Pulsations
63 pages
Français

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Pulsations , livre ebook

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Description

Texte fort qui stigmatise les promesses de développement, les villages cotonniers, les pleurs des éléphants, les exils intérieurs et les mensonges quotidiens des dirigeants qui n'ont peur ni de leur conscience ni de leurs décisions. Au-delà de ces vérités indigestes pour les consciences endormies, l'auteur nous interpelle à une réflexion sur le devenir de l'homme dans ses diverses mutations politiques et sociales.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 43
EAN13 9782296701533
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pulsations
© L’H ARMATTAN, 2010 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12180-5
EAN : 9782296121805

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Kolyang Dina Taïwé


Pulsations

Poèmes


L’Harmattan
Du même auteur


Chez le même éditeur

Culture et identité au Nord-Cameroun, (essai), 2008, en collaboration avec Clément Dili Palaï

Wanré le ressuscité, (roman), 2008


Chez d’autres éditeurs

Pleurs sans larmes (roman), La Pensée Universelle, 1994

Le Sahel, ses femmes et ses puits (poésie), CLE, 1996

Na jon hrage/Les jeux Tpuri, (essai), Ka’arang, 1996, en collaboration avec Dadaï Kolyang

… dann ist das Herz verwundet, eine Begegnung der Kulturen (nouvelles), Atlantik, 1997

Anthologie des écrivains du Nord-Cameroun (essai), Ka’arang 2002, en collaboration avec Clément Dili Palaï.

Le Mur de Berlin m’a rendu polygame (nouvelle), Ka’arang, 2006.

Orature et Littéralité, une perspective africaine (essai), LIT, 2008

Le 6 avril, (roman), CLE, 2009
A ma mère aimée
dont le lait non frelaté
puisant des seins jamais taris
nous insuffle une forte croyance
en l’humanisme de l’être humain
au-delà des frontières de nos cœurs
au-delà des idées préconçues de nos têtes
au-delà de nous-mêmes
au-delà de l’au-delà
1 . Un éléphant ne pleure pas
La berceuse :
Ne pleure pas, éléphant mâle
Ne pleure pas, pachyderme
Ta mère arrive, roi des lourdeurs
Ta mère arrive, menant la file des femmes

Avec le fagot de bois
Avec la calebasse de légumes
Avec la jarre d’eau
Avec l’amour sur sa poitrine

Ne pleure pas, éléphant mâle
Ne pleure pas, pachyderme
Ta mère arrive, roi des savanes
Ta mère arrive, sauveur des faibles

Avec son cœur en amour
Avec son rire curatif
Avec ses douces mains irisées
Avec ses mots magiques

La mère :
Ne pleure plus, mon éléphant mâle
Ne pleure plus, mon éléphant salvateur
Je suis là, embuée de mes sueurs glutineuses
Nous collant d’amour pour l’éternité

Essuie tes belles gouttes de larmes
Car les éléphants ne pleurent jamais
Les sauveurs ne crient pas
Prends mon sein et suce l’amour

Essuie tes belles perles de larmes
Arrête tes sanglots
Romps tes douleurs
Sur ma tombe
2. Le cri du village
Nous :
dénudés dans les geôles des villages
essorés dans les guerres sanguinaires
innocents dans les contraintes viscérales
calmes dans les quêtes des paix intérieures

Au son du cor et du tambour
CRIE pour les morts
CRIE pour les souffles
CRIE pour les vivants
CRIE pour les malades
CRIE pour les mânes
CRIE pour nous
3. Le veilleur
Tes yeux ne voient rien
Mais ton cœur touche ma pulsation
Lentement
Chaudement

Tes mains ne touchent rien
Mais ton âme s’accorde à mon esprit
Fermement
Doucement

Tes pieds ne se heurtent à rien
Mais tes idées dans mon champ se promènent
Librement
Calmement

De loin tu distingues le temps
d’un peuple aveugle se lever
dans les vestiges d’une catastrophe
dans les ruines de son pays ravagé
avec
courage et calme
douceur et chaleur
fermeté et liberté
4. Des chapelets de sang
Du sang coule
dans les champs des opprimés
sous les chants saccadés des chefs zélés
sur les feuilles jaunies des pays grisâtres

Du sang goutte
en grains serrés
en rythmes éjaculés
en maillons vagissants
en pleurs saccadés

Du sang gicle
en pleurs rythmés
en pas cadencés
sur les sueurs des cadavres

Du sang gicle goutte coule
en chapelets maillons rouges
en grains sueurs bordeaux
en larmes sources malades

Du sang gicle coule goutte
dans les calebasses de sacrifice
dans les mares des peuples exsangues
dans les fleuves des villages essorés

Les nouveaux chefs zélés
aux ventres de bière gondolés
aux lunettes noires des yeux impitoyables
comptent les maillons des chapelets humides
oubliant qu’ils se mouillent les mains
du sang des paysans
du jus des innocents
du jus des femmes
du jus des enfants
ces cruels chefs de demain
5. Les promesses du développement
Derrière le pétillement de la rivière de ma grand-mère
dans les plaines enceintes des vies assujetties
suinte peureusement l’or solaire promis des bonheurs
Ses rayons aux empreintes irisées d’un ciel azuré de peines
avalent l’horizon lointain orné
de tessons solaires
de collectifs efforts
de poèmes de ma mère désabusée

Les fifres célestes ornent le firmament noir des tortures
ce vaste tapi noir du sang des prisonniers
chargés de promesses et de cauchemars de succès
Le village calme comme une épouse éplorée
ferme sa gueule sur ses habitants maltraités
Des météores humains traversent et nourrissent
les espoirs et attentes d’un pauvre hameau

Dans le calme décevant et déçu
d’une nuit assombrie d’indépendance volée
nos âmes vont vers les prisons de production
vers les larmes salées des amis tombés
à qui on a dit au revoir en silence
Dans les airs libérés des malheurs
nos vastes chambres accueillent
les rêves de richesse
les momeries de succès
de l’honneu

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