Algues
286 pages
Français

Algues , livre ebook

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286 pages
Français

Description

Le XXIe siècle s'achève. La recherche archéologique a confirmé le soupçon de géologues mécréants : la Planète Bleue n'en est pas à son premier développement. Des fins du monde, elle en a connues plus de vingt-cinq ! A chaque fois l'homme ressurgit ! Franz fuit la société, il rêve de revoir sa mère. Surtout, il cherche Ernest, le fils aimé mystérieusement évanoui.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2014
Nombre de lectures 9
EAN13 9782336336299
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Franz RIEDER
eLe XXI siècle s’achève. La recherche archéologique a confirmé le
soupçon de géologues mécréants : la Planète Bleue n’en est pas à son
premier développement. Des fins du monde, elle en a connues plus de
vingt-cinq ! A chaque fois l’homme ressurgit ! Il n’y a pas de quoi rire.
Le narrateur nous projette au hasard dans des cités où sont
vivaces les vertus malheureusement disparues dans notre monde
plus satisfaisant : hypocrisie, envie, cupidité et destruction de
la Nature, soif de domination, instrumentalisation des religions,
etc. Sans compter les caprices de Jupiter. Franz, le narrateur, fuit
la société, il rêve de revoir sa mère. Surtout, il cherche Ernest, le
fils aimé mystérieusement évanoui. Espoir vain. Et pour cause :
par la grâce du Saint-Esprit (?) sous la forme d’un fantôme et le
nom d’Hauser inspiré d’Alphonse Allais (?), Ernest s’est trouvé
AUGMENTḖ après avoir baigné dans le pétrole ! Ernest a rencontré
Magda. Le couple insubmersible sera le témoin des mondes à venir.
L’ironie est mordante. Le style parodique brillant se plaît au
coq-àl’âne. Le narrateur n’épargne rien. Jonathan Swift est proche. Mais
une poésie qui fait penser à H. Michaux (Ailleurs) s’insinue ici et là
dans un récit fantastique, amer et joyeux, cocasse et réjouissant.
Pour mélomanes.
Né le jour de Pearl Harbor, baptisé le jour
d’Hiroshima, l’auteur Franz Rieder ressemble un peu
au narrateur sans la carrière flatteuse que revendique
celui-ci. Il a été entre autres publicitaire et professeur
contractuel de Zeps.
24 €
ISBN : 978-2-343-02437-0
Franz RIEDER




ALGUES Franz RIEDER







ALGUES
Roman










L’Harmattan


































© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-02437-0
EAN : 9782343024370











« - Est-il possible que rien ne laisse de trace, demanda le Barbouilleur.
- Pourquoi donc, demanda le Bavard.
- Les traces demeurent, mais elles restent dans les profondeurs où
elles disparaissent sans laisser de traces. »

Les Hauteurs Béantes – Alexandre Zinoviev


















Aux Orphelins Sensibles

































ALGUES

PLAN ḔTE BRUNE


Depuis l’espace, l’ancienne Planète Bleue est ce jour-là plutôt couleur
rouille, peut-être à cause de l’abondance du sang séché versé jadis.
Si la marque avait été libre de droits, s’il n’y avait pas eu tant de
virgules vineuses, cendreuses, noirâtres, etc., on aurait pu l’appeler
la Planète Rouge !
Un astronef rond comme une bille, s’est un beau jour posé à la surface
de la mer. Il n’y a pas d’autre terme pour désigner la barbotine
hétéroclite où baignent les montagnes de plastiques, les échafaudages
sans chaudronniers, les musées compressés, les forêts pétrifiées, etc.
Il y a bien quelque apparence de blocs moins liquides, des grumeaux
pouvant passer pour des îles... Mais, allez ! Rien de bien solide !...
Sitôt qu’on l’approche, le grumeau se défile ou se disperse en de
glissants granules narguant l’indiscret navigateur.
Gadouillant en pleine pollution, le vaisseau ne fait aucun effort, sa
consommation énergétique est même négative !
Les cosmonautes sont des durs-à-cuire ! Des atmosphères, ils en ont
connues des palanquées ! Ce n’est pas cette humble soupe de déchets
irradiés qui va les étouffer !
Les aliennes repérèrent, planté sur un haut-fond, un bouquet
architectural plus fourni, des buildings qui s’étaient groupés comme
le font, dans leur exoplanète, les algues orphelines. Les navigateurs
stoppèrent les moteurs en se posant sur la terrasse d’une tour
modeste, au fronton de laquelle on pouvait lire : ATLANTIQUE.
L’encéphale du treizième alienne qui s’apprête à sortir de la nef est
multitâches, suppléant au pied levé l’un des cerveaux du groupe en cas
de défaillance, à la manière des cellules-souche du temps des humains,
mieux encore : apte à sauter de la mathématique au chant choral ou
à la soudure à l’arc.
À s’enfoncer dans la boue colorée, l’alienne éprouve la volupté du
gentleman-farmer plongeant ses bottes chic de chez Olde England
dans le fumier des bovidés ou dans la glaise de son haras, celle même
de l’embryon navigant en apnée dans le placenta des entrailles
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ALGUES
maternelles. Il voudrait pratiquer la césarienne dans la roche-mère, il
convoite les matières premières en vue d’y ajouter de la valeur.
Il cherche aussi les traces d’une vie antérieure, tout comme
l’anthropologue, l’archéologue, le paléologue, le palynologue, le
gynécologue, ce genre d’hommes.
Sapiens-sapiens a disparu. Déluge IV qui a suivi Grande-Crise V
a tout fichu par terre. C’était juste avant la formation du Gondouet
et la Petite Renaissance de Brennes. Mais avec Déluge V, c’était
vraiment sans espoir !
Jules posa l’un de ses trois pieds sur le rebord de la terrasse.
èmeIl trouva une trappe menant au 31 étage. Dans la bibliothèque
engloutie, une boîte de biscuits Lu dont la peinture bleue était intacte,
lui tapa dans l’œil. Séduit par la couleur, il la déposa vite avec
d’autres items dans son caddy flottant.
èmePuis l’alienne descendit au 30 étage, repoussa quelques battants de
porte que faisaient baller des bouffées de boue baladeuses. Il fut
ébloui par la richesse d’un grand bureau où une centaine de modèles
réduits flânaient dans la suspension vaseuse emplissant tout
l’espace. Certains avaient fui hors des vitrines, de vrais paquebots -
rien à voir avec les dangereux mille-feuilles servant de parcs
d’attraction flottants qu’on vit couler plus tard.
Les grosses maquettes barbotaient dans les boues du bas ; les petites
tressautaient par accès vers le plafond dans l’espoir de prendre le
large, agitées par leur vocation avortée de navires au long-cours.
Jules jaugea la situation, décida de prélever deux trois
porteconteneurs et une douzaine de fuyants liberty-ships. Devant un
ascenseur, il eut la tentation de voir si la machine fonctionnait mais
s’abstint d’appuyer sur aucun bouton : sur leur exoplanète, on ne
comptait plus les tragédies d’ascenseurs dans les quartiers
périphériques, et si tout indiquait que la tour Atlantique avait été
fréquentée par l’élite protégée d’époque, sa hauteur médiocre
à côté de ses voisines pouvait être le signe d’un déclassement social,
les tours les plus jeunes l’ayant empêchée de grandir. Jules remonta
dans la sphère avec un caddy rempli à ras-bo

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