Le voyage en Russie d Henry de Varigny
221 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Le voyage en Russie d'Henry de Varigny , livre ebook

-

221 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Henry de Varigny (1855-1934), fils de Charles de Varigny, diplomate, geographe, romancier et essayiste, fut une importante figure du monde scientifique de la fin du XIXème siècle et du début du XXeme. Chercheur, physiologiste, médecin, traducteur, vulgarisateur, il introduisit en France les idées de Darwin. En 1896, le ministère de l'Instruction publique chargea Henry de Varigny d'une mission en Russie. A la veille de l'alliance franco-russe, il s'agissait de visiter l'exposition industrielle et artistique de Nijni-Novgorod. Ne disposant pas de documents sur ce voyage, voici le vrai-faux récit de voyage qui s'inspire de son journal.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 69
EAN13 9782296714403
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le voyage en Russie
d’Henry de Varigny
Marianne et Yves Antuszewicz


Le voyage en Russie
d’Henry de Varigny

Le récit imaginé d’une mission scientifique

(août – octobre 1896)
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13638-0
EAN : 9782296136380

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
À nos enfants, Alexandre et Marie.
INTRODUCTION
Qui est Henry de Varigny, mon arrière-grand-père maternel ?
Henry de Varigny (1855-1934) fut médecin, chercheur, vulgarisateur scientifique, écrivain. Travailleur infatigable et auteur prolifique, il a laissé de très nombreux travaux dont nous présentons la liste en annexe. S’il figure dans les dictionnaires, il n’a pas eu l’heur d’intéresser les historiens et les biographes. Aussi, convient-il de rendre un hommage spécifique au remarquable travail d’Yves Carton, directeur de recherches au CNRS, qui, le premier, a récemment publié un ouvrage sur le rôle joué par Henry de Varigny dans l’introduction des idées darwiniennes en France {1} . Quant à moi, mon projet est autre : je voudrais reconstituer plus globalement la vie de mon arrière-grand-père à la lumière de son Journal. Dans ce but, je recherche et je rassemble depuis des années tous les documents le concernant. Hélas ! Son œuvre est immense et ce travail de collecte est loin d’être terminé.
Henry de Varigny est le fils de Charles de Varigny (1829-1899), diplomate, journaliste, essayiste, géographe et romancier dont le parcours fut tout à fait atypique. En effet, après avoir quitté la France pour les Etats-Unis, il exerça des fonctions gouvernementales au royaume des Iles Sandwich {2} lorsque celles-ci étaient indépendantes de 1854 à 1868 {3} . En particulier, avant de rentrer en Europe, il y fut ministre des finances et ministre des affaires étrangères du roi Kaméhaméha V.
Henry de Varigny est né en 1855, peu de temps après l’arrivée de ses parents à Honolulu, capitale du royaume hawaïen. A cette époque, Honolulu était un port important de l’Océan Pacifique. Un grand nombre de bateaux, voiliers de commerce ou navires de guerre faisant escale entre l’Amérique et l’Asie, venaient s’y ravitailler. Cette activité explique l’environnement cosmopolite dans lequel Henry a passé son enfance, son goût des langues étrangères vivement encouragé par ses parents.
Rentré en Europe en 1868, Henry de Varigny poursuit ses études à l’étranger, principalement en Suisse, à Genève, sous la responsabilité du pasteur Goetz. Il rejoint ensuite ses parents à Paris, en décembre 1869, lorsque ces derniers s’y installent véritablement. Il termine ses études secondaires à l’époque particulièrement troublée de la Commune. La famille habite le Quartier latin, 82 boulevard Saint-Germain. Henry n’a pas encore 16 ans. A la fin de la Semaine sanglante, on doit se réfugier dans la cave de l’immeuble qui a failli brûler {4} . Après ses études secondaires au lycée Saint-Louis, Henry fait sa médecine, se marie en 1880 {5} et soutient sa thèse en 1884 {6} . En réalité, il n’exercera jamais la médecine et s’orientera immédiatement vers les sciences naturelles dont il deviendra Docteur après avoir soutenu une seconde thèse en 1886 {7} .
A partir de ce moment, son Journal nous permet de suivre au jour le jour le développement de sa vie assez particulière : grâce aux relations de sa famille et, plus précisément, de son père, il rencontre et fréquente un grand nombre de célébrités de l’époque {8} , est introduit au Journal des Débats et à la Revue scientifique. Toutefois, cela ne suffit pas à faire vivre sa famille. Il lui faut donc effectuer un grand nombre de tâches diverses pour parvenir à équilibrer son budget. Il débutera par des traductions dont nous donnons la liste en annexe. Il traduit, bien sûr, des ouvrages de l’anglais qu’il maîtrise parfaitement mais aussi des ouvrages allemands, ce qui lui prend davantage de temps. Travaux alimentaires souvent fastidieux et bien chichement payés !
Poursuivant son travail scientifique à la suite de sa thèse de sciences naturelles, il effectue de nombreuses expériences dans divers laboratoires dont l’un se trouve dans la propriété de ses parents à Montmorency. Toujours dans la région de Montmorency, il recueille divers échantillons, que ce soit dans les mares ou dans la forêt. A Paris il se fait expédier toutes sortes d’animaux marins par les relations qu’il a conservées dans les laboratoires maritimes {9} . Il connaît en effet Auguste Phisalix (à la soutenance de la thèse duquel il assiste le 21 juillet 85), Henri Prouho, Jean-Marie Philipeaux, Louis Joubin (à la soutenance de thèse duquel il assiste le 11 décembre 85), Louis Boutan (à la soutenance de thèse duquel il assiste le 24 juin 1886), Joseph Deniker, Prevost, François etc. Tout ce petit monde est en correspondance régulière, se rencontre fréquemment à Paris, et s’invite.
Henry va essayer d’obtenir un poste au Muséum. Il contacte d’abord Frémy, le 16 mai 85, puis Rouget, le 16 juin 85, puis Gosselin, le 4 janvier 86. Il souhaite devenir l’aide naturaliste de Chauveau. Ce n’est qu’en mai 1888 vers le 8, qu’il sera enfin préparateur au Muséum avec un traitement annuel brut de 1900 francs. Il est l’assistant d’Auguste Chauveau qui dirige la chaire de Pathologie comparée. On ne peut pas dire que les relations entre les deux hommes soient excellentes. Henry vient souvent pour rien au laboratoire. Toutefois, cela a un avantage : il travaille pour lui. Il complète son salaire en rédigeant des articles pour des encyclopédies ou des revues {10} .
Pourquoi le récit imaginé d’un voyage réel ?
Nous savions qu’Henry de Varigny était allé en Russie à la fin du 19 ème siècle. Deux documents joints en annexe en attestent : le Dictionnaire national des contemporains édité vers 1900 et l’hommage que lui rendit Louis Barthou après son décès en 1934.
Le Dictionnaire national des Contemporains annonce en 1900 qu’Henry de Varigny « s’est rendu en Russie en 1895, le ministre de l’Instruction publique lui confiant le soin d’étudier les pêches et pêcheries russes à Nijni-Novgorod et à Astrakhan ».
Louis Barthou déclare, lui, qu’Henry de Varigny fut « chargé de plusieurs missions par le Ministère de l’Instruction publique en Angleterre, en Russie et aux Etats-Unis. »
Or, si les voyages en Grande Bretagne et aux Etats-Unis avaient donné lieu à compte-rendu, étrangement, nous ne parvenions pas à trouver la moindre trace permettant de confirmer ce voyage en Russie. Le doute planait donc sur sa réalité. Nous espérions en découvrir la preuve dans le Journal tenu par Henry de Varigny de 1885 à 1934. Hélas, dans ce vaste Journal scrupuleusement rédigé, nous n’avons trouvé aucune mention de voyage en Russie. En effet, Henry de Varigny, sans doute déprimé, interrompit son Journal en 1895 après le décès de sa mère et ne le reprit qu’en 1898.
Mes espoirs de trouver confirmation du voyage en Russie allaient donc s’amoindrissant et j’en venais à douter des affirmations contenues dans les deux documents cités plus haut.
C’est alors que survint une discussion avec mon épouse qui, à l’époque, ne savait vers quoi orienter son activité. Je lui proposai alors de m’aider à imaginer ce voyage dont je désespérais de retrouver trace dans les textes dont je disposais. Si j’avais rassemblé quelques documents sur la Russie de cette époque, l’exercice m’apparaissait bien au dessus de mes forces et le résultat fort incertain. En revanche, ma compagne des bons et des mauvais jours ne se trouvait pas dans la même situation puisque, spécialiste de littérature russe, elle possédait la langue et avait effectué de nombreux séjours en Russie…. au XX ème siècle, il est vrai ! Et puis, à force de m’entendre évoquer mon ancêtre, elle avait fini par le considérer comme un esprit familier de notre foyer et imaginait de façon ludique son expédition supposée dans l’Empire des tsars. Elle accepta donc de tenter l’aventure à condition que je lui fournisse un maximum de renseignements : le Journal d’Henry de Varigny, des informations biographiques sur ses amis, ses relations, les savants qu’il aurait pu rencontrer etc… A quelque temps de là, nous devion

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents