Rédemption
150 pages
Français

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Description

Qu’est renaître après l’enfer, médical et humain ? Ce recueil est composé d’extraits d’un journal poétique qui fut et est « Voie » de rédemption. Il se veut également un hommage à ceux, si précieux et rares, qui ont étançonné le peu qui restait de vie, ou de son désir.

Informations

Publié par
Date de parution 11 avril 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029008351
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Rédemption

Aurore - Marie Guillaume
Rédemption
Les Éditions Chapitre.com
123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
© Les Éditions Chapitre.com, 2018
ISBN : 979-10-290-0835-1
Merci !
Prologue
Je suis toutes ces femmes
Et tant d’autres encore
Que je méconnais
Dont j’ignore la puissance
Les failles et les secrets
Elles sont là
Latentes
Prêtes à surgir
Je les sens
Ignorante
De leur devenir
Faut-il les laisser être
Qu’elles adviennent
Pourtant
Furies vertigineuses
D’un moi inconnu
Je m’en rêve l’enfant
Chatou , 28 janvier 2018
Neuvième cercle
Tout était lutte
Tout était combat
Contre soi
Les ordres gueulés à chaque instant
Debout
Mange
Souris
Tiens droit
Relève-toi
Avance
Continue
Ne lâche pas
Ne lâche rien
Marche
Un pas
Un autre pas
Tu peux
Si
Tu dois
Les dents serrées
La mâchoire tendue
Le dos douloureux
Douze ans
Chaque seconde de haine de soi
Neuilly -sur- Seine , 20 octobre 2014
Jusqu’au bout du corps
Quand la peau se fissure
Sans raison
Que la chevelure parsème les pas
En trace de manques
Que le sang perle
À défaut des coups
Les jambes tremblent
Les mains lâchent
Les ongles cassent
Les veines affleurent
Le derme sèche
L’esprit s’absente
Le temps passe
La concentration s’efface
Le teint s’élave
De transparence
La tête hurle
De trop élaborer
Tout se marbre
Des déchirures
Passées
Chatou , 21 octobre 2017
Quand je navigue
Dans le bief de la douleur
Immergée de souffrance
Tout s’épuise
Même la pensée
Même d’aimer
Ne reste que le temps
Long
Et sa durée
Aléatoire
Comme l’exil
Dans un corps ténu
Qui n’en peut plus de vie
Rien ne fait rêver
Hors l’inconscience
Et je gâche ma parole
Qui ne tient que le doute
Incapable de dépasser
Ce que me crie le corps
La faim mort-née
Assoiffée de sommeil et d’oubli
Ravalant l’existence
C’est un reg caillouteux
Désertique
Qui n’ignore pas les dunes
Pauvres et désolées
La souffrance est désert
À soi comme à autrui
J’essaie de le peupler de songes
De vert irisés
Mais il n’y a
Qu’un blanc aveuglant
L’oasis manque
Au corps décomposé
Chatou , 10 juillet 2017
Un regard du fond des âges
Nitescence d’un savoir si ancien
La douleur
Gouffre de vie
Un savoir animal
Sculpteur d’ancêtres avant le canon
Lustrant les berges
Éviscérant la peau de marbrures antiques
Élavant le derme en pâte de cire
Cette profondeur qui ne se dit
Qu’entre ceux qui savent
Pour l’avoir vécue
Qui en sont
Tout autant qu’au-delà
Cette frontière qui rend étranger
Aussi bien qu’étrange
Incapable de se faire comprendre
Un sceau qui cachette jusqu’au tatouage
Dont on ne cicatrise pas
Chatou , 5 mars 2017
Le corps dit ce qui ne s’exprime
Marbrant les fêlures intérieures
Tout sort de ce qui
Se cache
Se tapit
Se tait
Pour ne se voir en face
Parce que
Que sais-je que j’ignore
Et qui tatoue la peau
En griffes rouges sèches
Sans les creux innocents
Je cherche
Mais je m’égare
Mais c’est là
Inconscient
Le derme ne blanchira qu’au terme
Quand s’ouvriront les antres murés
Ils demandent le passage
Les laisser émerger
Chatou , 27 juin 2017
Au bout du corps
Au bout de la fatigue
Quand les muscles s’amenuisent
Que les jambes tremblent
Que les dents claquent
Que les yeux mouillent
Que les mains lâchent
Les cuisses se rétrécissant
Les neurones chauffant
La voix s’éraillant
Les bleus se multiplient à force de heurts
Et la douleur se distille
S’installe
Devient le corps lui-même
La boîte crânienne trop étroite
À ne plus savoir le jour
À ne plus savoir son nom
À la frontière de la vie et de la mort
Quand je vais jusqu’à mon fantôme
Chatou , 15 octobre 2016
Quand la fatigue s’entasse
Laissant le corps exsangue
Les ténèbres menacent
Envahissantes
Un pas difficile devant l’autre
L’avenir plombé
Comment croire au possible
Le corps élavé
Chatou , 5 octobre 2016
Certains cris sont silencieux
Marbrés de souffrances indicibles
Ils peuplent les nuits de rêves étranges
Issus des tombeaux de vie
Ils affaissent les sourires
Qui se crispent
Malgré qu’on en est
Les rides traitresses
Seules
Dévoilent ces cris de silence
Aux gouffres enfouis
Chatou , 25 juin 2017
Que le passé est lourd
À ceux qui ne savent rugir
Les Arcs , 12 janvier 2018
Quand tout fait mal
Jusqu’aux souvenirs
Jusqu’à ce qui rendait heureux
Amis amants amours
Quand tout heurte
D’inutilité
Vain jusqu’à la substance
L’âme
Jugeant
Jetant
Condamnant
Impitoyable
Sans merci
En pleine conscience de laideur
Ne gardant rien
Refusant de s’illusionner
Abandonnant le rêve
Qu’y aurait-il à rêver
Tout est trop haut
Tout est trop loin
Tout est hier ou demain
Hors la petitesse
Le couteau tourne
La lame surine
Qui croire
Peut-être demander
Encore un instant
Au bourreau
Chatou , 22 octobre 2017
Je couve ma détresse
La cultivant de mille stress
Me remémorant
Ce que je perds
Je gage mon dépit
Et si
Bâtissant un monde
Où je ne pars pas
Je veux être triste
Un désespoir sans limite
Auréolant son devenir
Parce que demain
Je ne serai plus là
Je n’y suis plus
Déjà
Les monts s’arrondissent
Les terres verdissent
Je descends
Alors
Les yeux piquent
Les muscles se font durs
Le corps fait mal
Parce que le cœur
Au surin
Baigne
Et le cran tourne
Incisif
D’une plaie morbide
Sont-ce des nausées
Je vomis de rentrer
Train Bourg - Saint - Maurice - Chambéry , 29 août 2017
La tristesse ne me quitte pas
Gangue mortifère
Qui écrase tout
D’un voile opaque qui filtre le regard
Je cherche à l’écosser
Vaille que vaille
Mais elle se referme
Toujours
Tôt ou tard
Malgré mes efforts
Malgré mes progrès
Ou ce que je crois être tels
La fatigue en partage
Usant à elles deux le peu d’énergie qui me reste
Les grains sont là
Prêts à germer
Mais la double peau refuse de se défaire
Je la lacère elle ne se déchire pas
Et je m’exténue
À métamorphoser la carapace en cocon
L’écorce si solide m’emmaillotant étroitement
Conjointement
Je végète en dormance stérile
Sorbonne , 14 novembre 2016
Les larmes coulent
Sur le parchemin de l’ignorance
Ou d’un savoir trop ancien
Trop intime
Trop profond
Qui ne se peut regarder en face
Sans tomber en poussière
Elles élavent ce qui transperce
De vérité
Le buisson brûle
Les Tables y demeurent cachées
Chatou , 21 novembre 2016

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