Un ru d'outre-matin

Eric Fischer

Description

"Un ru d'outre-matin" est passage nocturne, non pas dans sa symbolique de ténèbres, mais en nuit de renaissance ouvrant sur une chaleur diurne. "Lentement de grands oiseaux blancs / Encerclent nos silences d'altitudes." A cet ensemble autonome répondent les chapitres suivants qui lient l'humain à d'autres temporalités : le mouvement des roches, les cicatrices arbres, la vitesse du silence, les odeurs changeantes du ciel...

Sujets

• Harmattan Littérature
• Littérature
• Poésie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 avril 2011
• Nombre de lectures: 108
• EAN13: 9782296803534
• Langue: Français

Extrait

Un ru d’outre-matin
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.lihrairieharmattan.com
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ISBN : 978-2-296-54406-2
EAN : 9782296544062


Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Eric FISCHER


Un ru d’outre-matin


L’Harmattan
À Julie
1 Un ru d’outre-matin
I


Poursuivre le soir
Plus au nord de sa vérité
À l’égal du soleil
Fusant la ligne des eaux

Sur les vitres du train
L’assaut de givre soufflé
Et pierres fendues
Dans la fosse-glacière des doutes
Et troncs d’arbres
Qui scandent trépans
Le flou des rails

Tristesse vint en visite
Dans les décombres d’outre-vent

Simulant, l’ombre
Une houle pourtant
Trouve veille
D’un trajet l’autre
Une peau d’ivoire
Traverse l’empreinte
Des torrents

Comme respiration glacée
Désaltèrera nos thrènes
J’ai consenti le ru
II


Je suis à la marche d’un champ
Où la lune rouille
Et prolonge au sommet des fauches
Les oiseaux fantômes
Ils déploieront le vent de la nuit
Désignés par un ciel indicible

chaud
anthracite

Perdition des lignes

Nous absorbons un univers couché
L’écho lui sera rugueux
Et par finalité
À l’abandon

La rouille contagieuse
Nos visages s’en patinent
(Ta beauté réintègre l’écho
L’amadouant)

Les éoliennes
Fantômes aussi
Décuplent également les fléchissements
des nuits étirées

La plaine
Son isolement
Nos sourires de sèves
Une solitude au goût d’épeautre
À deux heures
La terre sillonnée
Voyage
Sous le regard jaune du grand-duc
(Secret aux corps immobiles)
Une barge au ras des ombres tièdes
III


Jadis & demain
Petit ru d’univers
Au tempo vespéral
J’y viens souvent
En attendant ta visite
IV


Une torche
Comme un oiseau

Un sentier
D’en fond des torrents

Ciel prisonnier
De l’eau
À l’envers
De l’ondée

Aux confins des hivers
L’odeur du silence
V


La nuit sans toi s’avère
Inutile
Attendons demain matin
Que lumière nous vive
VI


Par la fenêtre
Une parfaite demi-lune
Et
Légèrement penché
Tous les jours de ma vie
Un conifère