux,
La lame de la faux tombe le foin vivace,
Enivrant alentour un parfum vert et bleu,
D'un rythme cadencé l'herbe haute s'efface.

Prenant la pierre humide dans son étui corné,
Le Toy lève la faux, d'un oeil noir et borné,
Caresse le métal d'une rude vigueur,
Avant que de reprendre le geste du faucheur.

Quand le soleil nous darde de ses rayons d'acier,
On s'allonge, on se vautre à l'ombre des bouleaux,
Sur la vieille " paillère" mille fois rapiécée,
Pour boire la piquette coupée d'un filet d'eau.

Les ventres rassasiés, les visages se ferment
Dans de puissants soupirs. Le béret sur le nez,
La chaleur a vaincu ces corps désordonnés
Que rien ne vient troubler dans ce décor en berne.

Mais il faut bien tourner l'herbe qui déjà sèche,
Alors tous les râteaux s'activent à nouveau,
Faisant voler le foin comme cheveux en mèches,
En ordre dispersé, progressant par morceaux.

Les femmes font les tas pour charger la "saoumette".
On les prend à brassées, on les range sur l'outil,
Veillant à tout instant de n'en pas perdre miette,
Hissant ce lourd fardeau sur un aîné viril.

C'est alors que dressé, l'instable chargement,
Va descendre les prés en se dodelinant,
Evitant les rigoles, contournant les cailloux,
Jusqu'à cette "Lountère" qu'il faut franchir debout.

Quand la soirée fraîchit on roule les andins,
On fait la place nette. Dernier coup de râteau.
On descend au bistrot, on rêve des copains,
D'un verre de vin blanc, d'une partie de tarot.

Le jour a été long, les filles ont mal aux mains.
Il y a fête au village et l'on chante à tue-tête.
Les vieux sont accoudés à l'unique buvette,
Brûlés par le soleil et pensant à demain.

On se lèvera tôt, avec un mal de tête,
Le "saquet" sur le dos on reprend le chemin
Des granges isolées pour enfermer le foin,
Car l'hiver sera long... Faut bien nourrir les bêtes

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