A Sidi yacoub, le changement , c'est maintenant !

Sarsari Fatima

Description

Le petit village de Sidi Yacoub dans le Haut Atlas marocain semble figé dans le passé. Le changement, les habitants n'en veulent pas, ce qui réjouit Ali Alcaïd le cadi qui administre l'agglomération. Mais Lalla Yamna, sage-femme et guérisseuse, n'est pas de cet avis. La mort prématurée de sa mule va être le déclencheur d'une série de péripéties qui vont bouleverser la vie, jusque là sans histoires, des habitants. Des péripéties qui vont conduire à l'élection d'un nouveau cadi, où les femmes ne comptent pas laisser seuls les hommes décider.

Sujets

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Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 02 novembre 2017
• Nombre de lectures: 6
• EAN13: 9782140049613
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

nt !

Fatima Sarsari

À Sidi Yacoub, le changement, c’est maintenant !

Roman

À Sidi Yacoub, le changement, c’est maintenant !

collection Amarante

À Sidi Yacoub, le changement, c’est maintenant !

Amarante Cette collection est consacrée aux textes de création littéraire contemporaine francophone. Elle accueille les œuvres de fiction (romans et recueils de nouvelles) ainsi que des essais littéraires et quelques récits intimistes.

La liste des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.harmattan.fr

Fatima Sarsari À Sidi Yacoub, le changement, c’est maintenant ! Roman

De la même auteure Kabi, la poule qui ne voulait pas être une poule, L’Harmattan Jeunesse, 2014.

La grève des vaches, L’Harmattan Jeunesse, 2015.

Les étranges béliers de Sidi Mansour, L’Harmattan Jeunesse, 2016.

© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr

ISBN : 978-2-343-13338-6 EAN : 9782343133386

Bienvenue à Sidi Yacoub ! Il existe des endroits hors du temps, évoluant dans un présent indéfinissable, complètement déconnecté de la vie moderne. C’est le cas de Sidi Yacoub, une modeste agglomération marocaine, nichée au fond d’une vallée du Haut Atlas. On a du mal à croire que l’on est, à peine, une soixantaine de kilomètres à vol d’oiseau d’Ouarzazate. 60 kilomètres ce n’est pas grand-chose et pourtant, ces 60 kilomètres-là, équivalent bien à des années- lumière… Ou tout au moins à quelques décennies. Ici, rien ou presque, n’a bougé depuis des lustres ; les ancêtres y veillent. On sent leur omniprésence partout, jusque dans les esprits des habitants qui ne font rien, sans en référer à leurs inamovibles aînés. Ainsi, les hommes d’aujourd’hui se sont figés dans leur passé et ne paraissent pas pouvoir en bouger. Pourtant, ils ne se plaignent jamais, car ils ont de quoi vivre. Dieu merci, le ciel est clément et la terre fertile dans cette vallée verdoyante. Aucun d’entre eux ne cherche à posséder plus. Pour quoi faire ? L’évolution n’est pas forcément synonyme de progrès et de meilleure vie, aussi ils s’en méfient comme d’un mal inconnu. Ce n’est pas qu’ils soient arriérés ou extrémistes, juste prudents. Et vu certaines calamités modernes ils ont peut-être raison. Cet état d’esprit arrangeait bien les affaires du gouverneur de la province. Des administrés qui ne lui réclament jamais rien, surtout pas d’infrastructures neuves, ni de projet coûteux, voilà des citoyens modèles ! Des perles rares pour un politicien en général

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et un haut fonctionnaire en particulier et ce n’était pas les différents cadis chargés d’administrer l’agglomération qui auraient demandé quoi que ce soit. L’actuel cadi en poste est pire que ses prédécesseurs, le moindre changement l’effrayait : « Pourquoi vouloir changer ce que nos ancêtres ont patiemment mis en place ?! » ne cesse-t-il de déclamer sur tous les tons. Les jeunes, attirés par ce qui se passe ailleurs dans le monde, commencent à penser autrement, mais mollement... Ils n’osent pas encore contredire leurs aînés. Ainsi, à Sidi Yacoub, le changement n’est pas pour maintenant. La petite agglomération, irrémédiablement accrochée à son passé, semble condamnée à ne jamais connaître les joies de l’évolution. Mais personne n’a encore trouvé le pouvoir d’arrêter le temps. Imperceptiblement la vie avance et les choses évoluent sous nos yeux ignorants… Jusqu’au jour, où un évènement, même infime, fait basculer l’ordre établi.

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Lalla Yamna, une femme sage La personnalité la plus importante de Sidi Yacoub n’était certainement pas le cadi. En effet, bien qu’Ali Alcaïd soit le plus haut fonctionnaire de l’agglomération de Sidi Yacoub, avec sous sa responsabilité une dizaine 1 de douars , son inexistence n’aurait aucun impact sur la vie de ses administrés. Comme ses prédécesseurs, il ne décidait de rien. Il ne s’occupait même pas de l’administratif, ses collaborateurs étaient là pour ça. Il se contentait de suivre la lignée de son père, de son grand- père, et même de son arrière-grand-père en arborant fièrement le titre. Car chez les Alcaïde, on est cadi de père en fils. Ce n’était pas non plus l’imam de la mosquée. Taleb Abdollah était un homme d’allure quelconque, plus très jeune mais pas encore vieux. Un imam moyen, au charisme insignifiant, au verbe lénifiant. Il était comme un murmure de la bonne conscience collective que l’on entend sans vraiment l’écouter. Il se contentait de prêcher ce que les ancêtres avaient prêché ; de répéter d’une voix monocorde la bonne parole du Livre sacré. Mais d’attendre de lui des explications de texte… Certainement pas ! Pourquoi expliquer ce qui est inexplicable ? Dieu est Grand ! Point final. Inutile, également, de chercher parmi les notables. Aucun d’entre eux n’avait d’impact sur la vie de ses concitoyens. Hajj Moussa, Sidi Omar, Hajj Lahcen, Sidi Hamid Belhadj, et bien d’autres, se contentaient de faire entendre leurs voix haut et fort tout en ignorant superbement les avis de leurs interlocuteurs. 1 Villages.

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